Maroc/Abdellatif Jouahri : « L’intégration à plus grande échelle en Afrique fait face à de nombreux obstacles structurels »

Maroc/Abdellatif Jouahri : « L’intégration à plus grande échelle en Afrique fait face à de nombreux obstacles structurels »

Malgré un potentiel de développement énorme, l’Afrique est un « continent très peu intégré », a estimé mercredi à Dakhla, le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri. En effet, « la part du commerce intrarégional dans le total des échanges internationaux des pays africains reste limitée», a-t-il souligné à l’occasion des 5èmes Journées internationales de macroéconomie et de finance qui s’achèvent ce vendredi à Dakhla précisant qu’elle ne dépasse pas 12% contre 60% en moyenne pour l’Europe et l’Asie. De ce fait, « l’Afrique demeure largement dépendante des marchés extérieurs et, par conséquent, vulnérable aux chocs, comme nous l’avons constaté lors de la pandémie de  Covid-19 ou encore avec la guerre en Ukraine », a fait remarquer Abdellatif Jouahri. La part du commerce intrarégional dans le total des échanges internationaux des pays africains reste limitée, selon le wali de BAM Pourtant, « l’intégration économique favorise la transformation structurelle, les économies d’échelle, l’intensification des échanges et le développement des chaînes de valeur, ainsi que l’émergence de marchés de taille suffisante pour attirer les investissements », a-t-il relevé à l’ouverture des travaux de cette rencontre, organisée par Bank Al-Maghrib en partenariat avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et l’Université de Bâle en Suisse. L’intégration économique en Afrique : la voie vers un avenir plus prospère Pour le wali de la Banque centrale, il ne fait cependant aucun doute que « les pays africains sont bien conscients des retombées de l’intégration ». Il en veut pour preuve les nombreuses initiatives qui ont été lancées dans ce sens et qui ont conduit notamment à la constitution de Communautés économiques régionales. Toutefois, si certaines sont des projets réussis, force est de constater que d’autres ne le sont pas encore « à l’instar de l’Union du Maghreb Arabe, réputée malheureusement comme l’une des régions les moins intégrées du monde ». Plus récemment, a-t-il poursuivi, les pays africains ont lancé la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), soutenant que «  cet accord constitue une lueur d’espoir au regard de ses retombées potentielles » et que les différentes évaluations réalisées sur ses impacts montrent des gains substantiels. Malgré la volonté politique, l’intégration à plus grande échelle en Afrique fait face à de nombreux obstacles structurels que le continent est appelé à surmonter. Pour le wali de Bank Al-Maghrib, le premier est sans doute l’énorme déficit en matière de capital humain. En effet, selon les données de la Banque mondiale,  2,9 millions d’enfants de moins de 5 ans et 200 mille femmes enceintes décèdent chaque année. A noter également que, sur le plan de l’éducation, 50 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, et ceux qui le sont n’apprennent pas suffisamment. Le constat sur le plan économique est tout aussi édifiant : «Les structures productives restent fragiles dominées par l’informel qui représente plus de 80% de l’emploi. La croissance économique est volatile et largement insuffisante pour offrir des opportunités d’emploi décent à la jeunesse et un niveau de vie convenable à la population », a, en outre, déploré Abdellatif Jouahri rappelant, par ailleurs, que le Bureau international du travail estime que 26,1% des jeunes africains de 15 à 24 ans ne sont pas en emploi et ne suivent ni études ni formation. C’est dire que l’Afrique a besoin de valoriser son capital humain pour tirer profit de son dividende démographique, de réformer en profondeur ses économies pour mieux fructifier ses richesses et de combler son énorme déficit en infrastructures. Mais pour cela, il faut nécessairement « des ressources conséquentes dans un contexte caractérisé par l’amenuisement des marges budgétaires et le durcissement des conditions de financement », a-t-il expliqué. Citant des chiffres de la Banque africaine de développement (BAD), le wali a rapporté que les besoins non satisfaits de financement pour l’infrastructure se situent entre 68 milliards et 108 milliards de dollars par an. Mais il n’ya pas que cela : «Outre les ressources financières, la réussite de la mise en œuvre d’un tel agenda de réformes nécessite d’abord un environnement de stabilité politique et de sécurité, qui fait malheureusement défaut aujourd’hui dans certaines régions de notre continent », a-t-il estimé. Comme pour attirer l’attention des participants à ce forum annuel de réflexion et de débat sur des problématiques de recherche, académique certes, le wali a insisté sur le fait que « l’intégration économique n’est pas toujours garante de prospérité généralisée. Il n’y a qu’à considérer l’essor de la mondialisation, le plus important mouvement d’intégration commerciale de l’histoire, pour s’en rendre compte ». Pour une intégration économique inclusive Pour que l’intégration économique de l’Afrique mène à la prospérité souhaitée, a-t-il insisté, « il faudrait veiller à ce qu’elle soit inclusive, mutuellement bénéfique, et surtout qu’elle ne soit pas au détriment des pays et des populations les plus vulnérables ». Et d’assurer qu’en dépit du contexte international difficile, l’Afrique est appelée à émerger et à trouver sa place au sein de l’échiquier mondial. D’après lui, les simulations effectuées par le Fonds monétaire international (FMI) indiquent que la mise en place de la ZLECAf, si elle est accompagnée des réformes facilitant les échanges, pourrait augmenter la médiane des échanges commerciaux de l’Afrique avec le reste du monde de 15% et avec les pays africains de 53%, ce qui contribuerait à une hausse du PIB médian par habitant de plus de 10%. Selon les mêmes estimations, elle permettrait également de sortir plus de 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté. Ouvertes mercredi 22 mai, les 5èmes Journées internationales de macroéconomie et de finance sont organisées en partenariat avec le Conseil régional de Dakhla-Oued Eddahab. Alain Bouithy

