Un grand ami m’a abandonné. L’artiste musicien des Bantou de la Capitale, Ricky Siméon Malonga, s’en est allé

Un grand ami m’a abandonné. L’artiste musicien des Bantou de la Capitale, Ricky Siméon Malonga, s’en est allé

DISPARITION. Brazzaville, 1er mai 2022, Journée Internationale du Travail qui tire ses origines dans l’histoire du monde ouvrier. C’est le jour qu’à choisi le destin de Ricky Siméon Malonga pour l’arracher à notre affection. Triste nouvelle. Ricky Siméon, un ami de longue date, avec lequel j’entretenais d’excellentes relations. Un ami qui m’a soutenu dans des périodes difficiles de ma vie, surtout aux heures de deuil. Le 5 juin 1997, pendant que Brazzaville brûlait, Ricky Siméon m’a offert sa protection aux fins de me placer à l’abri des violences. Ricky Siméon, un ami qui partageait avec moi le bonheur d’un passionné de la musique congolaise. Un ami dont la prestance d’homme de culture me séduisait. L’élégance de l’habillement de Ricky Siméon, son expression rieuse marquée par de légères inclinations du visage, son célèbre béret qu’il ne quittait jamais et qui changeait de couleur à chaque occasion, demeureront, en moi, des marques ineffaçables. Quant au mouvement permanent de sa bouche qui indiquait le plaisir et la sympathie, mâchant, de tout temps, un chewing-gum, tous ceux qui l’ont connu, en garderont des images. Repose en paix, Ricky. Apporte, là bas, à l’éternel infini, à Jean Serge Essous, Nino Malapet, Gerry Gérard, Pamelo Mounka, Saturnin Pandi, Gilbert Abangui, Célestin Nkouka, Nganga Edo, Lambert Kabako, Loubelo De La Lune et autre Samba Mascot, tes confrères des Bantou de la Capitale qui t’ont précédé, mon salut, le salut de leur ami qui ne les a jamais oubliés. Adieu Ricky. En ces instants d’affliction, pendant que j’écris ces lignes, mes larmes coulent, coulent, coulent. Je les essuie. Elles réapparaissent. Que la République, par tradition, salue ta mémoire pour services rendus au pays et pour t’être consacré à la Nation congolaise, sur la scène internationale pour l’honorer. Qu’arrive, enfin, cette phase qui tarde à venir où l’Etat congolais devrait s’approprier la création d’un statut social des artistes congolais. Un statut qui viserait l’amélioration des conditions de vie et de travail de ces derniers. Aux Bantou de la Capitale qui se confinent dans une petite concession privée pour des répétitions, il devrait être affecté un espace public destiné à cet apprentissage. Adieu Ricky, A ta famille et autres proches, je dis l’expression de mes condoléances les plus attristées. A l’ensemble des musiciens des Bantou de la Capitale, à leur comité de direction et à son Président, M. Maurice Nguesso, secondé par le Colonel Ongotto, je traduis ma solidarité. Que la force, le courage, l’inspiration et le sens de l’organisation ne quittent pas Moutouari Kosmos, en sa qualité de chef d’orchestre. Adieu Ricky Puisse ta disparition ne pas affaiblir les Bantou dont tu auras tenu, avec magie, les baguettes et les pédales des instruments métalliques de percussion, jusqu’à ton dernier souffle. Adieu Ricky. En souvenir de toi et pour symboliser notre amitié, tout le mois de mai 2022, résonnera sans interruption, dans mon bureau, à mon domicile de Courbevoie, la musique des Bantou de la Capitale. Repose en paix Ricky. Ouabari Mariotti Paris 2 mai 2022

