Gaza: le CICR appelle au respect du cessez-le-feu pour préserver la vie et la dignité humaines

GAZA. « D’innombrables vies ont été sauvées depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu il y a trois semaines », affirme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Cette accalmie a eu un impact tangible sur le quotidien des gens, de ceux qui ont retrouvé la liberté aux familles qui ont enfin été réunies, en passant par toutes celles et ceux qui n’ont pas eu à subir les effets de nouveaux combats », note l’organisation dont le mandat strictement humanitaire découle des Conventions de Genève de 1949. Pour le CICR, le respect du cessez-le-feu ainsi observé à Gaza est une nécessité absolue pour préserver la vie et la dignité humaines. Car, tout retour en arrière risquerait de replonger les populations dans la misère et le désespoir qui ont été leur lot durant les 16 derniers mois, prévient-il dans un communiqué. L’organisation, qui appelle à la libération des personnes encore retenues en otage, rappelant que si les habitants de Gaza ont besoin d’un répit face aux violences et d’un accès à l’aide humanitaire essentielle, « cela ne sera possible que si l’accord de cessez-le-feu est maintenu ». En conséquence, elle appelle les parties à préserver le cessez-le-feu afin que ces efforts cruciaux puissent se poursuivre. Car, des centaines de milliers de vies en dépendent. « Nous restons déterminés à agir en tant qu’intermédiaire humanitaire, à la demande des parties, pour soutenir la mise en œuvre de l’accord, faciliter la libération d’otages et de détenus dans le respect de leur dignité, ainsi qu’acheminer des secours vitaux à Gaza », assure-t-elle réitérant son appel de longue date à libérer tous les otages dans des conditions sûres et dignes. L’organisation insiste aussi sur la nécessité d’autoriser l’entrée de davantage d’aide humanitaire à Gaza et à permettre à ses équipes d’accéder à tous les otages et détenus. Adrien Thyg
Crise sécuritaire dans l’Est de la Rdc : Les Présidents Félix Tshisekedi Et Joao Lourenco appellent au respect du cessez-le-feu

