Diminution de la disponibilité du financement du commerce mondial

Diminution de la disponibilité du financement du commerce mondial

Les écarts entre l’offre et la demande de financement du commerce pourraient sérieusement entraver la capacité du commerce de soutenir la reprise économique de l’après Covid-19, ont prévenu l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Chambre de commerce internationale (ICC) et le B-20 saoudien. Dans une déclaration conjointe invitant à l’action, rendue publique récemment, l’OMC, l’ICC et le B-20 saoudien ont déclaré craindre une diminution de la disponibilité du financement du commerce. Le financement du commerce étant un élément essentiel pour relancer la croissance mondiale des importations et des exportations, ils ont exhorté ainsi les acteurs des secteurs privé et public à travailler ensemble pour combler ces écarts. La déclaration conjointe souligne que des interventions opportunes sont essentielles pour faire en sorte que les MPME, en particulier, continuent d’avoir accès au financement du commerce pour faire face à la crise actuelle. « Etant donné que le besoin de financement du commerce est estimé entre 2000 et 5000 milliards d’USD, il sera difficile de répondre à cette demande et de combler le déficit », ont-ils souligné dans leur déclaration. La situation est tellement préoccupante que d’aucuns s’inquiètent vivement que l’écart croissant entre la demande et l’offre n’affecte particulièrement les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et les entreprises des pays en développement. Si rien n’est fait, cela aura d’importantes répercussions sur l’emploi et les revenus. « Si nous ne remédions pas au déficit de financement du commerce, nous compromettrons sérieusement les efforts en cours pour donner au commerce l’impulsion dont il a besoin pour contribuer à la reprise économique mondiale », a estimé le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo. Félicitant la volonté du secteur privé de travailler de concert avec le secteur public pour combler les lacunes, il a déclaré : «Cette initiative complète celle récente de l’OMC, en collaboration avec les banques multilatérales de développement, visant à souligner l’importance qu’il y a à soutenir le financement du commerce dans le contexte des crises sanitaires et économiques en cours». A ce propos, rappelons la récente promesse conjointe des dirigeants de l’OMC et de six banques multilatérales de développement de surveiller et de combler les lacunes en matière de financement du commerce, en particulier pour les pays en développement et les petites entreprises. A noter que la déclaration conjointe souligne que des interventions opportunes sont essentielles pour faire en sorte que les MPME, en particulier, continuent d’avoir accès au financement du commerce pour faire face à la crise actuelle, indique-t-on dans un communiqué. « Le rétablissement du commerce transfrontalier sera sans aucun doute essentiel pour stimuler une reprise économique mondiale dans le sillage de la pandémie de Covid-19 », peut-on lire dans cette déclaration signalant qu’un retour à une croissance tirée par le commerce dépendra de la création de conditions permettant aux entreprises d’importer, d’exporter et de desservir les marchés internationaux. En plus d’appeler à un échange de vues sur la manière dont les autorités réglementaires pouvaient aider à alléger les contraintes pesant sur la fourniture de financement du commerce, la déclaration propose également « un partage accru des risques pour soutenir le financement du commerce et l’extension des programmes des banques de développement afin d’atténuer les risques », indique la même source. La disponibilité de financements commerciaux constitue un élément essentiel d’un environnement commercial propice. « Globalement, une part importante des échanges est financée par une forme de crédit, de garantie ou d’assurance », rappellent l’OMC, l’ICC et le Be-20 saoudien. « Ce qui signifie que la plupart des entreprises auront besoin de crédits commerciaux rentables pour soutenir la reprise des importations et des exportations », ont-ils estimé. Alain Bouithy