Pari tenu pour le Maroc qui remporte de précieux lauriers
Le Maroc a tenu son pari en organisant dans les meilleures conditions et avec un succès indéniable les Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), un mois après le terrible séisme qui a frappé le pays. Une semaine durant, du 9 au 15 octobre, les participants à cet événement d’envergure mondiale n’ont pas tari d’éloges à l’égard du pays; à commencer par les responsables des deux institutions organisatrices de cet événement : Ajay Banga, président de la BM et Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI. Une floraison d’élogesLe président de la Banque Mondiale a notamment salué la qualité de l’organisation par le Maroc de ces assemblées et le travail incroyable accompli par le Royaume. Abondant dans le même sens, la DG du FMI a pour sa part également félicite la gestion rapide et efficace des effets du séisme d’Al Haouz ainsi que de l’élan de solidarité extraordinaire des Marocains face à cette tragédie. Il faut dire que la BM et le FMI n’ont jamais douté des capacités du Maroc d’abriter cet évènement, qui revenait en terre africaine un demi siècle après, quand bien même il sortait d’une tragédie qui aurait pu les inciter à le reporter à une date ultérieure voire l’annuler. Rappelons à ce propos qu’au terme d’un examen minutieux de la capacité de Marrakech à accueillir cet événement, les directions de la Banque mondiale et du FMI avaient convenu, en accord avec les autorités marocaines, de maintenir l’organisation des Assemblées annuelles à Marrakech du 9 au 15 octobre. Des éloges également à foison du côté d’autres institutions telle la Banque africaine de développement (BAD) qui, à travers son représentant résident au Maroc, Achraf Tarsim, a salué « l’excellente » organisation par le Maroc dans une interview accordée à la MAP. « Tous les participants ont été impressionnés par la qualité de l’organisation et par l’hospitalité légendaire du peuple marocain », a-t-il constaté. Le vice-président régional de la Société financière internationale (IFC) pour l’Afrique, Sérgio Pimenta, a pour sa part déclaré : « nous avons été profondément impressionnés par la réponse rapide et déterminée » du Royaume après cette catastrophe naturelle. Les gains tangiblesPlusieurs accords ont été signés lors de ces assemblées : un mémorandum d’entente entre le Maroc et la Banque Africaine d’import-export d’une valeur d’un milliard de dollars en vue de consolider et promouvoir les relations de coopération entre les deux parties dans plusieurs domaines; un accord de financement d’un projet entre le Maroc et le Fonds international de développement agricole (FIDA); un partenariat de 36millions de dollars entre la Banque Centrale Populaire (BCP) avec l’IFC et la CMGP, en vue de soutenir l’expansion de la micro-irrigation, de l’énergie solaire et des systèmes de gestion efficace de l’eau au Maroc. Signalons en outre la signature d’un protocole d’accord sur la promotion de la sécurité alimentaire et le développement agricole en Afrique de l’Ouest entre l’OCP et la BM ainsi que le lancement d’une nouvelle plateforme de financement du secteur agricole par l’IFC et le Groupe OCP qui contribuera au développement des compétences, à la création d’emplois et à la sécurité alimentaire. A mettre aussi sur le compte de ces Assemblées, le lancement de la Coalition du secteur privé pour les femmes entrepreneures en Afrique, à l’initiative de l’African Women Leaders Network (AWLN) et en partenariat avec ONU-Femmes, en vue de mobiliser le soutien à l’entrepreneuriat féminin, notamment dans le secteur privé, qui constitue un pilier essentiel du développement socio-économique en Afrique. S’il y a une avancée importante à relever lors de cet événement, c’est l’attribution d’un siège supplémentaire au sein du CA du FMI à l’Afrique, et comme l’a expliqué la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, ce siège permettra à l’Afrique d’avoir une voix permanente au sein des instances de gouvernance du FMI. Pour rappel, ces Assemblées annuelles sont l’occasion de réunir des acteurs d’horizons divers – dirigeants du secteur public (banques centrales, ministères des finances et du développement, parlementaires) et du secteur privé, (représentants d’organisations de la société civile, experts issus des milieux universitaires-) autour des grands dossiers mondiaux. Cette année, les thématiques se sont focalisées sur la conjoncture économique mondiale, la lutte contre la pauvreté, le développement économique, l’efficacité de l’aide, etc. Bangkok accueillera l’édition 2026 Les participants ont eu ainsi des échanges sur toutes ces questions et d’autres lors des séminaires, séances d’information régionales, conférences de presse et autres sessions consacrés à l’économie mondiale, au développement international et au système financier international. Signalons enfin que la capitale de la Thaïlande, Bangkok, accueillera l’édition 2026 des Assemblées annuelles BM-FMI, a annoncé, Kristalina Georgieva. Alain Bouithy
