La Banque mondiale salue la “résilience remarquable” du Maroc face à divers chocs

La Banque mondiale salue la “résilience remarquable” du Maroc face à divers chocs

ECONOMIE. «L’économie marocaine a renforcé sa résilience », a affirmé la Banque mondiale dans un nouveau rapport estimant toutefois que la prospérité partagée peut être améliorée par l’inclusion de plus de femmes sur le marché du travail. Pour Jesko Hentschel, directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, il ne fait aucun doute que « le Maroc a fait preuve d’une résilience remarquable face à divers chocs, dont le plus récent a été le séisme de septembre dernier ». D’après le rapport, intitulé «De la résilience à la prospérité partagée » (add link when ready), « ces dernières années, le Maroc a démontré à plusieurs reprises sa forte capacité à répondre efficacement aux chocs », rappelant que le séisme d’Al Haouz du 8 septembre est le dernier d’une série de chocs ayant frappé le Maroc depuis la pandémie de COVID‑19. Selon l’institution financière internationale, le pays « a réussi à gérer avec succès la réponse humanitaire au tremblement de terre, et à mettre en place un plan de développement ambitieux pour libérer le potentiel de développement des provinces les plus touchées ». L’impact des chocs sur le bienêtre de la population reste important A propos du séisme d’Al Haouz, s’il a eu des conséquences humaines et matérielles dévastatrices (principalement dans les communautés montagneuses isolées), le rapport affirme qu’il est peu probable qu’il ait des impacts macroéconomiques significatifs. Quoi qu’il en soit, « l’impact de ces chocs sur le bien-être de la population reste important, et les réformes déjà planifiées par le Maroc sont nécessaires pour renforcer la résilience extérieure du pays et, surtout, pour stimuler la prospérité, en particulier afin d’atteindre les objectifs de développement ambitieux définis dans le nouveau modèle de développement (NMD) », a estimé Jesko Hentschel. Le document fait état aussi d’autres indicateurs témoignant de la résilience externe du Maroc, à l’instar notamment de la « demande extérieure robuste pour les biens et services du pays, malgré le ralentissement de l’économie mondiale ». C’est aussi le cas des flux d’investissements directs étrangers (IDE) qui restent importants et demeurent « de plus en plus orientés vers le secteur manufacturier, tandis que de nouvelles niches industrielles modernes étroitement liées aux chaînes de valeur mondiales émergent ». Ou encore, « le maintien de l’accès de l’État aux marchés financiers internationaux, malgré le resserrement actuel des conditions financières mondiales, illustre également cette résilience », a par ailleurs noté l’organisation internationale. Grâce à une reprise partielle de la production agricole, des services et des exportations nettes, la Banque mondiale soutient que « la croissance économique devrait remonter à 2,8% en 2023 ». La demande intérieure se remettant progressivement des chocs récents, « cette reprise devrait se renforcer à moyen terme et la croissance du PIB réel devrait atteindre 3,1% en 2024, 3,3% en 2025 et 3,5% en 2026», a estimé l’organisation internationale. L’inflation sur les produits alimentaires demeure élevée Alors que l’inflation a baissé de moitié entre février et août 2023, il apparaît clairement que celle sur les produits alimentaires « demeure élevée et continue de toucher de manière disproportionnée les ménages les plus modestes », selon les observations contenues dans le dudit rapport. A propos des réformes ambitieuses lancées par le Maroc pour améliorer le capital humain et encourager l’investissement privé, l’institution estime qu’elles « n’auront l’impact souhaité sur le développement économique et social que si elles sont combinées à d’autres initiatives cruciales, notamment la suppression des barrières réglementaires et institutionnelles qui limitent la concurrence et ralentissent la réallocation des facteurs de production vers des entreprises et des secteurs plus productifs ». Dans son rapport, la BM appelle par ailleurs à un changement de paradigme afin de permettre l’autonomisation économique des femmes marocaines, « une étape cruciale pour atteindre les ambitions importantes du pays telles qu’exprimées dans le NMD ». Alain Bouithy