Maroc. Hausse des prix et baisse des transactions dans l’immobilier

Maroc. Hausse des prix et baisse des transactions dans l’immobilier

L’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a progressé de 0,3% au troisième trimestre 2023 en glissement annuel. Il a également enregistré une hausse de 0,7% en glissement trimestriel, selon Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). L’évolution des prix des actifs immobiliers en glissement annuel est « en lien avec les hausses des prix des terrains (1,1%) et de ceux des biens à usage professionnel (1,7%) », ont indiqué la Banque centrale et l’ANCFCC soulignant en revanche un recul de 0,1% des prix des biens résidentiels. « Pour ce qui est du nombre de transactions, il a marqué une diminution de 7,2%, recouvrant des baisses de 5,6% pour les biens résidentiels, de 10,6% pour les terrains et de 13,2% pour les biens à usage professionnel », ont relevé la Banque centrale et l’Agence dans une récente note sur l’indice des prix des actifs immobiliers et la tendance globale du marché immobilier. Dans le détail, les prix du résidentiel ont reculé de 0,1% sur un an, en raison de la baisse de 0,2% des prix des appartements et de 0,6% de ceux des villas et de la hausse de 0,3% de ceux des maisons. Selon la note, le nombre des transactions a accusé un repli de 5,6%, reflétant des diminutions de 4,9% pour les appartements, de 14,8% pour les maisons et de 14% pour les villas. Au niveau du foncier, les données recueillies montrent que les prix ont bondi de 1,1%, en comparaison avec la même période de l’année écoulée, tandis que le nombre de transactions est ressorti en baisse de 10,6%. Toujours selon la note de BAM et de l’ANCFCC, les prix des biens à usage professionnel ont progressé de 1,7%, avec une hausse de 1,2% pour les locaux commerciaux et de 3,5% pour les bureaux. En ce qui concerne les transactions, elles ont affiché pour leur part un recul de 13,2%, reflétant une diminution de 16,5% des ventes des locaux commerciaux et une progression de 4% de celles des bureaux. Il est important de noter que la hausse trimestrielle de l’indice des prix des actifs immobiliers recouvre « des progressions de 0,8% des prix du résidentiel, de 0,3% de ceux des terrains et de 1,3% de ceux des biens à usage professionnel », comme cela a été souligné dans la note sur l’IPAI. La même source ajoute que « le nombre de transactions a connu une baisse de 4,5%, reflétant des replis de 4,7% pour les biens résidentiels et de 14,7% pour les biens à usage professionnel et un accroissement de 2,8% pour les terrains ». Dans le détail, il ressort ainsi que les prix du résidentiel ont progressé de 0,8%, en relation avec les hausses de 0,7% des prix des appartements, de 1,2% de ceux des maisons et de 2,9% de ceux des villas. « A l’inverse, les transactions ont affiché un repli de 4,7%, recouvrant des baisses de 4,7% pour les appartements, de 3% pour les maisons et de 11,9% pour les villas », ont constaté BAM et l’ANCFCC dans leur note. Comparés au trimestre précédent, les prix des terrains sont pour leur part ressortis en hausse de 0,3% et le nombre de transactions a progressé de 2,8% d’un trimestre à l’autre. Quant aux prix des biens à usage professionnel, les chiffres suggèrent qu’ils ont enregistré une hausse de 1,3%, résultat des hausses de 0,8% pour les locaux commerciaux et de 3,5% pour les bureaux ; tandis que le nombre de transactions a enregistré une baisse de 14,7%, reflétant une diminution de 15,9% pour les locaux commerciaux et de 9,2% pour les bureaux. Analysant la tendance du marché immobilier par ville, la note de BAM et de l’ANCFCC rapporte que les prix ont augmenté de 1,9% à Rabat, alors que les transactions ont enregistré une baisse trimestrielle de 18%. A Casablanca, les prix se sont repliés de 0,4%, tout comme les ventes qui ont marqué une baisse de 13,1%. Même tendance à Marrakech où les prix sont également ressortis en baisse (0,5%) et les transactions ont marqué un recul de 9,9%. A Tanger, l’indice des prix s’est accru de 2,5%, celui à usage professionnel a accusé un recul de 2,7% ; tandis que les ventes ont enregistré une progression de 10,6%. Alain Bouithy

