Gabon. LU POUR VOUS… « C’EST MAMAN QUI COMMANDE» de Sheena Donia

Cette Bande dessinée (BD) de 48 pages racontant les relations mère-enfants a été publiée aux éditions Costa to Coast et écrite par Sheena DONIA, consultante en communication et jeune femme seule d’origine gabonaise ayant quatre enfants sous sa charge. La bande décrit le quotidien agité mais tellement attachant d’une maman qui mène à la baguette ses enfants avec de la poigne, de l’humour mais aussi et surtout avec beaucoup d’amour. Cette BD se veut une satire contre l’enfant roi à qui on ne peut rien dire de peur de le frustrer. Elle vise à rendre hommage à l’éducation africaine avec la posture de la maman africaine oscillant entre fermeté et affection, qui connaît exactement le bien futur de ses enfants invités à faire ce que dit maman et dont les ordres ne se discutent pas. Assez éloquente, cette scène culte de la requête de cette fillette de 9 ans à qui la maman dit « non c’est non » et qui lui rétorque : « ce n’est pas comme ça chez la mère de ma copine ». Et la mère de lui répondre : « Je ne suis pas la mère de ta copine ». Ou encore à son fils qui demande : « maman, qu’est-ce qu’on va manger ce soir? » « Les haricots », repond-elle. Et lui de se plaindre : « mais moi je n’aime pas manger les haricots », la mère réagit avec un coin de sourire affectueux mais avec fermeté : « si tu n’as pas faim, alors tu vas dormir, tu mangeras demain ». Ces petites paroles claires et nettes pour réajuster nos petits caprices d’adolescents, chaque africain adulte s’y reconnaît pour les avoir entendues de la bouche de sa mère. Ça définit l’éducation typiquement africaine et ouvre les regards de nos enfants nés en diaspora pour comprendre la culture que leurs mamans veulent transmettre. Les mamans africaines ( du moins celles restées au pays natal) partagent une certaine manière commune d’éduquer les enfants et ont pris l’habitude de tracer une ligne rouge à ne jamais franchir. Que l’Occident le veuille ou pas, cette éducation reste et nous avons à la transmettre à nos enfants lorsqu’on fonde famille loin de la terre natale. On peut copier le sens d’écoute des enfants propre à la culture occidentale mais quelle que soit la famille en Afrique c’est maman, ce sont les parents qui commandent. Au final, cette bande dessinée destinée à toute la famille se fait le plaisir de redéfinir la parentalité moderne en une seule règle : même si on l’aime plus que tout, l’enfant n’est pas roi. Il doit apprendre des aînés les principes et valeurs de la vie pour savoir devenir à son tour un citoyen responsable. Vivement à lire surtout pour les africains qui apprennent à être parents en diaspora! Par Germain Nzinga