Bangui: la montée des braquages au PK5 inquiète habitants et autorités locales

Les habitants du PK5 dans le 3e arrondissement de Bangui déplorent la montée de l’insécurité dans leur secteur. En une semaine, au moins 3 personnes ont perdu la vie dans trois braquages. Dépassés, des habitants de ce grand quartier commercial appellent les autorités à l’aide tout en s’inquiétant de la présence de personnes suspectes. Selon les témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka au PK5, les braquages sont devenus récurrents, surtout la nuit. Des hommes armés font irruption chez des particuliers, les menacent ou les agressent et emportent leurs biens. Pour illustration, 3 cas de vols à main armée ont été enregistrés entre samedi 20 et mardi 23 mai 2023. Ils se sont soldés par la mort de 3 victimes. Cet homme, dont l’identité est protégée par peur de représailles, a été braqué dans la nuit de lundi à mardi 23 mai 2023. « Ils ont emporté 2 motocyclettes et d’autres biens » « Vers une heure du matin, des braqueurs sont venus en motos. Chaque moto transportait 3 malfrats. Ces derniers sont entrés par effraction chez nous. Ils ont emporté 2 motocyclettes et d’autres biens. Ils ont fait des tirs de sommation pendant presque une heure. C’est grâce à un militaire appelé à l’aide par mon petit-frère qui dormait dehors que les assaillants, dont l’un a été blessé, ont été repoussés », a-t-il témoigné. Aujourd’hui, des questions se posent autour de cette montée soudaine de braquages et agressions dans le PK5 par des hommes armés non identifiés. Certains habitants disent avoir remarqué la présence de personnes inconnues dans le secteur. Des infiltrés ? « J’ai vu quelqu’un qui vend du pain et je lui ai demandé en sango, combien il vend le pain ? Il m’a répondu en arabe. Je lui ai parlé en français, il m’a encore répondu en arabe. Je lui ai demandé de savoir c’est depuis combien de jours qu’il est en Centrafrique, il m’a dit qu’il y a de cela 3 semaines. A la question de savoir s’il a obtenu une autorisation, il a rétorqué que cela ne me concerne pas », s’est inquiété Ousmane, un habitant du PK5. Les autorités locales du 3e arrondissement, préoccupées de cette montée de vols à main armée et d’agression physique sur des paisibles citoyens, s’inquiètent également de la présence de personnes inconnues dans cette partie de la capitale. « Des gens qui ne parlent ni sango ni français » « C’est avec une peur intense que je lance ce cri d’alarme au ministre de la Défense pour la sécurisation du 3ème arrondissement. Cette semaine, il y a eu 3 braquages et 3 tueries. Ce qui nous stresse, c’est la présence des gens qui ne parlent ni sango ni français. Si le gouvernement commence à les rafler, des gens se soulèvent pour dire n’importe quoi alors qu’il ne fait que nous sécuriser », a déploré Roufaï Amadou, Conseiller à la maire du 3ème arrondissement. Poumon de l’économie de Bangui, le PK5 aspire à une paix durable pour l’affermissement des liens sociaux, déchirés par la récente crise sécuritaire dans le pays. Les habitants, qui réclament la sécurité, appellent le gouvernement à une action d’urgence pour arrêter l’hémorragie.
Centrafrique : les autorités locales de Mingala appelle Bangui à l’aide

Les habitants de Mingala dans la Basse-Kotto, situé à 640 kilomètres de Bangui, décrient l’absence des forces de l’ordre dans la ville pour assurer leur sécurité. Cette situation perdure depuis le déclenchement des conflits armés en 2013. A cet effet, les populations lancent un cri de cœur aux autorités de Bangui pour le déploiement des éléments de sécurité dans la localité. C’est presqu’un sentiment d’abandon qui illumine le visage de Martial Kabassi, l’unique autorité locale encore présente à Mingala. Les habitants de cette ville dont la population est estimée à plus de 45 mille personnes se disent abandonnées à eux-mêmes depuis plusieurs années. « Nous avons trop souffert. La population est livrée à la merci de la nature. Et le gouvernement n’a rien fait pour la population de Mingala. Notre souhait est que le gouvernement fasse des efforts pour assurer notre sécurité. Ce sont des êtres humains qui vivent ici. Si rien n’est fait pour soulager la population, qu’est-ce qu’elle va devenir ? Beaucoup de gens avaient fui mais ils sont de retour. C’est la sécurité que nous réclamons », s’alarme Martial Kabassi, le maire de Mingala. Les Forces de défense et de sécurité sollicitées pour la restauration de l’ordre La présence des forces armées Centrafricaines rendra, selon l’autorité municipale, le climat sécuritaire propice pour un retour des fonctionnaires et agents de l’Etat. « Ni la gendarmerie, la police, les FACA, ni les représentants du gouvernement ne sont présents à Mingala. Il n’y a que moi en tant que Maire, le seul représentant des autorités administratives. Ce que nous réclamons, c’est la sécurité. Ce qui facilitera le redéploiement des autorités affectées à Mingala », dit-il. Une ville difficile d’accès La ville de Mingala étant enclavée, empêche une intervention militaire rapide pour libérer la ville sous contrôle des hommes de l’Unité pour la paix (UPC) en Centrafrique depuis 2013. Ce mouvement armé occupe cette localité pour ses chantiers miniers et en 2019 des exactions sur les populations par l’UPC ont été rapportées par des ONG internationales. Distant de 95 km d’Alindao, Mingala était le bastion des groupes armés Seléka et Antibalaka. Plusieurs violations des droits humains notamment tortures et exécutions sommaires ont été commises sur des civils. Les parents des victimes réclament toujours du gouvernement justice et réparation. A Bangui, les autorités n’ont pas encore officiellement réagi à cette plainte.