Maroc: Tendance du marché immobilier par ville

Maroc: Tendance du marché immobilier par ville

Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) ont récemment publié une nouvelle note sur l’Indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) et la tendance globale du marché immobilier. Ci-dessous des chiffres relatifs à l’évolution de ce secteur par ville. A Casablanca, les prix ont augmenté de 0,2% d’un trimestre à l’autre, reflétant une hausse de 2,6% pour les terrains et des baisses de 0,1% pour le résidentiel et de 0,5% pour les biens à usage professionnel. En parallèle, les ventes ont marqué un repli de 0,7% résultat de la diminution de 2,9% des transactions des biens résidentiels. Les ventes des terrains et celles des actifs à usage professionnel ayant, en revanche, augmenté respectivement de 17,9% et de 5,4%. Sur l’ensemble de l’année 2022, les prix se sont dépréciés de 1,6% et les transactions se sont repliées de 18,4%. A Rabat, les prix ont augmenté de 0,7%, en lien avec la hausse des prix des biens résidentiels (1,2%) et de ceux des actifs à usage professionnel (6,9%) et une baisse des prix des terrains (8,7%). Pour leur part, les transactions ont enregistré une hausse trimestrielle de 10%, recouvrant une augmentation pour les biens résidentiels (13,8%), une stagnation pour les actifs à usage professionnel et une baisse pour les terrains (15,1%). Pour l’ensemble de l’année 2022, les prix se sont repliés de 0,3% et les transactions de 24,8%. A Marrakech, les prix ont stagné par rapport au trimestre précédent, recouvrant le recul de 0,4% des prix des biens résidentiels et l’augmentation de 0,5% de ceux des terrains et de 1,5% de ceux des actifs à usage professionnel. En parallèle, les transactions ont enregistré une baisse de 3,3%, reflétant un repli de 4,6% des ventes des biens résidentiels et de 1,3% de celles des biens à usage professionnel. Les ventes de terrains ayant, en revanche, augmenté 1,9%. Sur l’ensemble de l’année, l’indice des prix a progressé de 0,5% et les ventes ont baissé de 17,3%. A Tanger, l’indice des prix s’est replié de 1,6%, en relation avec les baisses de 2,7% des prix du résidentiel et de 1% de ceux des actifs à usage professionnel. Les prix des terrains ayant progressé de 0,4%. Pour leur part, les ventes ont enregistré un accroissement de 2,2%, recouvrant des hausses de 0,5% pour le résidentiel et de 18,3% pour les terrains et une diminution de 15,4% pour les biens à usage professionnel. Pour l’ensemble de l’année 2022, les prix ressortent en baisse de 1,4% et les transactions ont reculé de 2,3%.

Amine Mernissi : Les détenteurs de crédits immobiliers concernés par la variabilité du taux d’intérêt doivent s ’ attendre à une hausse prochaine de leur traite

Amine Mernissi : Les détenteurs de crédits immobiliers concernés par la variabilité du taux d’intérêt doivent s ’ attendre à une hausse prochaine de leur traite

