Nouveau rapport: Peu d’entreprises d’Afrique francophone connaissent l’existence de la zone de libre-échange continentale

Seul un quart des compagnies récemment interrogées en Afrique francophone ont entendu parler de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), selon le dernier rapport du Centre du commerce international (ITC). Cependant, parmi celles qui en ont connaissance, environ 75% estiment qu’elle va favoriser leur activité. Intitulé Promouvoir la compétitivité des PME en Afrique francophone : De la crise à la reprise grâce à l’intégration régionale, ce rapport préconise d’investir dans la sensibilisation des entreprises en parallèle à la mise en œuvre de la ZLECAf. Il se base sur les données recueillies auprès de 2557 entreprises d’Afrique francophone, interrogées par l’ITC et la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF) entre mai et juillet 2021. Sur l’ensemble des firmes interrogées, seuls 6% exportent vers d’autres pays africains, et seuls 12% importent d’autres pays du continent. Selon elles, les coûts élevés de la logistique et du transport, ainsi que les délais et l’incertitude sont les obstacles les plus courants aux exportations au sein du continent africain. La mise en œuvre de la ZLECAf, alimentée par des investissements dans la facilitation du commerce et les infrastructures, peut permettre de s’attaquer à ces difficultés et d’élargir les échanges intra régionaux. Cette nouvelle zone d’échange régionale apporte une lueur d’espoir dans un paysage assombri par une reprise post-pandémique plus lente que prévue. Plus d’un tiers des entreprises interrogées – et en particulier les petites, celles dirigées par des jeunes, celles du secteur informel et celles non impliquées dans les échanges internationaux – sont préoccupées par leur capacité de reprise post-pandémique. En moyenne, les petites et moyennes entreprises n’emploient plus que deux tiers de leur personnel d’avant-crise et constatent une chute de leurs revenus de moitié. En revanche, les grandes firmes ont pu conserver 94% de leurs salariés et maintenir 87% de leurs revenus pré-pandémiques. L’idée de stimuler la reprise grâce aux échanges commerciaux est d’autant plus pertinente que les programmes d’appui officiels sont considérés comme insuffisants. Seuls 12% des firmes interrogées ont bénéficié d’une assistance en lien avec la pandémie de la part de leur gouvernement ou d’une organisation d’appui aux entreprises ; et parmi celles ayant reçu un tel appui, les deux tiers se déclarent insatisfaites de l’aide obtenue. Or, selon l’étude réalisée, l’appui aux entreprises et les réglementations qui seront les mieux alignés sur la ZLECAf favoriseront la réduction du coût des échanges, permettant ainsi aux compagnies de rebondir. Comme le mentionne le rapport, ‘la pandémie est loin d’être terminée pour les petites entreprises qui sont pourtant les moteurs de la croissance de l’emploi et de la réduction de la pauvreté sur le continent. Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont l’opportunité dans les mois qui viennent de s’attaquer aux contraintes et de débloquer de nouvelles opportunités exaltantes pour les petites entreprises africaines.’ Cette publication est la quatrième d’une série annuelle proposée par l’ITC et la CPCCAF. Les données collectées proviennent des pays suivants: Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Maroc, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo et Tunisie. À propos du Centre du commerce international Le Centre du commerce International (ITC) est l’agence conjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU). L’ITC assiste les petites et moyennes entreprises dans les pays en développement et en transition économique à devenir plus compétitives sur le marché mondial, contribuant ainsi au développement économique durable dans le cadre du programme d’Aide au commerce et des objectifs de développement durable de l’ONU.

