Maroc. La BERD table sur une croissance de l’économie nationale de 3,1% en 2023
Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) anticipe une accélération de la croissance du produit intérieur brut (PIB) de 3,1% pour le Maroc en 2023. Selon le document rendu public mardi 16, le PIB sera tiré par «la reprise de l’agriculture et la modération de l’inflation, ainsi que par l’amélioration de la confiance des investisseurs suite au retrait du pays de la liste grise du Groupe d’action financière internationale (GAFI)». La croissance devrait être conforme aux niveaux antérieurs à la pandémie à partir de 2024, d’après la BERD. Elle devrait s’accélérer pour atteindre 3,2%, a poursuivi la Banque européenne de même source, estimant que «les progrès réalisés en matière de réformes pourraient lui donner un élan supplémentaire». Prudente, la Banque européenne prévient toutefois que l’économie marocaine reste vulnérable aux augmentations des prix des hydrocarbures, rappelant que le pays importe la majeure partie de son énergie. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale pourraient constituer un nouveau frein à la croissance Par ailleurs, selon l’institution financière fondée en 1991, « les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale pourraient constituer un nouveau frein à la croissance, tandis qu’une détérioration de la situation mondiale pourrait affecter le Maroc par le biais d’une baisse de la demande en Europe et d’un resserrement des conditions financières ». A titre de rappel, l’économie marocaine s’est contractée en 2022 affichant une croissance de 1,1%, après un fort rebond de 7,9 % en 2021. Comme le rappelle la BERD dans son rapport, le secteur agricole s’est contracté en raison d’une grave sécheresse, tandis que la croissance non agricole a été de 3,1%, principalement tirée par le tourisme et le commerce. L’inflation s’étant accélérée pour atteindre 6,6% en 2022 en moyenne (contre 1,4 % en 2021), en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et des transports, Bank Al-Maghrib a relevé à trois fois son taux directeur de 150 points de base cumulés pour le porter à 3%. Dans l’ensemble de la région du sud et de l’est de la Méditerranée (SEMED), la BERD table sur une croissance économique modeste en 2023. «La Banque s’attend à une légère reprise de la croissance du produit intérieur brut (PIB) à 3,6% en 2023, contre 3,1% en 2022, alors que les économies de la région SEMED s’adaptent à l’impact de la guerre en Ukraine, que le secteur agricole rebondit et que les réformes progressent ». L’institution financière, qui a pour vocation de «favoriser la transition vers des économies de marché » et de «promouvoir l’initiative privée et l’esprit d’entreprise», estime toutefois que les perspectives d’inflation mondiale difficiles et l’incertitude politique restent des risques à la baisse. Avec une croissance moyenne du PIB de plus de 4%, la reprise devrait s’accélérer en 2024, à mesure que les réformes progressent dans toutes les économies de la région. Rappelons que la BERD se concentre au Maroc sur le développement du potentiel entrepreneurial du Maroc, la promotion de l’entrepreneuriat féminin et l’accroissement des financements en direction des petites et moyennes entreprises. La Banque européenne apporte aussi un soutien au développement économique régional et à l’intégration des femmes en améliorant l’environnement entrepreneurial et en soutenant l’égalité des chances en matière d’emploi pour les hommes et les femmes dans les zones rurales. Elle s’intéresse aussi au caractère durable de l’économie et à l’amélioration de l’efficacité et de la qualité des infrastructures et des biens publics par la commercialisation des services et des infrastructures publics. La BERD est en outre présente dans l’approfondissement et le développement des marchés des capitaux en élargissant la gamme des instruments financiers et en promouvant des solutions financières innovantes. Alain Bouithy
La prévision de croissance pour le Maroc maintenue à 3,3%
Selon les nouvelles prévisions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la croissance économique du Maroc devrait s’établir à 3,3% au titre de l’année 2023. Moins d’un semestre après sa précédente estimation, l’institution financière annonce qu’elle a maintenu sa prévision de croissance pour le Maroc au taux indiqué en septembre 2022. La Banque européenne dont les investissements au Maroc ont plus que doublé au cours de l’année écoulée, après avoir accordé plus de 528 millions d’euros de financement à 14 projets, contre 211 millions d’euros en 2021, avait annoncé en septembre dernier que la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Maroc devrait bondir cette année à mesure que l’agriculture se redresserait et que le rythme de croissance d’autres secteurs reviendraient aux niveaux d’avant la pandémie. Dans son rapport sur les perspectives économiques régionales, l’institution financière, qui a réalisé un investissement record de 360 millions d’euros dans le secteur privé et de 170 millions