Suite à la décision prise par Bank Al-Maghrib de relever son taux directeur à 2%, les détenteurs de crédits immobiliers en cours et qui ont choisi un taux d’intérêt variable doivent s’attendre à une hausse prochaine de leur traite, selon l’expert en immobilier Amine Mernissi. « La décision de Bank AlMaghrib de relever son taux directeur à 2% aura pour première conséquence sur les détenteurs de crédits immobiliers en cours et ayant choisi un taux d’intérêt variable, de s’attendre à une hausse prochaine de leur traite », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la MAP rappelant que c’est le principe même du choix du taux variable et que « s’il est plus bas que le taux fixe, c’est en raison de la prime de risque ». Comme cela a été vu par le passé, « lorsque le taux directeur de la Banque centrale évolue à la hausse ou à la baisse, cela se traduit par une hausse ou une baisse des taux d’intérêt appliqués aux emprunteurs qui avaient opté pour la variabilité », a expliqué l’auteur du guide « Répons’IMMO ». « A la différence du taux fixe qui, comme son nom l’indique, n’est pas concerné par les variations du taux directeur et reste constant sur toute la durée du crédit », a-t-il ajouté précisant qu’il est permis de changer une fois de type de taux dans la vie de son crédit. Pour mieux comprendre l’impact de la décision de Bank Al-Maghrib sur ce secteur, Amine Mernissi rappelle qu’on augmente le taux d’intérêt pour faire pression sur l’inflation et que « lorsque les taux directeurs augmentent, moins de liquidités sont octroyées à l’économie et in fine au secteur immobilier ». Sachant que les banques commerciales empruntent directement de l’argent auprès de la Banque centrale pour couvrir leurs besoins financiers les plus immédiats, « si la Banque centrale leur impose des taux plus élevés, elles augmentent à leur tour les taux qu’elles proposent aux ménages qui ont besoin d’emprunter pour investir dans un bien immobilier, par exemple », a-t-il souligné lors de cet entretien. En conséquence de tout cela : « Tout nouveau crédit immobilier octroyé devrait subir une hausse relative de son taux d’intérêt suite à cette décision », a fait savoir l’expert. Considérant le pouvoir d’achat des ménages marocains déjà bien entamé, Amine Mernissi a estimé qu’« une hausse des taux d’intérêt des crédits immobiliers n’est pas de nature à favoriser un climat propice à l’investissement et donc au redémarrage du marché ». Ce n’est pas tout. Ce dernier craint en outre que « cette situation difficile générée par une hausse attendue du montant de la traite pour ceux qui sont concernés par la variabilité du taux, puisse dans le contexte difficile que nous vivons, conduire les plus vulnérables économiquement à mettre en vente leur bien immobilier plutôt que se retrouver en défaut de paiement et toutes les conséquences que cela pourrait engendrer ». Sur l’état de santé actuel du marché immobilier national, Amine Mernissi constate que l’un des derniers indicateurs trimestriels de BAM et de l’ANCFCC au titre du deuxième trimestre 2022 « montre clairement une régression à deux chiffres des transactions sur une année glissante pour les actifs résidentiels (-20,4%) et les terrains (-37,7%) ». S’il est encore tôt pour se prononcer sur l’éventuel retrait des acquéreurs du marché, l’expert estime que « l’ampleur de la baisse est telle qu’elle mérite d’être soulignée ». Aussi, « après un sursaut post-Covid en 2021, et à la faveur d’un effet de rattrapage naturel et de mesures fiscales incitatives qui sont désormais derrière nous, le marché de l’immobilier se retrouve en 2022 face à sa propre réalité. Une réalité marquée par des problèmes endogènes depuis des années et à laquelle est venue s’ajouter une autre réalité cette fois-ci exogène, celle de la crise ukrainienne et tous ses soubassements économiques mondiaux », a-t-il fait remarquer. Amine Mernissi s’inquiète aussi de la généralisation et de la montée du phénomène inflationniste à l’ensemble des pans de l’économie nationale et sa conséquence le pouvoir d’achat des ménages, de « la hausse des prix des matériaux de construction dans leur majorité qui fatalement impacteront directement le prix des actifs immobiliers nouvellement construits ». Sur l’évolution à venir du marché immobilier au Maroc, Amine Mernissi se veut rassurant : «Moi, je voudrais me rattacher malgré les signaux négatifs à ce qui est positif », a-t-il confié. Pour l’expert en immobilier, il ne fait aucun doute que les choses sont en train de bouger dans le bon sens. « L’année 2023 sera décisive. Car elle amorcera une nouvelle page pour le secteur immobilier national », a-t-il prédit. Quoi qu’il en soit, « la nécessité de se projeter dans l’avenir avec une vision et un projet neuf que tout le monde réclamait se dessine pour le secteur », a-t-il conclu.  Alain Bouithy