Lancement d’un master en commerce international par IE Business School

Lancement d’un master en commerce international par IE Business School

La Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), en collaboration avec IE Business School de Madrid et le Centre du Commerce International (ITC) ont célébré le 12 avril dernier la création d’un tout nouveau Master en commerce international intitulé “Executive Master in Internationalization and Trade” en Espagne, en total disruption avec les formations actuellement proposées. Afin de célébrer la création de ce nouveau programme de formation, une table ronde a été organisée sur le campus de l’école IE à Madrid, permettant à des acteurs importants sur le marché de s’exprimer sur les défis du commerce mondial et l’expansion du commerce international. Parmi les intervenants présents, Hani Salem Sonbol (Directeur Général de ITFC), Arancha Gonzalez (directeur exécutif de ITC) et Isaac Martin Barbero (Responsable des villes & des communautés chez Cabify) ont pu développer leurs visions sur le sujet. L’Executive Master in Internationalization and Trade initié à l’origine par l’ITFC répond à un besoin de formation des professionnels du commerce leur permettant d’obtenir une expertise dans le domaine du commerce mondial et des affaires internationales. Ce programme axé sur le commerce, le financement et le développement du commerce est le premier du genre à être lancé par une institution multilatérale de financement du commerce. Grâce à la collaboration avec IE et ITC, le programme est fondé sur une méthodologie hybride combinant des vidéos conférences en direct, des forums interactifs et des sessions en face à face à Genève et à Madrid. Ainsi, les futurs diplômés peuvent continuer à développer leurs carrières professionnelles tout en se spécialisant sur des thématiques mondiales. Eng. Hani Salem Sonbol, Directeur Général de ITFC explique : « La conception d’un programme tel que l’Executive Master in Internationalization and Traderépond aux besoins du paysage dynamique et en évolution du commerce et du financement du commerce. Les partenariats avec des institutions renommées telles que IE et l’ITC dans le cadre de ce programme offrent une expérience de transformation unique combinant l’excellence académique et l’encadrement des professionnels permettant ainsi de repousser les frontières de l’apprentissage au-delà des pratiques traditionnelles et d’aller vers de nouveaux horizons… ceci est au cœur de notre mandat : faire progresser le commerce et améliorer la qualité de vies. » L’Executive Master in Internationalization and Trade a été conçu pour deux types de profils complémentaires : les experts du commerce et les entrepreneurs qui souhaitent développer leurs activités dans une dimension mondiale et les professionnels travaillant dans les domaines de la politique commerciale et la réglementation du commerce. L’Executive Master in Internationalization and Trade est une occasion unique de créer des échanges entre professionnels experts sur des thématiques universelles, de répondre aux problématiques d’inclusion dans le commerce et d’améliorer les moyens de subsistance pour faire évoluer les niveaux de vie des populations dans le monde. Manuel Muniz, doyen de l’école des affaires publiques étrangères (IE) déclare : « Nous vivons une période de changements exponentiels. Ceci est également évident dans le monde du commerce. La numérisation des chaînes de valeur, l’impression 3D, l’utilisation des crypto-monnaies ou la technologie Blockchain ont radicalement transformé le commerce. Les décideurs et les professionnels du commerce doivent comprendre ce changement, y faire face et tirer le meilleur parti des opportunités qu’il offre. » Le programme Executive Master in Internationalization and Trade est une étape importante pour ITFC, il s’agit en effet de sa première initiative dans le domaine de l’éducation. C’est également une forme d’engagement de la part de l’organisation à relever le défi de la transformation du commerce à travers la formation de professionnels expérimentés du secteur. Eng. Hani Salem Sonbol conclue : « Témoignant de la dynamique du commerce mondial au fil des ans, il est nécessaire de doter les professionnels des compétences essentielles et des dernières tendances. En travaillant tous les jours sur la chaîne de valeur du commerce, nous pourrions dire le « pourquoi », mais pour bien maîtriser le « quoi » et le « comment », nous avons fait appel à nos partenaires IE et ITC et ensemble, nous avons conçu l’Executive Master in Internationalization and Trade pour mettre en place un excellent moyen d’améliorer des expertises des responsables commerciaux et des professionnels du secteur». APO

Etude: Accroître les exportations d’Afrique francophone par l’appui à la certification

Etude: Accroître les exportations d’Afrique francophone par l’appui à la certification

Une étude publiée par le Centre du commerce international (ITC) et les Chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF) montre que les entreprises des pays africains francophones ont plus de chance d’exporter lorsqu’elles se conforment aux normes internationales. Dans le cadre de cette étude, plus de 9000 entreprises ont été sondées au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en République centrafricaine, au Congo, en République démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, à Madagascar, au Maroc, au Niger, au Sénégal, au Togo et en Tunisie. 25 % d’entre elles disposent d’une certification internationale qui généralement concernent les normes de qualité ou de sécurité. La certification est souvent une condition préalable à l’entrée dans les marchés étrangers. Ainsi, plus une entreprise est petite, moins elle a de chance de disposer d’un certificat reconnu au niveau international. Parmi les 16 pays étudiés, seuls 7 % des entreprises du secteur agricole exportent, dont 70 % d’entre elles sont titulaires d’un certificat international. Autrement dit, certifier davantage d’entreprises agricoles pourrait augmenter le nombre d’exportateurs. “Le commerce vertueux dépend entre autres de normes efficaces et protectrices des consommateurs et de l’environnement – et garantit que l’ensemble des pays et leurs micros, petites et moyennes entreprises disposent des outils nécessaires à la mise en œuvre de ces normes », précise Arancha González, Directrice exécutive de l’ITC. L’étude révèle que les PME doivent souvent lutter pour supporter les coûts financiers, administratifs et autres liés à l’obtention et au maintien de la certification. Les institutions d’appui au commerce et à l’investissement peuvent intervenir dans la réduction des coûts de l’accès à l’information sur les normes et la certification. Par exemple, l’établissement de portails à guichet unique pour le partage d’informations de qualité sur les normes peut aider les PME à réduire ce type de coûts. D’après l’étude « Promouvoir la compétitivité des PME en Afrique francophone », il ressort que dans les pays où l’accès à l’information est optimal, le nombre d’entreprises certifiées est plus élevé. Les coûts de certification sont souvent considérés onéreux quelle que soit la taille de l’entreprise. En Afrique centrale, où les entreprises font face à des coûts importants, le taux de certification est le plus bas. En revanche, l’Afrique de l’Ouest semble offrir le meilleur rapport qualité-prix lorsqu’il est question de certification. Cette étude contribue aux efforts de collecte de données plus riches sur les entreprises africaines. Ces dernières permettent aux décideurs politiques d’identifier les faiblesses de l’écosystème des affaires et d’appliquer les mesures correctrices nécessaires.