Chris Kimani, artiste-musicien-comédien: « J’interpelle ceux qui se lancent dans le mariage par complexe ou par concurrence »
Après un premier album en 2014, « Avant qu’il ne soit trop tard », Chris Kimani vient de sortir un nouveau single. L’artiste musicien congolais a décidé d’aborder cette fois le thème du mariage. Et pour une simple raison : le chanteur estime que le mariage n’est plus ce qu’il était d’antan, encore moins ce qu’il devrait être. Entretien. Pagesafrik: Qui est Chris Kimani ? Un mot sur ton parcours d’artiste ? Je suis artiste-musicien-comédien, originaire du Congo Brazzaville. Je considère que c’est depuis mon enfance que je suis artiste, même si ce n’était qu’au fond de moi. En réalité, j’aimais chanter, faire partie des groupes, même si ma maman avec qui j’ai passé cette partie de ma vie ne m’a pas donné l’opportunité de chanter, que ce soit dans une chorale à l’église ou encore dans un groupe quelconque. Mais je continuais toujours de me dire qu’un jour, je dois être artiste et développer ma passion : la musique. Ce n’est que vers 2008 et 2009 que j’ai commencé à m’exprimer musicalement. J’ai commencé par enregistrer un premier titre intitulé « la mort » et tout a décollé de là, que ce soit sur le plan théâtral ou musical. J’ai commencé à écrire, enregistrer, jusqu’à ce que j’aie la chance de sortir un album intitulé « Avant qu’il ne soit trop tard » en 2014-2015. Mis à part la musique, je faisaussi du théâtre, de la comédie. J’ai réalisé quelques gags qui sont disponibles sur Youtube. Pagesafrik: Dans ton dernier single, tu abordes le mariage. Pourquoi? Effectivement. Si j’ai choisi ce thème du mariage c’est en rapport avec la société actuelle. Je voudrais interpeller toute cette génération qui se lance dans le mariage par complexe ou par concurrence. Je remarque de plus en plus, à titre personnel, que des mariages durent deux ou trois ans et quand les partenaires se séparent, c’est sans recours. A l’époque, vers la fin des années 80, il était rare de voir les jeunes se marier. Le plus souvent, ceux, qui se mariaient, étaient un peu âgés. C’était des gens qui avaient vécu longtemps et ont eu même des enfants. Ce n’est qu’après, qu’ils songeaient faire le mariage, question de solidifier leur amour et transmettre cette expérience de vie à leurs enfants. Ce qui ne veut pas dire qu’à l’époque, les jeunes ne se mariaient pas. Ils se mariaient certes, mais ils étaient différents de ceux d’aujourd’hui. Bref, de nos jours, le mot amour a perdu sa valeur. Les gens se marient pour faire comme les autres. Le mariage est même devenu pour certains une formalité. Je veux dire à toutes ces personnes qui se précipitent de prendre le temps, de s’assurer qu’ils ont toutes les bases pour avancer. Se marier c’est s’engager pour toute la vie, pour le meilleur et pour le pire. Et on ne se marie pas seulement devant les hommes, mais devant le créateur. Cet engagement ne peut donc se faire sans ambitions, sans que l’on ne soit solide spirituellement, moralement, physiquement. Essayons de voir des modèles pour pouvoir s’en inspirer. Je transmets ce message à travers le couple Nguya à qui je dédie ce morceau. Pagesafrik: A quel public t’adresses-tu dans cette chanson? … Toute cette génération de 25 jusqu’à 70-80 ans, moi y compris. J’aimerais que les gens se disent : « quand je vais à la mairie ou à l’église ce n’est pas pour remplir une formalité ». Il faut savoir que le mariage est un pacte. Pagesafrik: De « Et pourtant » à « Le mariage », on voit bien une diversité de thèmes. Peut-on parler d’une certaine maturité dans tes choix musicaux ? J’avoue qu’à première vue, il y’a une différence de thèmes, mais aussi de styles d’ailleurs. L’idée est de pouvoir stimuler toutes ces générations et de ne pas me limiter uniquement à la Salsa, mais d’explorer aussi d’autres styles. A travers ma façon de chanter, je peux aujourd’hui m’adapter à tous ces styles, même si je suis plus attaché à la salsa. Effectivement, on peut parler d’une évolution et d’une maturité dans mes choix musicaux. S’il faut comparer avec le premier album, vous constaterez que dans le premier album, il y’a tout un mélange de styles, une multitude de thèmes. Par contre, cette fois, j’ai essayé de changer de cap. Comme je le précisais plus-haut, les thèmes ne sont pas si différents. « Et pourtant » parle aussi de l’amour. J’y aborde une bien triste réalité: dans la vie de couple aujourd’hui ,les gens sont plus attachés aux téléphones portables par exemple et s’intéressent moins à passer plus de temps avec le/la partenaire, pour échanger, se connaitre davantage.