Maroc. L’activité industrielle s’est contractée à fin juillet

Maroc. L’activité industrielle s’est contractée à fin juillet

L’activité industrielle s’est contractée à fin juillet 2022. Selon Bank Al Maghrib, la production aurait reculé dans toutes les branches d’activité à l’exception de l’«agroalimentaire» où elle aurait plutôt stagné. Le repli de l’activité est tel que «le Taux d’Utilisation des Capacités de production (TUC) aurait reculé de 3 points de pourcentage à 71%», a  récemment indiqué l’institution publique à l’occasion de la publication des résultats de l’enquête qu’elle a réalisée au titre du mois de juillet dernier. Pour rappel, lors du précédent sondage (juin 2022), près d’un tiers des industriels avaient déclaré n’avoir aucune visibilité sur l’évolution future de la production et des ventes. Selon la récente enquête, les ventes auraient connu une stagnation, recouvrant une hausse dans la «chimie et parachimie» et dans l’«électrique et électronique», une baisse dans le «textile et cuir» et dans la «mécanique et métallurgie» et une stagnation dans l’«agro-limentaire». En ce qui concerne les commandes, Bank Al-Maghrib rapporte qu’elles auraient enregistré une stagnation, reflétant une hausse dans la «chimie et parachimie» et dans la «mécanique et métallurgie», une baisse dans l’«agroalimentaire» et dans l’«électrique et électronique» et une stabilisation dans le « textile et cuir». S’agissant des carnets de commandes, l’enquête révèle qu’ils se seraient situés à un niveau inférieur à la normale dans toutes les branches d’activité. Qu’à cela ne tienne, les industriels s’attendent toutefois à une amélioration de l’activité au cours des trois prochains mois. Un optimisme que ne partagent pas tous les chefs d’entreprise puisque 30% d’entre eux estiment n’avoir aucune visibilité sur l’évolution future de la production et des ventes. Dans le détail, la production et les ventes de la branche «agro-alimentaire» auraient stagné et le TUC se serait situé à 68%. Avec un carnet qui se serait situé à un niveau inférieur à la normale, les commandes auraient baissé à fin juillet. Si les chefs d’entreprise s’attendent à une hausse de la production et des ventes au cours des trois prochains mois, il sied de noter que plus d’une entreprise de ce secteur sur quatre déclare ne pas avoir de visibilité quant à l’évolution future de la production et des ventes. De son côté, la production de la branche «textile et cuir» aurait enregistré une baisse, reflétant un recul dans toutes les sous-branches à l’exception de l’«industrie de l’habillement et des fourrures» où elle aurait stagné, selon BAM estimant, dans ces conditions, que le TUC se serait établi à 69%. L’organisme public rapporte en outre que les ventes auraient connu une diminution aussi bien sur le marché local qu’étranger et que, par sous-branche, elles auraient enregistré un repli dans l’«industrie textile» et dans l’«industrie de l’habillement et des fourrures» et une hausse dans l’«industrie du cuir et de la chaussure». Quant aux commandes, elles auraient stagné avec un carnet qui se serait situé à un niveau inférieur à la normale. S’ils s’attendent aussi à une amélioration de la production et des ventes, 27% des industriels déclarent toutefois n’avoir aucune visibilité sur l’évolution future de la production et 31% pour ce qui est des ventes. Dans la branche «chimie et parachimie», la production aurait reculé et le TUC se serait établi à 71% ; tandis que les ventes auraient affiché une hausse, recouvrant une progression des expéditions à l’étranger et une stagnation des ventes locales. Avec un carnet qui se serait situé à un niveau inférieur à normale, les commandes auraient en revanche marqué un accroissement au terme du mois de juillet, a noté BAM rapportant que les industriels de la branche anticipent une amélioration de l’activité dans les trois prochains mois. Selon les résultats de l’enquête,  la production de la branche «mécanique et métallurgie» aurait accusé un repli et le TUC se serait situé à 75%. A noter que les ventes auraient connu un repli dans les principales sous-branches à l’exception de la «métallurgie» où elles auraient stagné et du «travail des métaux» où elles auraient progressé. D’après BAM, par destination, elles se seraient repliées aussi bien sur le marché local qu’étranger. Pour ce qui est des commandes, les industriels pensent qu’elles se seraient accrues avec un carnet qui se serait établi à un niveau inférieur à la normale. Quoi qu’il en soit, pour les trois prochains mois, ils s’attendent à une amélioration de la production et des ventes. Même si 60% des entreprises déclarent des incertitudes quant à l’évolution de la production et des ventes. Enfin, dans la branche «électrique et électronique», Bank Al-Maghrib rapporte que la production aurait baissé en juillet et le TUC se serait situé à 74% ; tandis que les ventes auraient marqué une hausse, reflétant une progression sur le marché étranger et une baisse sur le marché local. Il faut toutefois noter que les commandes se seraient repliées avec un carnet qui se serait situé à un niveau inférieur à la normale et que, pour les trois prochains mois, les patrons anticipent une baisse de la production et des ventes. Alain Bouithy    