Ce lundi à la Cité de l’Union africaine, le Président Félix Tshisekedi a eu un tête-à-tête de 40 minutes avec son homologue angolais João Lourenço, médiateur de l’Union africaine pour le retour de la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), en visite de travail à Kinshasa. Le Processus de Luanda ainsi que le cessez-le-feu décidé par la RDC et le Rwanda lors de la réunion ministérielle du 30 juillet dernier étaient au centre de leurs échanges. A l’issue de cette rencontre, les deux Chefs d’Etat ont présidé une séance de travail élargie à leurs proches collaborateurs, avant l’animation d’un point de presse conjoint par les ministres des Affaires étrangères des deux pays. « Les Présidents Félix Tshisekedi et João Lourenço ont salué l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 4 aout dernier et ont exprimé leur attachement ferme à ce que cela soit respecté », a déclaré Mme Thérèse Kayikwamba, ministre des Affaires étrangères de la RDC. « Le Président Félix Tshisekedi a réitéré la pleine disponibilité du gouvernement congolais à participer à toutes les prochaines étapes du Processus de Luanda sous les auspices du médiateur João Lourenço », a-t-elle rajouté. Selon la ministre congolaise des Affaires étrangères, « nous sommes dans une dynamique encourageante dans laquelle le cessez-le-feu est largement observé. Nous maintenons cette dynamique positive parce que nous réitérons que le cessez-le-feu va créer les conditions propices pour que nous puissions nous attaquer aux problèmes de fond. » En ce qui concerne le monitoring de ce cessez-le-feu, le ministre angolais des Affaires étrangères Téte António a précisé qu’il y a un mécanisme de vérification ad hoc mis en place et qui sera renforcé pour qu’il soit mieux outillé afin de remplir correctement sa mission.
Le Conseil de sécurité adopte une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi une résolution dans laquelle il exige un cessez-le-feu immédiat à Gaza pendant le mois de Ramadan, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et souligne la nécessité urgente « d’élargir le flux » d’aide vers l’enclave palestinienne. Le texte présenté par les 10 membres non permanents du Conseil a reçu 14 votes pour et une abstention (Etats-Unis). Les cinq membres permanents du Conseil sont : Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et France. Dans la résolution, les membres du Conseil de sécurité se déclarent « profondément préoccupés par la situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza » et prennent note de l’action diplomatique en cours menée par l’Égypte, les États-Unis et le Qatar, « visant à parvenir à la cessation des hostilités, à obtenir la libération des otages et à accroître la fourniture et la distribution de l’aide humanitaire ». Dans ce contexte, la résolution du Conseil adoptée lundi « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du Ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable ». Lever les entraves à la fourniture de l’aide Elle « exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie d’un accès humanitaire pour répondre à leurs besoins médicaux et autres besoins humanitaires, et exige en outre des parties qu’elles respectent les obligations que leur impose le droit international à l’égard de toutes les personnes qu’elles détiennent ». Les membres du Conseil insistent enfin « sur la nécessité urgente d’étendre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et de renforcer la protection des civils dans l’ensemble de la bande de Gaza » et « exigent à nouveau la levée de toutes les entraves à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle ». Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est félicité de l’adoption de cette résolution. « Le Conseil de sécurité vient d’approuver une résolution très attendue sur Gaza, exigeant un cessez-le-feu immédiat et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Cette résolution doit être mise en œuvre. Un échec serait impardonnable », a-t-il écrit dans un message publié sur la plateforme X. Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est également félicité de l’adoption de cette résolution et a appelé à « sa mise en œuvre immédiate ». Vendredi, la Russie et la Chine avaient opposé leur veto à un projet de résolution présenté par les Etats-Unis jugeant impératif un « cessez-le-feu immédiat et durable » à Gaza. Ce projet de résolution avait reçu 11 votes pour, trois votes contre (Algérie, Chine, Russie) et une abstention (Guyana). Réactions des Etats-Unis et de la France Après le vote lundi, l’Ambassadrice et représentante permanente des États-Unis, Linda Thomas-Greenfield, a exhorté les membres du Conseil à préciser clairement qu’un cessez-le-feu aurait pu intervenir « il y a des mois » si le Hamas avait été prêt à libérer les otages, accusant le groupe extrémiste de jeter des obstacles sur le chemin de la paix. « Aujourd’hui, ma demande aux membres de ce Conseil… est de s’exprimer et d’exiger sans équivoque que le Hamas accepte l’accord sur la table » », a-t-elle dit. De son côté, l’Ambassadeur et représentant permanent de la France, Nicolas de Rivière, a déclaré que « l’adoption de cette résolution démontre que le Conseil de sécurité peut encore agir lorsque tous ses membres font les efforts nécessaires pour s’acquitter de leur mandat ». « Le silence du Conseil de sécurité sur Gaza devenait assourdissant, il est grand temps désormais que le Conseil contribue enfin à trouver une solution à cette crise », a-t-il poursuivi. « Après le Ramadan, qui se termine dans deux semaines, [le Conseil] devra établir un cessez-le-feu permanent », a ajouté l’Ambassadeur, soulignant également l’importance de la solution à deux États (Israël et Palestine). Réactions d’Israël et de la Palestine Riyad Mansour, Observateur permanent de l’État observateur de Palestine, a noté qu’il avait fallu six mois, avec plus de 100.000 Palestiniens tués et mutilés, pour finalement exiger un cessez-le-feu immédiat. Les Palestiniens de Gaza vivent dans un contexte de famine et nombre d’entre eux sont enterrés sous les décombres de leurs propres maisons, a-t-il dit. « Leur épreuve doit prendre fin, et elle doit prendre fin immédiatement, maintenant ». Gilad Erdan, Ambassadeur et représentant permanent d’Israël, a dénoncé le fait que « malheureusement, aujourd’hui encore, ce Conseil a refusé de condamner le massacre du 7 octobre ». « C’est une honte », a-t-il dit. M. Erdan a noté en outre qu’au cours des 18 dernières années, le Hamas a lancé des attaques incessantes contre des civils israéliens. « Des milliers et des milliers de roquettes et de missiles aveugles contre des civils », a-t-il souligné.
Cessez-le-feu dans le Kivu : volonté américaine, hypocrisie rwandaise et naïveté congolaise