Congo Brazzaville. Pays des Légendes : Bantou de la Capitale, Bakolo Mboka

Congo Brazzaville. Pays des Légendes : Bantou de la Capitale, Bakolo Mboka

TRIBUNE. Pour les 62 ans de son existence, l’Orchestre Bantou de la Capitale a organisé, dans une église de Brazzaville, une messe d’action de grâce. Une messe à double sens. Prier Dieu pour qu’il fortifie les musiciens en vie de l’Orchestre. Leur insuffler davantage d’inspiration et d’ardeur au travail et leur accorder de la bonne santé, dans la pratique exigeante de leur métier d’artiste. Et, en mémoire de toutes ces légendes de la musique congolaise qui nous ont quittés, exhorter Dieu aux fins que la Lumière Divine veille sur leurs âmes. Pensant à Jean Serge Essous, Nganga Edo, Pamélo Munka, Nino Malapet, Célestin Nkouka, Raphael Boundzéki, Fernand Mabala, Gilbert Abangui et autre Maurice Obami. La messe d’action de grâce s’est déroulée, avec la présence remarquée de Mr Maurice Nguesso, Président des Bantou de la Capitale, et de Moutouari Kosmo, Chef d’Orchestre, au moment où le Congo Brazzaville célèbre les 61 ans de son Indépendance. Les Bantou de la Capitale étant nés, une année auparavant. Egalement, assis sur les bancs de l’Eglise, le guitariste Mpassi Mermans, l’un des derniers survivants des créateurs des Bantou de la Capitale, avec 60 ans d’activité dans l’Orchestre. Voilà les Bantou de la Capitale. A la fois, notre monument et patrimoine national, au Congo Brazzaville, autour duquel l’unité nationale est parfaite et contre lequel s’écroulent toutes nos basses considérations des uns à l’égard des autres. Surtout que pour le Chef d’Orchestre Moutouari Kosmos, sans les Bantou de la Capitale, la vie serait une erreur à Brazzaville. Et à la question de savoir qu’est-ce que lui, Moutouari Kosmos a fait de bon, dans sa vie, lui de répondre « J’ai chanté, je chante, je chanterai, jusqu’à mon dernier jour ». Quant à moi qui ai développé une folle passion pour la musique, dès l’âge de 15 ans, en suivant les Bantou de la Capitale, dans leur mythique construction, la musique m’a sauvé de la perplexité et des tourments de l’adolescence. Que les Bantou de la Capitale survivent à toutes les épreuves et à toutes les générations de Congolais. Ouabari Mariotti Paris 18 aout 2021

Congo Brazzaville. A toi Michel Boyibanda

Congo Brazzaville. A toi Michel Boyibanda

APPEL. Par ma voix, traduisant la généreuse volonté de nombreux mélomanes Congolais qui l’ont exprimé, sur les réseaux sociaux, nous venons te prier de bien vouloir faire une démarche, auprès des Bantou de la Capitale, aux fins d’intégrer ce grand orchestre de la musique congolaise qui continue de nous faire rêver. Des Bantou de la Capitale, à toi, Michel Boyibanda, légende encore vivante de la rumba, nous ne pouvons rien t’apprendre. Au sein des Bantou de la Capitale, tu as fait, quelques années passées, les beaux jours de cette formation musicale, aux côtés de Jean Serge Essou, Celestin Nkouka, Nino Malapet, Gerry Gérard, Pamelo Mounka, Moulamba Moujos, Gilbert Abangui, Saturnin Pandi qui, tous, nous ont quittés. Les Bantou de la Capitale, orchestre mythique qui, dès 1960, a chanté, dans « Tokumissa Congo », l’indépendance du Congo, ont plus jamais besoin d’une cure de renouvellement qui viendrait renforcer les artistes en place. Le duo magique Michel Boyibanda et Mountouari Cosmos, associé à l’équipe choc de chanteurs actuels des Bantou de la Capitale, redonnerait à cet ensemble le nouvel élan artistique que les Congolais des deux rives du Congo attendent de cet orchestre. Au cas où Mountouari Cosmos se serait distancé des Bantou, cet appel vaut, également, pour sa personne. Lui qui, avec Sam Mangwana et la collaboration du Député congolais Ferréol Ngassakys, venait de réussir un magnifique album où, tous les deux, ils chantent « Bondeko ». Ecoute nous, Michel Boyibanda. Ton succès, au sein de Négro Band et du Tout Puissant Ok Jazz de Luambo Makiadi Franco ne s’est jamais effacé. Pour le prestige de la culture congolaise, nous voudrions, bientôt, te voir sur scène, avec les Bantou de la Capitale, faire la démonstration de ta puissance artistique. Bon vent, Michel. Et que soient surmontés, en toi, tous ces facteurs bloquants qui te lient. Ouabari Mariotti – Membre de l’UPADS Paris 15.11.2020