Maroc: Bank Al Maghrib laisse inchangé son taux directeur à 1,5%

Maroc: Bank Al Maghrib laisse inchangé son taux directeur à 1,5%

La décision était attendue par les économistes. Mardi 15 décembre, pour sa quatrième et dernière réunion trimestrielle de l’année 2020, le Conseil de Bank Al Maghrib (BAM) a sans surprise décidé de maintenir inchangé le niveau actuel du taux directeur à 1,5%. Cette décision a été prise après avoir analysé l’évolution de la conjoncture aussi bien internationale que nationale et les projections macroéconomiques à moyen terme de la banque actualisées sur la base des dernières données disponibles, des développements récents liés à l’évolution de la pandémie et à la réponse des autorités, ainsi que des orientations de la loi de Finances 2021. Au cours de cette session, le Conseil s’est également enquis de la transmission des dernières décisions de la politique monétaire et du bilan actualisé des différentes mesures de soutien et de relance mises en place depuis le début de la pandémie, a souligné la banque centrale dans un communiqué. C’est sur la base de l’ensemble de ces évaluations que le Conseil a estimé que «l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante» pour assurer un financement adéquat de l’économie et«le niveau actuel du taux directeur demeure approprié». Se basant sur des données du Haut-commissariat au plan (HCP) relatives aux deux derniers trimestres, le Conseil a noté que le PIB s’est contracté au deuxième trimestre de 14,9% en glissement annuel, reflétant des baisses de la valeur ajoutée de 15,5% pour les activités non agricoles et de 6,9% pour le secteur agricole. Dans un communiqué publié à l’issue de cette réunion, le Conseil a également relevé, sur le marché du travail, une perte nette de 581 mille emplois au troisième trimestre par rapport au même trimestre de 2019. Selon la même source, et «tenant compte d’une sortie nette de 214 mille demandeurs d’emploi, le taux d’activité a reculé de 44,9% à 43,5% et le taux de chômage s’est aggravé de 9,4% à 12,7%». Concertant la reprise post-déconfinement maintes fois évoquée par différentes institutions, la Banque centrale a indiqué qu’elle «reste lente et partielle en lien notamment avec les restrictions locales et sectorielles instaurées pour endiguer la recrudescence des contaminations ainsi que les incertitudes entourant l’évolution de la pandémie aux niveaux national et international». Le Conseil a ainsi soutenu que l’économie nationale devrait accuser une contraction de 6,6% pour l’ensemble de l’année 2020, avec un repli de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,6% de celle non agricole. A moyen terme, il a soutenu que la croissance des activités non agricoles devrait atteindre 3,3% en 2021 et se consolider à 3,6% en 2022, peut-on lire dans le communiqué. S’agissant de la valeur ajoutée agricole, elle devrait progresser de 13,8% en 2021 et de 2% en 2022, sous l’hypothèse de récoltes céréalières annuelles de 75 millions de quintaux. Selon les projections de BAM, la croissance devrait rebondir à 4,7% en 2021 et se consolider à 3,5% en 2022. Le Conseil a toutefois prévenu que «ce scénario reste entouré d’un degré élevé d’incertitudes, mais les développements récents dont essentiellement l’initiative de la vaccination anti-Covid19 à grande échelle au niveau national, mais également dans plusieurs pays partenaires, ainsi que la mise en place d’un fonds stratégique dédié à l’investissement suggèrent que la balance des risques serait orientée à la hausse». Sur les «échanges extérieurs», la banque a annoncé que le déficit du compte courant devrait ressortir quasi stable à 4,2% du PIB en 2020 et soutenu que la reprise des exportations observée récemment devrait se consolider, grâce notamment aux ventes observées dans le secteur automobile suite à la montée en production annoncée par l’usine PSA. Poursuivant son analyse de l’évolution de la conjoncture économique nationale, le Conseil a prédit qu’«en parallèle, le rythme des importations s’accélérerait, avec une progression des achats de biens d’équipement et un alourdissement de la facture énergétique suite à la hausse prévue des cours internationaux du pétrole». En ce qui concerne les recettes de voyage, la banque centrale a annoncé qu’elles devraient connaître une reprise graduelle passant de 29 milliards en 2020 à 49,9 milliards en 2021 puis à 72 milliards en 2022, tout en restant à un niveau inférieur à celui de 78,8 milliards de dirhams observé en 2019. Après une quasi-stabilité à 65,8 milliards de dirhams en 2020, les transferts des MRE devraient de leur côté se raffermir à 70 milliards puis à 71,4 milliards, a relevé Bank Al-Maghrib projetant, dans ces conditions, un allégement à 3,3% du déficit du compte courant du PIB en 2021 et à 3,9% en 2022. S’agissant des opérations financières, après une régression de 2,3% du PIB cette année, les entrées d’IDE devraient reprendre leur dynamique pour atteindre un volume correspondant à 3,1% du PIB annuellement, a-t-elle fait savoir. Tenant compte notamment des émissions réalisées par le Trésor sur le marché international cette année et de celles prévues en 2021 et en 2022, le Conseil projette que «les avoirs officiels de réserve se situeraient à 321,9 milliards à fin 2020 et évolueraient autour de ce niveau au cours des deux prochaines années». Ce qui devrait ainsi assurer une couverture d’un peu plus de 7 mois d’importations de biens et services. Selon Bank Al-Maghrib, les conditions monétaires restent marquées par la poursuite du recul des taux débiteurs consécutivement aux réductions du taux directeur opérées en mars et en juin derniers. Ainsi, «le taux débiteur moyen global a enregistré une baisse trimestrielle de 28 points de base à 4,30% au troisième trimestre, une évolution qui a profité aussi bien aux ménages qu’aux entreprises notamment les TPME. Pour ce qui est du crédit bancaire, il maintiendrait un rythme soutenu, favorisé par les mesures budgétaire et monétaire, avec une progression de sa composante destinée au secteur non financier de 4,3% cette année et en 2021 et de 4,5% en 2022», a-t-elle souligné. Quant aux finances publiques, la banque centrale a noté que l’exécution budgétaire au titre des onze premiers mois s’est soldée par un déficit hors privatisation de 59,2 milliards de dirhams, en creusement de 14,2milliards par rapport à la même période de 2019.Ce,

Maroc: L’impact de la pandémie serait moins prononcé sur l’économie nationale au troisième trimestre

Maroc: L’impact de la pandémie serait moins prononcé sur l’économie nationale au troisième trimestre