d’euros en faveur de l’économie verte du Maroc (dont 58% étaient axés sur le genre et l’inclusion), a toutefois estimé que la croissance du PIB devrait ralentir à 1,1% en 2022, après un rebond record de 7,4% enregistré au terme de l’année 2021. En plus d’une demande, des exportations et un tourisme faibles, la BERD a aussi indiqué que le Maroc reste vulnérable aux fortes augmentations des prix des hydrocarbures du fait qu’il importe la plupart de ses besoins énergétiques. Ceci, malgré l’augmentation de la production d’électricité renouvelable. D’après l’institution basée à Londres, la production dans l’ensemble des régions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement devrait augmenter cette année de 2,1%, au lieu des 3% prévus dans son dernier rapport rendu public en septembre dernier.Dans une mise à jour de ses prévisions économiques régionales, la BERD a ajusté à la baisse les perspectives de croissance dans plus de la moitié des 36 économies dans lesquelles elle travaille, pointant du doigt notamment les prix élevés du gaz et l’inflation persistante, rapporte la MAP. Selon la même source, les estimations de la Banque font état d’une progression de la production de 3,2% en glissement annuel de janvier à septembre 2022 et d’environ 2,4% sur l’ensemble de l’année. Et la BERD de qualifier ce rythme plus lent qu’en 2021. La Banque européenne justifie ce résultat par la guerre en Ukraine et l’essoufflement de la reprise post-Covid. L’impact de la guerre contre l’Ukraine sur la région se fait sentir par la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires pour consommateurs, avec des retombées importantes pour les budgets, la sécurité alimentaire et la croissance à moyen terme, fait-elle remarquer. Faut-il également rappeler, comme le relève la BERD dans son rapport, que tous les pays dépendent de l’importation de produits alimentaires (notamment l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie) et que la plupart d’entre eux sont également des importateurs nets de carburant. La conjoncture est telle que l’inflation a grimpé en flèche en 2022 et les pressions sur les réserves de change ont augmenté au cours de la même année, alors que l’impact sur le tourisme a varié mais a globalement pesé sur la reprise dans la plupart des pays de la région. Alain Bouithy
Beata Javorcik : « Nous prévoyons une croissance de 3% pour le Maroc en 2023 »
La croissance de l’économie nationale devrait atteindre 1,2% en 2022, avait récemment annoncé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) qui a tenu son Assemblée générale annuelle du 10 au 12 mai à Marrakech. Selon les prévisions de cette institution financière internationale, chargée de faciliter le passage à une économie de marché dans les pays d’Europe centrale et orientale, elle devrait rebondir à 3% en 2023. Dans un entretien accordé à la MAP, Beata Javorcik, économiste en chef à la BERD, est revenue sur les prévisions de croissance de la Banque européenne pour le Maroc apportant au passage des éclaircissements pour mieux comprendre les pronostics de l’organisation financière. « La modification majeure des prévisions de la BERD par rapport au mois de mars concerne essentiellement le changement d’hypothèses », a-t-elle d’emblée déclaré. « En ce moment, nos prévisions prennent en considération le conflit entre la Russie et l’Ukraine et la hausse des prix du pétrole, mais il n’y aura pas d’interruption de l’approvisionnement en hydrocarbures de la Russie vers l’Europe », a expliqué l’économiste.Beata Javorcik a toutefois précisé que « ces changements de prévisions concernent particulièrement l’Ukraine et les pays des autres régions où nous opérons, et n’affectent pas assez les prévisions dans les pays d’Afrique du Nord ». Ainsi, s’agissant du Maroc, elle a indiqué que « nous n’avons pas changé nos prévisions par rapport à mars et nous tablons sur une croissance du PIB en 2022 de seulement 1,2%, soit une baisse de 2% par rapport à ce que nous attendions pour novembre 2021 ». Selon les explications de l’économiste, « ce repli est dû à plusieurs facteurs, dont notamment les conditions météorologiques défavorables, en l’occurrence la sécheresse qui affecte les productions agricoles ainsi que la guerre en Ukraine ». Et d’ajouter que cette dernière impacte le Maroc à travers deux canaux, à savoir les prix alimentaires et la hausse des prix de l’énergie. Dans son analyse, Beata Javorcik prévient également que « nous nous attendons à des situations plus difficiles en raison du ralentissement de l’économie mondiale, en particulier en Europe ». Selon elle, «l’année prochaine, nos hypothèses dans la base de prévision stipulent que la guerre sera terminée d’ici la fin de l’été. A cet effet, nous prévoyons une croissance de 3% pour le Maroc en 2023». A titre de rappel, d’autres institutions internationales et nationales se sont également livrées à l’exercice de la prévision de croissance pour le Maroc au titre de l’année en cours. Ainsi, à titre de comparaison, en avril dernier, la Banque mondiale indiquait dans son