RDC : une soixantaine de civils tués au cours d’attaques armées dans le territoire de Beni
Près d’une soixantaine de civils ont été tués au cours d’attaques armées dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé mercredi les Nations Unies. « Environ 60 civils ont été tués dans le territoire de Beni au cours du mois de mai, dont plus de 50 seulement en trois jours dans les villages de Beu Manyama (Zone de Santé d’Oïcha) et Bulongo (Zone de Santé de Mutwanga) », a indiqué dans son dernier rapport de situation, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Près d’une vingtaine d’autres ont été blessés et plusieurs autres portés disparus. Parmi ces cas de violence brutale répertoriés par le rapport, il y a cette embuscade dans le village de Kavughe dans la zone de Santé de Kyondo. Ce 21 mai dernier, au moins 14 civils, dont quatre femmes, ont été enlevés. Selon les acteurs de protection, c’est la quatrième embuscade par des bandes armées sur cet axe Kasindi-Butembo depuis le début de l’année. Environ 185.000 personnes déplacées et retournées ont besoin d’aide d’urgence à Beni La recrudescence des attaques sur cet axe pourrait restreindre l’accès humanitaire vers la cité de Kasindi qui accueille actuellement plus de 41.000 personnes déplacées dont plus des milliers en fin mai. Selon l’agence onusienne, le centre de santé de Beu Manyama a été incendié lors d’attaques fin mai, occasionnant le déplacement de près 12.000 personnes à travers Kamango, Mutwanga et Oïcha. Selon les acteurs humanitaires, 97.000 personnes déplacées et 87.000 retournées ont besoin d’aide dans les localités de Bulongo, Lume, Kitokoli et Nzenga dans la zone de santé de Mutwanga. Ces localités sont restées plusieurs mois inaccessibles aux acteurs humanitaires en raison d’attaques armées répétées depuis août 2021. Une situation qui a laissé la zone sans aide à l’exception d’interventions partielles en santé et de la nutrition. Selon l’OCHA, une récente mission d’évaluation rapide multisectorielle dans la zone a révélé des besoins prioritaires en termes de nourriture, d’articles ménagers essentiels et de santé, de nutrition et d’éducation. Série d’attaques contre les humanitaires dans le territoire de Masisi Toujours dans la province du Nord-Kivu, l’OCHA fait état aussi d’une « succession d’attaques contre les humanitaires dans le territoire de Masisi ». C’est le cas les 11 et 13 mai dernier quand des bandes armées ont attaqué deux convois humanitaires en route pour Kitshanga afin d’évaluer les projets d’éducation dans la région. Deux travailleurs humanitaires qui avaient été enlevés ont été libérés après huit jours en captivité. L’équipe humanitaire victime de l’attaque du 13 mai quant à elle venait de Kalembe où leur organisation fournit des abris à près de 9.000 personnes déplacées. Ces incidents portent à neuf le nombre d’attaques ciblant les humanitaires dans le territoire de Masisi depuis le début de l’année, rappelant ainsi les risques auxquels les travailleurs humanitaires sont exposés au quotidien. Des vols humanitaires y sont opérationnels depuis avril dernier afin de réduire le risque d’attaques par voie routière.
Burkina Faso : plusieurs membres des forces armées tués en moins de deux semaines dans des attaques armées
Au moins une quinzaine de militaires, gendarmes, policiers et douaniers ont été tués dans des attaques armées, en moins de deux semaines dans les régions du nord, de l’est et du sud du Burkina Faso. Le Burkina Faso fait face à la montée du terrorisme sur son territoire depuis près de trois ans. Les attaques contre les forces armées et les populations civiles qui s’étaient concentrées sur le nord, gagnent plusieurs autres parties du pays. Ces attaques sont perpétrées par des individus armés non identifiés contre des postes de contrôle ou des embuscades à l’aide de mines artisanales. Plusieurs de ces attaques ne sont pas revendiquées. Les assaillants utilisent également de plus en plus des engins explosifs improvisés sur les axes routiers. Récemment, une équipe de gendarmerie a déclenché une mine à l’est du pays et a subi des tirs nourris d’armes automatiques pour un bilan de six morts. C’est dans cette même région qu’au moins six autres gendarmes et militaires ont été tués ce mardi par l’explosion d’une mine, alors qu’ils partaient en renfort après l’attaque d’un poste. En fin de semaine, un militaire burkinabè a été tué dans une opération de déminage sur l’axe Tongomayel-Inata, dans le nord du Burkina Faso. Un policier et un douanier ont été tués en 24 heures en début de semaine dernière. Fin juillet, deux villageois ont été tués par des individus armés non identifiés dans le village de Kpendima, dans l’est du pays. « Les forces de défense et de sécurité doivent vraiment redoubler de vigilance en ce qui concerne ces engins explosifs car l’ennemi sait qu’après l’attaque il y aura un renfort. En réalité les premières attaques sont comme un appât », a confié à l’agence Xinhua un officier militaire. Selon lui, l’armée doit privilégier les moyens aériens pour porter main forte en cas d’attaque. « Cela coûte cher. Mais il faut savoir que la sécurité n’a pas de prix », a-t-il dit. Depuis le 8 juillet, les unités du Groupement des forces anti-terroristes (GFAT) du Burkina Faso ont détruit, dans le nord, des « bases terroristes » et interpellé une centaine d’individus suspects dont 60 ont été transférés aux services d’investigation. Xinhua