Avec l’allégement des mesures instaurées pour limiter la propagation du virus et la reprise, l’impact de la pandémie sur l’économie nationale serait moins prononcé au troisième trimestre 2020, a annoncé Bank Al Maghrib (BAM). La Banque centrale rappelle qu’au trimestre précédent, l’ampleur du double choc de la pandémie du Covid-19 et des conditions climatiques s’était nettement fait sentir sur l’économie nationale. Selon les données des comptes nationaux relatives au deuxième trimestre 2020, « la valeur ajoutée non agricole a chuté de 15,5% en glissement annuel, contre une hausse de 3,7% à la même période un an auparavant, et celle du secteur agricole s’est contractée de 6,9%, après 6%. Le PIB en volume a baissé ainsi de 14,9% contre un accroissement de 2,4% », a-t-elle rappelé. La situation a depuis lors évolué. Puisque « pour le quatrième trimestre, à l’exception de certains secteurs sinistrés, la reprise se poursuivrait mais à un rythme qui a tendance à s’affaiblir ces dernières semaines avec l’accélération de la propagation du virus et la remise en place de plusieurs restrictions locales », selon les prévisions de Bank Al-Maghrib. Au niveau sectoriel, si les industries de transformation ont vu leur valeur ajoutée chuter de 22% au deuxième trimestre, la Banque centrale a noté un redressement de l’activité au troisième trimestre, précisant toutefois qu’elle demeure en deçà de son niveau observé une année auparavant. En effet, l’analyse des résultats de l’enquête mensuelle de conjoncture de Bank Al-Maghrib pour le troisième trimestre dans l’industrie montre « un recul du taux d’utilisation des capacités de 6 points de pourcentage par rapport à la même période de l’année précédente, pour s’établir à 67%, niveau proche de sa moyenne historique de 71% », a fait savoir l’institution financière. Après une contraction de 17,1% au deuxième trimestre, contre une augmentation de 1,4% un an auparavant, l’activité dans le BTP se serait redressée au troisième trimestre. Au cours du même trimestre, les ventes de ciment ont reculé de 4,5% au lieu d’une hausse de 1,1% à la même période un an auparavant. Concernant la branche «électricité et eau», dont la valeur ajoutée s’était repliée de 12,3% au deuxième trimestre contre une hausse de 19,1% un an auparavant, son activité se serait légèrement redressée au troisième trimestre comme le laisse présager la hausse de 0,3% de la production d’électricité. Concernant la production d’électricité, il ressort de l’enquête de BAM qu’elle « a régressé de 28,6% pour l’hydraulique, de 0,9% pour l’éolienne et de 8,6% pour le solaire, alors qu’elle s’est accrue de 1,4% pour le thermique », a indiqué l’institution notant parallèlement une amélioration de la demande d’électricité de 0,8%, avec un léger recul de 0,4% pour celle très haute, haute et moyenne tension. Les économistes de la Banque centrale en déduisent que les importations ont augmenté de 0,6% et les exportations ont chuté de 37,4%. S’agissant des industries extractives, qui ont montré une bonne résilience, avec une amélioration de leur valeur ajoutée de 7,9% après une baisse de 1,1% un an auparavant, il ressort de l’enquête que « cette situation devrait se confirmer au troisième trimestre comme l’atteste l’amélioration de 5% de la production marchande de phosphate, après un accroissement de 2,3% un an auparavant ». Concernant la branche « hôtels et restaurants » dont la VA a chuté de 90% au second trimestre contre une hausse de 4,3% à la même période de 2019, « cette contre-performance devrait se poursuivre au troisième trimestre mais à un rythme moindre, avec la légère reprise du tourisme interne et, dans une moindre mesure, la réouverture partielle et conditionnelle du trafic aérien et maritime de passagers », selon BAM. Quant aux services de transport, le repli de 55,7% de leur valeur ajoutée au précédent trimestre devrait nettement s’atténuer au troisième trimestre, « avec notamment la reprise progressive du trafic notamment interne de voyageurs et de l’activité dans plusieurs branches économiques », a estimé l’institution notant que les dernières données font état d’une hausse de 5,8% du trafic de marchandises maritime au niveau des ports gérés par l’Agence nationale des ports. Après un recul de 1,7% de leur valeur ajoutée au deuxième trimestre, au lieu de 0,4% un an auparavant, les postes et télécommunications devraient poursuivre cette tendance au troisième trimestre « comme le montre la baisse de 7% du chiffre d’affaires de Maroc Telecom », a relevé Bank Al-Maghrib dans son enquête. Il est important de préciser que l’étude de la Banque centrale se base sur des données statistiques arrêtées au 28 octobre 2020. Alain Bouithy

BAM table sur une contraction plus prononcée de l’économie nationale en 2020 (Maroc)

BAM table sur une contraction plus prononcée de l’économie nationale en 2020 (Maroc)