FMI: La RD Congo a fait preuve de résilience malgré de multiples chocs

FMI: La RD Congo a fait preuve de résilience malgré de multiples chocs

La situation macroéconomique de la République démocratique du Congo fait preuve de résilience, malgré les répercussions de la guerre en Ukraine et la détérioration de l’environnement économique mondial, a estimé le Fonds monétaire international (FMI). Le PIB réel fait preuve de résilience, avec une croissance prévue à 6,6 % en 2022, soutenue par une production minière plus élevée que prévu, a indiqué l’institution financière internationale qui vient d’achever la troisième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit avec la République démocratique du Congo. « Les performances macroéconomiques en 2022 sont solides, malgré des chocs récurrents. La croissance est robuste et les amortisseurs externes se sont renforcés, malgré la hausse des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires », a relevé Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI estimant que la performance au titre de l’accord de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) reste satisfaisante. Selon les projections du FMI, « l’inflation devrait dépasser 12 % d’ici fin 2022, en raison de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants, exacerbée par la guerre en Ukraine et les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement ». Le FMI note que le compte courant a atteint un excédent au premier semestre de l’année grâce à de fortes exportations, et à fin octobre, les réserves internationales brutes ont atteint environ 2 mois d’importations, bien au-dessus de l’objectif fixé au début de l’accord FEC. S’agissant du solde budgétaire intérieur (base caisse) de 2022, l’organisation internationale le projette à 1,1 % du PIB, conformément aux engagements du programme. Ce, en dépit des pressions de dépenses imprévues résultant de l’escalade du conflit à l’Est, l’augmentation des dépenses des ministères et des institutions publiques et le remboursement d’arriérés aux distributeurs de carburants, financées par une hausse inattendue des recettes fiscales principalement due à des développements miniers favorables, a-t-elle expliqué. Quoi qu’il en soit, les progrès réalisés dans le cadre du programme restent satisfaisants, a constaté le FMI. En effet, « tous les critères de réalisation quantitatifs à fin juin 2022 ont été atteints, ainsi que tous les objectifs indicatifs (OI) à l’exception de deux : celui lié aux dépenses de santé en raison de retards dans la passation des marchés ; et celui lié aux garanties de la banque centrale pour les prêts intérieurs en faveur du gouvernement central en raison de lacunes dans le contrôle et malgré le fait qu’aucune nouvelle garantie n’a été émise », a-t-elle noté. Quan bien même les efforts pour atteindre les dépenses sociales dans le cadre de l’OI nécessiteront un suivi étroit de leur mise en œuvre, le Fonds relève que quatre des six repères structurels ont également été respectés, et un cinquième a été atteint avec un léger retard. Mais alors que les perspectives de croissance restent favorables en 2023, Kenji Okamura note que les risques à la baisse émanent des chocs défavorables sur les termes de l’échange et du conflit à l’Est du pays. Selon son analyse, le déficit budgétaire devrait se réduire en 2023. Il soutient qu’ »une mobilisation soutenue des recettes et une maitrise des dépenses courantes dans les biens, services et subventions devraient laisser de l’espace pour les dépenses sociales, les investissements dans les infrastructures et le capital humain, et l’apurement des arriérés ». Ce dernier affirme en outre qu’économiser la surperformance des recettes soutiendrait les efforts visant à constituer des tampons budgétaires et que la suppression progressive des subventions aux carburants et la mise en place de transferts sociaux ciblés sont des mesures importantes pour renforcer les filets de sécurité sociale afin de protéger les personnes vulnérables. Enfin, « le renforcement de la crédibilité budgétaire devrait aider le budget à servir de point d’ancrage budgétaire dans le cadre du programme », estimant par ailleurs que la refonte du cadre budgétaire pour gérer la richesse en ressources, le renforcement du cadre d’investissement public et l’accélération des réformes de la gestion des finances publiques sont nécessaires pour améliorer l’efficacité et la transparence des dépenses. Adrien Thyg