Les décideurs financiers du monde entier se donnent rendez-vous à Marrakech
Le Maroc accueille à compter d’aujourd’hui, et pour une semaine, les Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). Comme prévu de longue date, cet événement de haute importance mondiale réunit, du 9 au 15 octobre courant à Marrakech, le gotha du monde de la finance et de l’économie venant de 190 pays membres de ces deux institutions internationales. Une semaine durant, les décideurs financiers du monde entier débattront des grands dossiers du développement dans une conjoncture mondiale particulièrement sensible. En effet, « le monde fait face à des défis majeurs, porteurs de transformation, et à des chocs plus fréquents, alors que les tensions économiques et géopolitiques s’intensifient », comme l’avaient fait remarquer, en septembre dernier, Kristalina Georgieva et Ajay Banga, respectivement directrice générale du FMI et président de la Banque mondiale. Aussi, « la croissance de l’économie mondiale a ralenti et les perspectives à moyen terme n’ont jamais été aussi moroses depuis plus de trente ans. Les progrès de la lutte contre la pauvreté ont connu un coup d’arrêt, tandis que les conflits et les sources de fragilité se multiplient », avaient-ils souligné dans une déclaration commune prônant une collaboration renforcée entre les deux institutions internationales. Déterminés à renforcer leur collaboration pour apporter des bienfaits concrets aux populations, aux entreprises et aux institutions des pays membres de ces institutions de Bretton Woods, Kristalina Georgieva et Ajay Banga avaient également fait état de ce que : « La planète est aux prises avec une fragmentation géoéconomique, des catastrophes naturelles extrêmes aggravées par le changement climatique et une dette publique de plus en plus élevée. Le virage numérique et les transformations technologiques rapides créent de nouveaux défis, mais ouvrent également des possibilités ». Une occasion sans équivalent d’échanger avec tous les acteurs du développement Pour la Banque mondiale, ces réunions institutionnelles sont « une occasion sans équivalent d’échanger avec tous les acteurs du développement – gouverneurs des banques centrales, ministres, dirigeants du secteur privé, représentants de la société civile, jeunes leaders, chercheurs, etc. – sur les enjeux de notre temps ». L’occasion est telle que l’institution de Bretton Woods affirme : « Nous nous efforcerons d’éclairer les grands enjeux mondiaux du développement et de notre mission : œuvrer pour un monde sans pauvreté sur une planète vivable ». Quel nouveau modèle stratégique pour répondre à des défis complexes et interdépendants ? Quelles sont les solutions qui ont fait leurs preuves sur le terrain ? Comment stimuler l’emploi, les infrastructures numériques et l’action climatique ? Ces questions et bien d’autres sont au menu des discussions qui s’annoncent riches en enseignements. La candidature du Maroc a été retenue en 2018 Mais au-delà, la tenue de ces rencontres planétaires au Maroc dont la candidature a été retenue en 2018 revêt une double signification. Elle témoigne d’abord de la confiance dont jouit le pays sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, en son processus démocratique et son essor économique et social. Ensuite, le maintien de cet événement d’envergure mondiale en terre chérifienne et aux dates prévues, au lendemain du séisme d’Al Haouz qui a coûté la vie à des milliers de personnes, est une reconnaissance en la capacité du Maroc d’accueillir ces assemblées en toute sécurité. Rappelons à ce propos que depuis le séisme dévastateur survenu le 8 septembre, les services de la Banque mondiale et du FMI ont mené, en étroite coordination avec les autorités marocaines et une équipe d’experts, une évaluation approfondie de la capacité de Marrakech à accueillir les Assemblées annuelles 2023, selon Ajay Banga, Kristalina Georgieva et Nadia Fettah Alaoui (ministre de l’Economie et des Finances). La teneur de l’événement adapté aux circonstances D’après ces trois responsables, « cette évaluation a principalement consisté à veiller à ce que la tenue des Assemblées ne perturbe pas les activités essentielles de secours et de reconstruction et que la sécurité des participants puisse être assurée », avaient-ils expliqué dans une déclaration rendue publique le 18 septembre dernier. Ainsi, « au terme d’un examen minutieux des conclusions, les directions de la Banque mondiale et du FMI ont convenu, en accord avec les autorités marocaines, de maintenir l’organisation des Assemblées annuelles à Marrakech du 9 au 15 octobre, tout en adaptant la teneur de l’événement aux circonstances », avait-on appris. De quoi réjouir le porte-parole du Conseil régional du tourisme (CRT) de Marrakech-Safi, Abdellatif