Les prévisions pessimistes se succèdent au fil des mois, depuis l’avènement en mars dernier de la pandémie de Covid19 dont les effets ont fortement impacté certains secteurs de l’économie nationale. Après le Haut-commissariat au plan (HCP), qui prévoyait en juillet dernier une décroissance de 5,8% pour cette année et les perspectives alarmantes du Centre marocain de conjoncture (CMC) tablant sur une récession de 6,2%, Bank AlMaghrib annonce, à son tour, une récession bien plus sévère. En effet, selon le scénario de base retenu par la Banque centrale, l’économie nationale devrait connaître une contraction de 6,3% au lieu de 5,2% prévu en juin dernier avec des reculs de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,3% de celle des secteurs non agricoles. «La prévision annoncée en juin a été ajustée à la baisse au regard du redémarrage plus lent que prévu de l’activité, de la mise en place de certaines restrictions locales ou sectorielles suite à la recrudescence des infections, ainsi que de la poursuite de la fermeture quasi-totale des frontières pour les voyageurs», a expliqué le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Mais en dépit de prévisions pessimistes, l’économie marocaine devrait retrouver une meilleure santé en 2021. Ainsi, «le PIB rebondirait de 4,7%, porté par une hausse de 12,6% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 75 millions de quintaux, et par une amélioration de 3,7% de celle non agricole», a-t-il indiqué à l’issue de la troisième réunion trimestrielle de l’année du Conseil de Bank Al-Maghrib. Le wali de BAM a toutefois prévenu que «ces perspectives qui restent entourées d’un niveau exceptionnellement élevé d’incertitudes liées notamment à l’évolution de la pandémie, à l’ampleur de ses retombées ainsi qu’au rythme de la reprise, vont devoir être régulièrement actualisées ».Mais avant cela, Abdellatif Jouahri s’est exprimé sur la décision de BAM de maintenir le taux directeur inchangé à 1,5%, après avoir considéré que «les conditions de financement de l’économie restent adéquates». Pour en arriver à cette décision, le Conseil a analysé lors de sa réunion les développements de la conjoncture économique et sociale et les projections macroéconomiques à moyen terme de la Banque en précisant que ces dernières ont été ajustées par rapport à l’édition de juin à la lumière des données disponibles, de l’évolution de la situation sanitaire et de la réponse des autorités. Il s’est enquis par la suite de la transmission des décisions de politique monétaire prises depuis le début de la pandémie pour soutenir le financement de l’économie, atténuer l’impact de la crise et favoriser la relance, ainsi que du bilan des différentes mesures adoptées par le Comité de veille économique, a relevé BAM dans un communiqué. Pour l’ensemble de l’année, les prévisions de BAM sur le plan des comptes extérieurs indiquent que «les exportations devraient baisser de 16,6% avant d’augmenter de 22,4% en 2021, portées en particulier par la progression prévue des expéditions du secteur automobile» ajoutant, en parallèle, que les importations de biens se contracteraient de 17,4% avant de s’accroître de 17% en 2021. De leur côté, «les recettes de voyage ressortiraient en forte diminution, passant de 78,8 milliards de dirhams en 2019 à 23,9 milliards en 2020 et rebondiraient à 49,1 milliards en 2021», selon la Banque centrale relevant que les transferts des MRE bien que plus résilients à la crise, accuseraient une baisse limitée de 5% à 61,5 milliards avant de s’améliorer de 2,4% à 63 milliards en 2021. Si l’on tient compte des rentrées de dons à hauteur de 7,2 milliards de dirhams en 2020 et de 2,6 milliards en 2021, «le déficit du compte courant devrait se creuser à 6% du PIB en 2020, au lieu de 10,3% prévu au mois de juin, et s’alléger à 5,2% du PIB en 2021», a prévenu Bank Al-Maghrib. A noter que les entrées d’IDE reculeraient à l’équivalent de 1,5% du PIB cette année, contre 2,9% du PIB en 2019, avant de revenir en 2021 au niveau moyen observé avant la crise. Et que « l’encours des avoirs officiels de réserve avoisinerait 294,7 milliards de dirhams à fin 2020 et 289 milliards à fin 2021, soit une couverture autour de 6 mois et 20 jours d’importations de biens et services ». Autres prévisions, celles de l’encours du crédit bancaire au secteur non financier qui devrait enregistrer une progression autour de 4% en 2020 et en 2021, alors que le repli des taux débiteurs devrait se poursuivre « au regard de la réduction de 50 points de base du taux directeur opérée en juin et de la mise en place de dispositifs de garantie pour le financement de la relance à des conditions indexées sur ce taux », a expliqué BAM. Après une appréciation de 1,1% en 2019, le taux de change effectif réel devrait se déprécier de 0,8% en 2020 et de 2% en 2021, résultat d’une dépréciation en termes nominaux ainsi que d’un niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux. Sur le plan des finances publiques, le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait s’aggraver de 4,1% du PIB en 2019 à 7,9% cette année, avant de s’atténuer à 5,1% en 2021. Tandis que la dette du Trésor augmenterait de 65% du PIB en 2019 à 76,1% en 2020 et se situerait à 75,9% en 2021. Alain Bouithy