Congo. Bon anniversaire à l’artiste musicien Papa Noël

Congo. Bon anniversaire à l’artiste musicien Papa Noël

Lui dont 83 ans sont, en toute humilité, célébrés, le 29 décembre 2023, là bas, à Grigny, en région parisienne. Un Papa Noël, en lutte pour la survie, sa santé se fragilisant. Originaire de Mindouli, au Congo Brazzaville, ses pensées sont tournées ce jour vers deux directions. D’une part, vers son père qui repose dans un vieux petit cimetière, aux environs de l’ex Usine de Disques IAD, à Mafouta. De l’autre, vers sa mère, portée en terre en République Démocratique du Congo. Que la compagne de Papa Noël, Maman Dadie, trouve ici l’expression de mon amitié pour le soutien sans réserve et l’amour profond qu’elle porte à Papa Noël. A Papa Noël lui même, je renouvelle également mon inépuisable amitié. Bon anniversaire Papa Noel. Paris 29 décembre 2023 Par Ouabari Mariotti

Un grand ami m’a abandonné. L’artiste musicien des Bantou de la Capitale, Ricky Siméon Malonga, s’en est allé

Un grand ami m’a abandonné. L’artiste musicien des Bantou de la Capitale, Ricky Siméon Malonga, s’en est allé

DISPARITION. Brazzaville, 1er mai 2022, Journée Internationale du Travail qui tire ses origines dans l’histoire du monde ouvrier. C’est le jour qu’à choisi le destin de Ricky Siméon Malonga pour l’arracher à notre affection. Triste nouvelle. Ricky Siméon, un ami de longue date, avec lequel j’entretenais d’excellentes relations. Un ami qui m’a soutenu dans des périodes difficiles de ma vie, surtout aux heures de deuil. Le 5 juin 1997, pendant que Brazzaville brûlait, Ricky Siméon m’a offert sa protection aux fins de me placer à l’abri des violences. Ricky Siméon, un ami qui partageait avec moi le bonheur d’un passionné de la musique congolaise. Un ami dont la prestance d’homme de culture me séduisait. L’élégance de l’habillement de Ricky Siméon, son expression rieuse marquée par de légères inclinations du visage, son célèbre béret qu’il ne quittait jamais et qui changeait de couleur à chaque occasion, demeureront, en moi, des marques ineffaçables. Quant au mouvement permanent de sa bouche qui indiquait le plaisir et la sympathie, mâchant, de tout temps, un chewing-gum, tous ceux qui l’ont connu, en garderont des images. Repose en paix, Ricky. Apporte, là bas, à l’éternel infini, à Jean Serge Essous, Nino Malapet, Gerry Gérard, Pamelo Mounka, Saturnin Pandi, Gilbert Abangui, Célestin Nkouka, Nganga Edo, Lambert Kabako, Loubelo De La Lune et autre Samba Mascot, tes confrères des Bantou de la Capitale qui t’ont précédé, mon salut, le salut de leur ami qui ne les a jamais oubliés. Adieu Ricky. En ces instants d’affliction, pendant que j’écris ces lignes, mes larmes coulent, coulent, coulent. Je les essuie. Elles réapparaissent. Que la République, par tradition, salue ta mémoire pour services rendus au pays et pour t’être consacré à la Nation congolaise, sur la scène internationale pour l’honorer. Qu’arrive, enfin, cette phase qui tarde à venir où l’Etat congolais devrait s’approprier la création d’un statut social des artistes congolais. Un statut qui viserait l’amélioration des conditions de vie et de travail de ces derniers. Aux Bantou de la Capitale qui se confinent dans une petite concession privée pour des répétitions, il devrait être affecté un espace public destiné à cet apprentissage. Adieu Ricky, A ta famille et autres proches, je dis l’expression de mes condoléances les plus attristées. A l’ensemble des musiciens des Bantou de la Capitale, à leur comité de direction et à son Président, M. Maurice Nguesso, secondé par le Colonel Ongotto, je traduis ma solidarité. Que la force, le courage, l’inspiration et le sens de l’organisation ne quittent pas Moutouari Kosmos, en sa qualité de chef d’orchestre. Adieu Ricky Puisse ta disparition ne pas affaiblir les Bantou dont tu auras tenu, avec magie, les baguettes et les pédales des instruments métalliques de percussion, jusqu’à ton dernier souffle. Adieu Ricky. En souvenir de toi et pour symboliser notre amitié, tout le mois de mai 2022, résonnera sans interruption, dans mon bureau, à mon domicile de Courbevoie, la musique des Bantou de la Capitale. Repose en paix Ricky. Ouabari Mariotti Paris 2 mai 2022

Portrait de l’artiste-musicien Romain Gardon

Portrait de l’artiste-musicien Romain Gardon

Romain Gardon, de son vrai nom Romain Nimi, est né le 26 septembre 1968 dans le district de Kimongo-Poste, département du Niari, de Jean Nimi Boungou et de Thérèse Kihangou. Il est le quatrième fils d’une famille de sept (7) enfants dont deux (2) filles et cinq (5) garçons. Il est célibataire et père de trois (3) enfants. Détenteur d’un diplôme d’Ingénieur-chimiste et d’un Master’s Degree en Génie Chimique, il est spécialiste en Technologies des Productions Chimiques obtenu à Marta à Abreu, Santa Clara Villa Clara ; Cuba. De son parcours musical, il a mis sur pieds le groupe vocal «les Patriotes » en 1983 avant de participer au concours «Découverte RFI» en 1994. Auteur compositeur, arrangeur, pianiste, lead vocal et chef d’orchestre, il est le fondateur de l’orchestre S.O.S Salsa le 27 août 1995 à Brazzaville. Il est chevalier dans l’ordre du dévouement congolais en 2016. Enseignant de chimie minérale à l’école Paramédicale et Médico-Social (EPEMS) du CHU de Brazzaville, il est militant de la société civile et Secrétaire National chargé de la jeunesse et de la culture à l’ADK Association pour le développement de Kimongo. Il est également le Vice-Président chargé de la culture, de la jeunesse et des arts à la CARESCO (Coordination des associations et réseaux de la société civile) et Président du commissariat aux comptes au sein de l’Union des Musiciens Congolais UMC. Florent Sogni Zaou