Abouricha, qui y voit un « signal fort » adressé au marché touristique international. Explications : à nos confrères de Le360, ce dernier a déclaré que ce maintien permettra de sécuriser les réservations déjà effectuées pour l’occasion, tout en encourageant les visiteurs étrangers à choisir Marrakech pour leur prochain séjour. S’il constitue une occasion pour mettre en avant les ambitions, les challenges et les priorités de l’Afrique, le rendez-vous de Marrakech, « c’est aussi une opportunité pour expliquer qu’en Afrique, il y a un pays qui a réussi à se démarquer à travers un modèle de développement qui lui est propre », confiait la ministre Nadia Fettah Alaoui. Pour la ministre de l’Economie et des Finances, il ne fait aucun doute que « le Maroc administre ainsi la preuve qu’il est tout à fait possible de réussir sur le continent africain et de se faire une place dans l’économie mondiale », avait-elle déclaré dans un entretien accordé à la MAP. Alain Bouithy
Abidjan: Ouverture des Assemblées annuelles de la BAD
La 55ème Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement et la 43ème réunion du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD) ont débuté ce mercredi 26 août 2020 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Les réunions se tiennent en mode virtuel en raison des contraintes liées à la crise sanitaire du Covid‑19. Un accent particulier est mis sur les réunions statutaires à huis clos des gouverneurs de l’institution et sur l’élection du président du Groupe de la Banque. Selon les estimations de la Banque africaine de développement, le continent pourrait perdre au moins 173,1 milliards de dollars de PIB en 2020 et 236,7 milliards de dollars en 2021 en raison de la pandémie. À ce jour les restrictions et mesures de confinement strictes imposées au début de la crise, et assouplies progressivement, ont causé la fermeture en masse d’entreprises et des millions de pertes d’emplois. L’objectif est donc d’amortir le choc d’une récession d’ores et déjà envisagée. S’adressant aux participants, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, s’est félicité de l’excellente qualité des relations entre son institution et la Côte d’Ivoire, pays hôte du siège de la Banque, dont il a salué les bonnes performances économiques. « À cause de la pandémie, l’Afrique a perdu plus d’une décennie des gains réalisés en matière de croissance économique. La reprise sera longue et difficile pour l’Afrique. Nous devons maintenant aider le continent à se relever, avec audace, mais aussi avec intelligence, en accordant une plus grande attention à une croissance de qualité : la santé, le climat et l’environnement. », a-t-il ajouté. Dès le mois d’avril, la Banque avait réagi rapidement, par une série de mesures vigoureuses, pour soutenir et accompagner ses pays membres régionaux, face à la pandémie. Ainsi, la Facilité de réponse au Covid‑19, dotée d’un montant de dix milliards de dollars, a été lancée. La réponse, à la mesure de la crise, a atteint une échelle continentale. De l’Afrique du Nord à l’Afrique australe, l’appui de la Banque pour renforcer la résilience des pays membres régionaux a été massif. Les entités régionales ont été soutenues, comme la CEDEAO en Afrique de l’Ouest, à hauteur de vingt-deux millions de dollars, pour le renforcement des systèmes de santé de pays à faible revenu, ainsi que la CEMAC, en Afrique centrale. Il en a été de même pour les pays du G5 Sahel, également soutenus par la Banque à hauteur de vingt millions de dollars. Au-delà des aspects statutaires de ces assises, les gouverneurs de la Banque africaine de développement, issus des 54 pays membres africains régionaux et des 27 pays membres non régionaux de la Banque, mettront l’accent sur les acquis de la réponse à la pandémie, qui aideront à bâtir une Afrique post-Covid‑19 véritablement résiliente. Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement ont réuni des délégués, notamment des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales, des décideurs politiques, des organisations de la société civile, des dirigeants d’organisations internationales et des représentants clés de l’industrie et du secteur privé. Le 27 août 2020, les gouverneurs voteront pour l’élection du huitième président de la Banque. Akinwumi Adesina, premier citoyen nigérian à occuper ces fonctions, a été élu le 28 mai 2015 pour une durée de cinq ans par le Conseil des gouverneurs de la Banque, au cours des Assemblées annuelles, qui s’étaient tenues cette année-là à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Les gouverneurs de la Banque sont généralement des ministres des Finances et de l’Économie ou des gouverneurs de Banque centrale des 54 pays membres de la région Afrique et des 27 pays membres issus d’autres régions du monde. Dans son adresse, Akinwumi Adesina a souhaité la bienvenue à l’Irlande le 81e membre du Groupe de la Banque. Avec CMP