dernier « Bulletin d’information économique de la région MENA », que l’économie marocaine devrait enregistrer une croissance de 1,1% cette année avant de bondir à 4,3% en 2023. Dans son dernier rapport sur les « Perspectives de l’économie mondiale », rendu public le 19 avril dernier, le Fonds monétaire international (FMI) avait pour sa part prévu que le taux de croissance de l’économie marocaine se situerait également à 1,1% en 2022. Lequel taux devrait s’élever à 4,6% l’année suivante, selon l’institution internationale. Après un rebond qui aurait atteint 7,3% en 2021, la croissance nationale devrait atteindre 0,7% en 2022, avait de son côté relevé Bank Al-Maghrib à l’issue de la première session de l’année de son Conseil. « Pâtissant de conditions climatiques particulièrement défavorables, la campagne agricole devrait enregistrer, selon les prévisions de BAM, une production céréalière autour de 25 millions de quintaux et ce, après 103,2 millions de quintaux un an auparavant. La valeur ajoutée agricole devrait ainsi baisser de 19,8%, avait souligné BAM lors de cette rencontre, tenue mardi 22 mars 2022. Autres prévisions, celles du Haut-commissariat au plan (HCP). Un aperçu des tendances conjoncturelles relevées par l’institution publique montre qu’« au premier trimestre 2022, l’activité économique aurait affiché une progression de 1,2%, en variation annuelle, au lieu de 1% une année plus tôt, tirée principalement par un accroissement de 3,3% de la valeur ajoutée hors agriculture ». Dans une note de conjoncture (N°40) rendue publique en avril dernier, le HCP ajoutait qu’au deuxième trimestre 2022, la croissance des activités hors agriculture évoluerait à un rythme plus soutenu, portée par la poursuite de la reprise des branches tertiaires. Ainsi, selon l’organisme public et « compte tenu d’une baisse de 12,9% de la valeur ajoutée agricole, la croissance de l’économie nationale se situerait à 1,8%, au deuxième trimestre 2022, au lieu de 15,2% au même trimestre de 2021 ». A titre de rappel, le Budget économique prévisionnel 2022, élaboré par le Haut-commissariat, avait annoncé en début d’année que « l’année 2022 devrait connaître un ralentissement de la croissance économique nationale attribuable à l’atténuation de l’effet de base dont aurait profité le rythme de la croissance en 2021 et à la baisse de la valeur ajoutée agricole après une année exceptionnelle marquée par une production record en 2021 ». Pour cette année, il sied de rappeler également que le gouvernement conduit par Aziz Akhannouch table sur un taux de croissance oscillant entre 1,5% et 1,7%. Alain Bouithy
Maroc: La BERD accorde un prêt de 120 millions d’euros pour la sauvegarde de la plaine irriguée de saiss
Mohammed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts et Marie Alexandra Veilleux-Laborie, directrice du bureau de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ont procédé, le jeudi 29 juin 2017 à Rabat, à la signature de l’accord de prêt pour le financement du projet de sauvegarde de la plaine irriguée du Saiss pour un montant de 120 millions d’Euros, soit environ 1,26 Milliards de DH. A travers l’octroi de ce prêt, la BERD apporte également son appui pour accélérer le processus d’instruction d’un don de 32 Millions d’euros auprès du Fonds Vert pour le Climat. Dans son allocution, le Ministre de l’Economie et des Finances a souligné la volonté d’aller de l’avant pour le renforcement et l’approfondissement des relations ente le Royaume du Maroc et la BERD. M. Boussaid a également, noté l’expérience et l’expertise dont dispose cette banque dans le cadre de l’accompagnement du secteur privé et l’encouragement des Partenariats Public-Privé. Boussaid qui a souligné que ledit projet s’inscrit dans le cadre du Plan Maroc Vert, a précisé qu’il répond également aux objectifs de la stratégie climatique adoptée par le Maroc. Pour sa part, le Ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a affirmé que le projet de sauvegarde, objet de cette signature, permettra de transformer la plaine du Saiss. Akhannouch a par ailleurs précisé que l’accord de prêt relatif au projet de sauvegarde de la plaine irriguée de Saiss bénéficiera à 7157 exploitations et portera sur l’aménagement d’un périmètre d’irrigation de 10 000 ha et ce, à travers la valorisation des ressources en eau mobilisées par le barrage Mdez, soit 125 Mm3. La Directrice du Bureau de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a de son côté, exprimé sa grande satisfaction quant au financement par la BERD de ce projet qu’elle a qualifié de projet structurant pour la région du Saiss et important pour le Maroc qui accorde un intérêt particulier au Plan Maroc Vert. Le projet de sauvegarde de la plaine irriguée du Saiss a pour objectifs de combler le déficit hydrique enregistré au niveau de la nappe de Fès-Meknès, d’adopter un système d’irrigation économe en eau, de valoriser le M3 d’eau consommé par la pratique de cultures à haute valeur ajoutée, d’intensifier la mise en valeur agricole et d’améliorer le revenu des agriculteurs.