« Et pourtant » c’est l’étape qui précède le mariage, où on doit se poser les questions : dans notre relation, est-ce qu’on arrive à discuter, à organiser des réunions pour savoir où nous en sommes et où on va ? Ce n’est qu’après cette étape et si la fondation est bien construite, que l’on peut parler de mariage. Pagesafrik: Qu’est ce qui t’inspire dans l’écriture de tes chansons ? Plusieurs choses m’inspirent, notamment la société, les gens que je rencontre dans la rue. J’aime bien prendre les transports en commun ; cela me permet d’être en contact avec la réalité de tous les jours. C’est vraiment magnifique de voir comment le monde évolue. Parfois, mon inspiration vient aussi dans mon sommeil. Quand une mélodie me vient, je m’arrange toujours à avoir le téléphone à côté pour l’enregistrer. Parfois, quand je rentre dans les toilettes, je mets en place toutes mes idées et inspirations. Pagesafrik: Comment définirais-tu ta musique ? Ma musique n’est pas pour divertir. Pour divertir, je fais la comédie, les gags ou le théâtre. A travers la musique, j’aborde les thèmes et sujets sérieux, comme c’est le cas dans cet album, pour conscientiser les gens. Pagesafrik: Après être passé par le Maroc et actuellement par l’Europe, peut-on dire quela rencontre avec la culture d’ailleurs influence tes choix musicaux? Oui, bien sûr, je
Chris Kimani : Retour en fanfare avec le nouvel album « Et pourtant »
Les passionnés commençaient à trouver le temps long. Jusqu’à ce qu’Afrokairos nous révèle en ce mois de mars 2018 la sortie d’un nouvel album. En effet, quatre ans après le succès de son premier album : « Avant qu’il ne soit trop tard« , l’artiste et musicien congolais, Chris Kimani revient sur la scène publique avec la publication de son nouveau single intitulé : « Et pourtant » !. Ce deuxième album est le résultat d’ un travail de longue haleine pour lequel l’artiste s’est investi à fond pour le plus grand bonheur de ses fans qui attendaient avec impatience sa publication. Mais d’importants changements intervenus dans la vie professionnelle de l’artiste sont à l’origine de ce retard. Car de Rabat où il résidait, l’artiste s’est déplacé à Paris où il a travaillé durement pour mettre ce single sur le marché du disque. Composé de trois morceaux, cet album est formé d’un cd et d’un dvd, le tout dans une seule pochette. C’est une ballade romantique aux sonorités musicales pleines d’énergie où se mêle une variété de rythmes très agréables pour faire découvrir, en s’amusant, des danses, des figures et des pas mêlés à l’écoute de sonorités nouvelles. Outre l’hommage rendu à son compatriote et aîné Jacques Loubelo, d’heureuse mémoire, Chris Kimani dénonce la superficialité des relations sentimentales et amoureuses dans nos sociétés dites liquides. Les problèmes de communication dans une relation de couple où les partenaires « se regardent, mais ne se voient pas, se parlent mais ne s’écoutent pas », pousse l’artiste à s’interroger sur la qualité des relations affectives dans le monde d’aujourd’hui et le respect des engagements en amour. La chanson phare de l’album, Le mariage, constitue donc en ce sens, une invitation de retour aux fondamentaux de la vie amoureuse, de l’engagement matrimonial dans une société qui a fait du zapping affectif un mode de vie. Le mariage est un engagement entre l’homme et la femme, qui sont appelés à vivre ensemble jusqu’à ce que l’amour les sépare. L’Album Et pourtant ! est déjà disponible en ligne, dans les kiosques sur les plateformes de streaming et de téléchargement comme: Spotify, Amazon Music, ITunes, You tube Music, Google Play, etc. Il est également dans les kiosques en Europe et en Afrique chez tous les disquaires. D’ores et déjà vous pouvez aussi le commander directement chez le distributeur officiel : Cyriaque Bassoka Productions. Clément Ossinondé