LIBRES PROPOS. Il y a deux jours, les États-Unis ont annoncé avoir facilité un cessez-le-feu de 72 heures impliquant la RDC et le Rwanda. Cessez-le-feu qui a été confirmé par les Forces armées congolaises (FARDC) hier. Ça fait des mois que Washington appelle à la désescalade entre les deux pays. Une position d’autant plus surprenante qu’à Gaza, où l’armée israélienne tue les femmes et les enfants palestiniens comme des lapins, les mêmes Américains se montrent particulièrement opposés à tout cessez-le-feu entre le Hamas et Tsahal. Comment comprendre leur posture vis-à-vis de la RD Congo, où le Rwanda et ses supplétifs du M23 propagent la mort et la désolation ? Et que dire des autorités congolaises qui acquiescent aux demandes de la Maison-Blanche alors que les États-Unis portent une lourde responsabilité dans la situation de chaos qui perdure dans la partie orientale de la RD Congo depuis deux décennies maintenant ? Comment peuvent-elles faire confiance à un pays qui a prouvé plus d’une fois que la destruction des vies au Congo (comme à Gaza d’ailleurs) était le cadet de ses soucis ? En lisant le communiqué d’Adrienne Watson, la porte-parole du Conseil de sécurité national de la Maison-Blanche, les Congolais les plus avisés ont toutes les raisons du monde d’être inquiets. En effet, on peut lire dans le communiqué que « les États-Unis sont par ailleurs favorables à la reprise des processus de Nairobi et de Luanda visant à s’attaquer aux facteurs actuels et historiques qui perpétuent cette crise de longue date. » Pour un esprit non averti, il n’y a rien d’inquiétant dans ces quelques mots. Mais seulement voilà : non seulement les processus de Luanda et de Nairobi font le jeu du Rwanda et de ses supplétifs présents en RDC, mais Washington semble reprendre ici les éléments de langage du Rwanda, qui inscrit l’instabilité au Kivu dans l’histoire tourmentée de cette région. Autrement dit, si le Rwanda attaque et déstabilise continuellement le Kivu, c’est parce que les Congolais hébergent de soi-disant « génocidaires » hutus rwandais sur leur territoire. D’où l’utilisation de la formule : « s’attaquer aux facteurs actuels et historiques qui perpétuent cette crise de longue date. » Or la crise actuelle dans le Kivu n’a rien à voir avec tout cela, mais bien avec les velléités hégémoniques du régime Paul Kagame. En clair, les diplomates américains restent persuadés que le retour à la paix et à la stabilité dans l’Est du Congo passe aussi par le Rwanda. Alors que ce pays est à l’origine même des problèmes que connaît cette partie de la RD Congo. C’est un véritable piège à con dans lequel le régime de Kigali enferme le Congo pour justifier les agressions répétées et l’occupation d’une partie du Kivu. Les dirigeants congolais, qui semblent ne rien comprendre, doivent impérativement rejeter les éléments de langage du Rwanda répétés à l’envi par les États-Unis. Tant que le rapport de force sur le terrain militaire ne sera pas inversé, le Rwanda continuera à déstabiliser le Congo… tout en comptant sur l’hypocrisie légendaire des États-Unis, mais aussi de l’Union européenne. Par Patrick Mbeko
Est de la RD Congo : un accord pour un cessez-le-feu dès ce vendredi

Ukraine : Est-ce une petite lueur d’espoir ?

TRIBUNE. Deux petits événements non moins significatifs se sont produits à la fin de la semaine écoulée. D’abord le coup de fil entre le Secrétaire d’Etat américain à la Défense, Lloyd Austin et son homologue russe, le Ministre Sergey Shoigu. Les deux se sont entretenus directement au téléphone le vendredi 13 mai 2022 et ce, pour la première fois depuis que la Russie a lancé l’opération militaire spéciale en Ukraine. Immédiatement après cette conversation téléphonique, un ordre a été donné par le même Austin au président ukrainien Zelensky de demander un cessez-le-feu au gouvernement russe Les choses bougent-elles dans le sens de la paix des braves? Est-ce un piège pour mieux préparer les bases-arrière en vue d’une attaque future? On se perd en conjectures. À l’heure actuelle, l’explication la plus plausible se trouverait à Azovstal à Marioupol. L’encerclement du bunker et le projet imminent de l’assaut final des chars russes risqueraient de déloger les forces spéciales de différents pays occidentaux et de mettre à nu plusieurs secrets militaires compromettants pour ceux qui se disent être dans le camp du Bien contre celui du Mal. Ceci dit, ce cessez-le-feu pourrait bien être la dernière arme pour éviter les arrestations des officiers supérieurs de certains états cobelligérants et le déballage consécutif sur la place publique de nombreux secrets défense. Il est trop tôt de crier à la paix. Ce n’est là qu’une toute petite partie dans ce jeu d’échecs fort complexe entre les deux puissances militaires. Aux dernières nouvelles, la fin du non recevoir de la Russie à cette proposition de cessez-le-feu douche notre immense espoir de paix dans le monde. Mais je suis personnellement convaincu qu’il s’ouvre par là une première brèche dans ce durcissement radical des positions observé de part et d’autre. Ce début de concertation entre deux camps antagonistes conjugué avec une opinion anti-guerre de plus en plus importante dans le monde entier pourra désamorcer tant soit peu l’engrenage d’une guerre nucléaire. On croise nos doigts au début de cette nouvelle semaine. “Que la paix de Dieu redescende dans le cœur de nos dirigeants ! ” Par Germain Nzinga