Congo. « Tokumissa Congo ». Une ode à la République. Bantou de la Capitale

Congo. « Tokumissa  Congo ».  Une ode à la République. Bantou de la Capitale

TRIBUNE. Pour les 60 ans de l’indépendance du Congo, ce 15 août 2020, avec notre conservateur de la musique congolaise, Clément Ossinonde, nous vous invitons, à réécouter « Tokumissa Congo ». Pour en tirer la substance patriotique. « Tokumissa Congo » est une chanson fétiche. Composition sublime de Jean Serge Essous, avec l’orchestre Bantou de la Capitale. Éditée l’année de l’indépendance. Sur la forme, « Tokumissa Congo » est un succès inégalé. Nul ne résiste à la fredonner, à l’audition. Un Cha Cha Cha, de classe supérieure. Dans le haut style Cubain, avec une synchronisation magique des instruments joués par des artistes, d’un professionnalisme, de niveau élevé. Au compte de ces artistes, Nedule Papa Noel, à la guitare solo, Jean Serge Essous à la clarinette, Nino Malapet et Albino soufflant dans les saxophones. Au micro Jojo, Celestin Nkouka. « Tokumissa Congo », me détaillait, quelques années passées, Jean Serge Essous, « est une production de connaisseurs, d’esprits bantou, insaisissables. Une musique d’ensemble où l’on trouve une analogie et une mixture intime entre les couleurs nationales, les chants des oiseaux de nos campagnes et les parfums des plantes de nos forêts. Quelle beauté. Dans le fond, « Tokumissa Congo » est une litanie joyeuse des membres du premier Gouvernement du Président Fulbert Youlou. Tous sont cités, sans exception. De Jacques Opangault, Stephane Tchitchelle, Ibalico, Germain Bikouma, Victor Sathoud, en passant par Pierre Goura, Prosper Gandzion, Bazinga, Kibangou, Germain Samba, Alphonse Massemba Debat pour aboutir à Isaac Ibouanga. Un Isaac Ibouanga, toujours en vie, dans sa résidence de Dolisie, dans la région du Niari. Lui, en faveur duquel, l’Association des Anciens Ministres de la République a organisé un jubilé, il y a quelque temps.  » Tokumissa Congo » est une fleur à la République naissante. Symbole de la victoire de la liberté sur l’arbitraire coloniale et de la légitimité congolaise sur la légitimité française. Un poème chanté à l’honneur d’une une société congolaise de l’engagement, bâtie autour de la cohésion nationale et pour un fort attachement au sentiment d’unité autour des valeurs communes qui font la grandeur d’un pays. Un appel à l’unité nationale pour préserver la paix civile, auparavant fracturée, face aux menaces de déchirures. Puisse, en ce 15 août 2020, les autorités nationales pénétrer le sens profond de  » Tokumissa Congo « . D’autant que, 60 ans après l’indépendance du pays, aucune des valeurs de la République que nous enseigne Jean Serge Essou, dans « Tokumissa Congo » et les Bantou de la Capitale, n’a réellement pignon sur rue et se defend comme étant activement appliquée. Paris 11 août 2020 Ouabari Mariotti (Membre de l’UPADS)

Congo: Il aura bien vécu

Congo: Il aura bien vécu

L’auteur compositeur de la chanson magique « Aimé wa bolingo » qu’il a enregistrée avec l’Orchestre Ok Jazz, dès les premières années de son aventure musicale, le célèbre artiste musicien Nganga Edo, sociétaire des Bantou de la Capitale, s’en est allé, le dimanche 7 juin 2020, à Brazzaville. C’est une triste nouvelle, l’univers artistique congolais se vidant de ses figures qui ont fait la gloire de la nation. Depuis l’instant de sa disparition, sur les deux rives du fleuve Congo, et ailleurs, dans le monde, particulièrement, en Afrique, en Europe et aux Amériques, Nganga Edo est pleuré par les amateurs de la rumba. Là-bas, à l’éternel infini, il rejoint une version reconstituée des Bantou de la Capitale où l’accueilleront Jean Serge Essou, Nino Malapet, Pamelo Munka, Saturnin Pandi, Gerry Gerard, Gilbert Abangui et autres Célestin Nkouka qui l’ont précédé. Nganga Edo nous a quittés. Mais, à l’instar de ces légendes disparues qui ont brillé, de leur vivant, dans la musique, la culture et l’art, Nganga Edo est guetté par l’oubli. Si l’on y prend garde, il n’en restera, d’eux tous, que les quelques œuvres encore disponibles et l’effort de mémoire de quelques générations. Tant de choses nous ont passé devant les yeux que nos yeux ont vite oublié. Sans compter que rien n’est aussi facile à oublier qu’un mortel qui se sépare d’un mortel. Que nous reste t-il de Paul Kamba, mythique chef de l’orchestre Victoria Brazza? Aucune trace culturelle d’envergure, en dehors d’un nom de rue, à Poto Poto Brazzaville, de sa sépulture au cimetière du centre ville et probablement un buste, sur l’allée des Grands, voisine de l’immeuble du Cabinet du Premier Ministre congolais. Je l’ai écrit, plusieurs fois. Je le réécris. Plus nos artistes nous quittent, plus devient urgent la construction d’un musée de culture et art, à deux points de vue. Perpétuer, physiquement, la mémoire de nos artistes et en faire un lieu indispensable pour les amateurs d’art et ceux qui cherchent à s’y initier. Le musée est la mémoire aménagée de la nation, ouvert au public, au service de la société et de son développement. Un espace où sont collectés, conservés et exposés des objets de valeur, dans un souci de connaissance et de tourisme. Que la famille de Nganga Edo trouve ici l’expression de mes condoléances les plus attristées. A l’ensemble des artistes musiciens congolais et des membres du Comité Bantou avec leur danse des « Bouchers », je dis ma solidarité. Comme, en leur temps, pour Jean Serge Essou, Nino Malapet, Bienvenu Faignond et Antoine Moundanda, ne citant que ceux là, nous attendons de l’Etat congolais la vibrante reconnaissance qu’il doit à Nganga Edo. De l’enceinte du Palais du Parlement, à Brazzaville, lieu de cérémonie rituelle d’hommage de la nation à ses chers disparus, que résonnent, en mémoire de Nganga Edo, les rythmes chauds des Bantou de la Capitale. Repose en paix, Edo. Tu auras bien vécu. Fait à Paris le 8 juin 2020 Ouabari Mariotti – Membre de l’UPADS