Les Bantous de la capitale : Suite et fin du résumé chronologique des 60 ans – Chapitre VI – 2000 à 2019.

Les Bantous de la capitale : Suite et fin du résumé chronologique des 60 ans – Chapitre VI – 2000 à 2019.

A retenir : Après la guerre civile de 1997 à Brazzaville, l’orchestre Les Bantous a été victime des pilleurs qui ont quasiment emporté tous ses instruments de musique. Un bilan très lourd qui a pénalisé l’orchestre de 1997 à 2006. Période au cours de laquelle aucune activité n’a pu avoir lieu sans recourir à la location du matériel de production. Evidemment, pendant toute cette période, le fonctionnement de l’orchestre s’est retrouvé face à un préjudice social et matériel insupportable, jusqu’à la délivrance par Maître Jean-Martin Mbemba en 2006, avec l’octroie à titre gracieux, d’un équipement de musique flambant neuf. L’acte 01 de la reprise normale des activités par Les Bantous, a été marqué le 29 juillet 2006 au site touristique « Lifoula Sit » au nord de Brazzaville. 2000 01) – 2000 – L’avènement du groupe « Les Malapets » L’année 2000 à peine commencée, les mélomanes brazzavillois assistent à l’avènement d’un jeune groupe musical dénommé : « Les Malapets ». Son appellation justifie son appartenance à la famille Bantous de la capitale. Les jeunes musiciens qui composent ce groupe se réclament, en effet du chef des Bantous, Nino Malapet, leur source d’inspiration. Leur objectif ; combler le vide occasionné par l’absence des Bantous de la capitale sur scène faute de matériel approprié. Ils se contentent depuis plusieurs mois d’un équipement rudimentaire. Cependant, « Les Malapets », entame un programme de concert dans un cabaret qui leur est destiné au quartier OCH Moungali 2, avant de se produire dans plusieurs autres dancings de Brazzaville. 02) – 15 Août 2000 – Le 41ème anniversaire des Bantous intervient au moment où l’orchestre se trouve toujours à la recherche d’une voie pour sortir de son désœuvrement. Les différents contacts avec les autorités culturelles et les producteurs de musique se sont toujours soldés par un constat d’échec, avec toutefois le spectre de la situation économique difficile. Du coup, l’An 41 des Bantous se passe sans aucune production musicale. Seule la Radio nationale fera un excellent témoignage à l’égard du groupe légendaire du Congo. Certains musiciens, sans rompre tacitement avec l’orchestre, s’accordent à  prêter leur concours dans différentes formations brazzavilloises encore en activité, comme « Bana Poto-poto », « Les Malapets », etc… 03) – 15 Décembre 2000 : « Les retrouvailles » de Justin Koumba : Rencontre avec les vieilles gloires de la vie mondaine à Brazzaville, alors à son apogée dans les années 50/60 – Animation par le groupe « Les Malapets » Au final, la bonne prestation du groupe « Les Malapets » se révèle géniale parce qu’elle tient au style Bantous. Alors autant se rebattre sur eux pour l’animation de certaines manifestations. Justin Koumba, président du CNT (Conseil National de Transition et de la société civile), est le premier à associer Les Bantous aux retrouvailles combien significatives du 15 Décembre 2000 au bar-dancing « La Détente » à Bacongo, en hommage aux « Amis de la musique et de Brazzaville » Il s’est trouvé qu’entre toutes les identités ce soir là, on a compté : « Les Ducs », « Les Jeunes Premiers », « Les Existentialistes », « Le Bois dur« , « La Pause », « La Violette », « La Rosette », etc..dont la communion était totale et merveilleusement féconde. A cette liste il faut mentionner la présence de deux éminents brazzavillois ; Claude Ernest Ndalla « Graille » et Pierre Nze, personnalités culturelles et politiques de haut rand. C’est donc sans grande surprise que le grand « Cous » Justin Koumba alias « Djess » (1er prix de la meilleure chanson à la première semaine de 1966) a pris deux fois le micro pour chanter « Rosalie Diop » de Célestin Kouka et « Para Fifi » de Joseph Kabaselle. 2001 – 2003 04) – 2001-2003 – Toujours le frisson bon marché sur l’éclipse des Bantous de la capitale Les années 2001 à 2003 passent aussi rapidement sans que Les Bantous ne voient le bout du tunnel. Comment faire pour trouver des solutions fiables au récurant problème d’équipement de musique, afin de pouvoir se relancer dans la vie active ? Pas de choix pour leurs adeptes qui continuent à prendre leur mal en patience. Les éditions du FESPAM (Festival Panafricain de Musique) 2001 et 2003 qui se sont pourtant tenus dans la capitale Brazzaville, ont permis juste, sans trop d’enthousiasme à quelques musiciens de l’orchestre de faire peu avec des bouts de ficelle une participation qui manque de structure pour offrir une meilleure qualité professionnelle. L’axe essentiel de l’orchestre fonctionne, tout à fait ponctuelle. Pas un pas dans la voie de relance. Encore que les instruments de musique du Fespam ont un temps bien limité. 05) – 2003 – Disparition du guitariste-soliste Gerry Gérard Biyela Le 23 juillet 2003, c’est la fin tragique d’une icône de la musique congolaise moderne. Gerry-Gérard Biyela décède, dans un quasi-anonymat, quelques jours avant la quatrième édition du Fespam (02 Août 2003). Sa fin dramatique a montré une fois de plus l’extrême dureté de la vie des musiciens congolais depuis les sept dernières année de crise. Biyela Gérard, dit Gerry, arrive à Brazzaville à la faveur des flux et reflux des musiciens entre les deux rives du fleuve Congo. Tels des limons, ils ont bonifié la musique congolaise moderne. En 1990, Gerry quitte les Bantous de la capitale et participe à la création de l’orchestre Bantous Monument, en compagnie de Célestin Kouka, Edo Ganga, Bemba Pamelo, Alphonse Taloulou et Samba Mascott, sous la houlette de Didier Kabala et Jacques Ongoto. Après cette escapade, il retrouve les Bantous de la capitale. S’il a contribué à la gestation des chefs-d’œuvre comme « Masuwa », « Congo na biso », etc., sans être un grand compositeur, Gerry-Gérard laisse aux mélomanes des reliques musicales splendides : « Lisi », » Na gagner bango », « Meno kumbi nzila », extraites d’un répertoire d’environ une douzaine de titres. 2004 06) – 2004 – Le virtuose guitariste-basse Alphonse Taloulou « Alphonso » s’en est allé lui aussi sur le chemin sans retour, dix huit mois après la mort de Gerry Gérard. Taloulou s’est éteint le 18 décembre 2004 à Brazzaville après plusieurs mois de souffrances. Il fait partie de ces musiciens qui ont reconstitué Les Bantous après la vague des départs enregistrés en juillet 1963. Excellent bassiste Alphonso quitte l’orchestre Cercul Jazz du célèbre chanteur