TANAWA, cet artiste musicien qui a fait l’histoire

TANAWA, cet artiste musicien qui a fait l’histoire

C’est entre 1970 – 1980, presque vingt ans durant que le chanteur Tanawa a bouleversé la scène musicale congolaise hors des frontières du Congo. Le chanteur Tanawa est parmi les grands précurseurs africains de spectacles, de chants et danses dans les grandes salles de renom en Europe et particulièrement en France. Il nous est revenu en 2011, après plusieurs années de silence, dans un creuset d’enthousiasme marqué par son dernier opus « Partez sans moi » véritable mémorandum des différentes figures musicales et de l’ambiance de l’Afrique en fête. Tanawa, c’est celui qui malgré nous, nous fait lever et obéir au rythme puissant de ses sons et qui nous fait communier jusqu’à l’épuisement de nos forces. Le vers du poète africain : « que la voix du tam-tam réveille les paresseux et annonce les temps nouveaux », exprime parfaitement ce que nous fait vivre son excellent dernier album qui secoue notre torpeur pour nous soulever unanimes dans une même union vers ces temps nouveaux, dont Tanawa réhabilite et revendique l’authenticité de nos sources culturelles. C’est aussi, un hommage que Tanawa a voulu rendre aux anciens. Car comment résister, comment ne pas répondre à l’appel qui nous envahit lorsque commence à résonner les guitares, les Tumbas, le Synthé, le saxo ; qu’on les appelle « lindanda », « ngoma » , « mpongo » et « madimba » instruments d’un témoignage digne de foi, sur lesquels s’appuient naturellement le message des formes et des rythmes qui perpétuent le souvenir de l’explosion du fait culturel africain, qui a longtemps suscité l’œuvre de Tanawa. Tanawa pour ceux qui ne l’ont pas connu auparavant, est ce chanteur-compositeur qui a su merveilleusement dépasser les normes de ses origines congolaises en écoutant tous les autres courants de la musique africaine et en construisant petit à petit l’une de nos personnalités les plus originales dans le chant . Souvent enthousiasmant quand il se produit en public, et qu’il laisse éclater sa passion. Tanawa, hélas ! a eut rarement l’occasion de graver son grand talent dans la cire des disques. Né en 1946 à Brazzaville, de son vrai nom Mayoukou Côme, il a été révélé par le mouvement des groupes vocaux des années 67-68, années des semaines culturelles de Brazzaville. C’est dans le groupe vocal « Les Ombres » dirigé alors par Pierre Mata, que Tanawa se fait connaître, (ce groupe qui a eu le mérite de représenter la jeunesse congolaise en 1973, au Premier Festival culturel de la jeunesse à Tunis) avant de faire partie du groupe « Bayembi » de l’ancien guitariste du groupe vocal « Les Ombres » David Voutoukoulou « Calvet » et de se fixer par la suite en France, où il s’est montré très actif dans la carrière solo. A son palmarès, très peu d’album, mais les plus représentatifs sont ceux enregistrés sous les marques « Safari Ambiance », « IAD » et le dernier best off « Partez sans moi » superbement arrangé et interprété par une excellente équipe des artisans de l’étonnante polyrythmie si particulière à cette musique : Jeff Louna, Frank Mouele (guitare basse) Jagger Mouanga, Siméon Malonga « Rikky » : (drums, percussion), Freddy Kebano : (piano-synthétiseur), Edo Mansoka, Bony Otsoua : (trompette, trombone ), Biks Bikouta, Bruno Houla :(saxo), Nina Anne Dianzolo, Pauline Mazaba : (chœur), Léandre Yangou, Mika Ephro, Dimbou Douma (clapet) Enfin, un tournant et une nouvelle jeunesse pour Tanawa, dans cet album dans lequel il affirme ses qualités d’imagination mélodique et de haute virtuosité. Il a fait avec cet opus (en 2 CD), un retour en force auprès de ses compatriotes. Malheureusement, la fragilité de l’état de santé de Tanawa ces deux dernières années a remis aux calendes grecques son retour sur scène et sur disque. Clément Ossinondé

Inhumation de l’artiste musicien Nzongo Soul

Inhumation de l’artiste musicien Nzongo Soul

L’artiste musicien Faustin Nzongo alias Nzongo Soul a été inhumé la 1er février 2018 au cimetière Ma Campagne dans le sud de la ville de Brazzaville. Ce moment de douloureuse séparation a été précédé par une cérémonie de recueillement a été organisée au Cercle culturel Sony-Labou-Tansi. Le ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo, a déposé une gerbe de fleurs sur le cercueil contenat les restes mortels de l’artiste. Evoquant le passage de cet artiste talentueux sur cette terre, le lecteur de l’oraison funèbre, Médard Milandou a rappelé que Nzongo Soul était détenteur d’une Licencié en Langues Vivantes Etrangères, option anglais obtenue à l’université Marien-Ngouabi de Brazzaville. Très tôt, il assure le lead vocal dans les mouvements des jeunes pionniers, puis dans les chorales. Il est ainsi sur les traces des membres de sa famille, Théo Blaise Nkounkou et Mamy Claudia C’est à l’âge de 14 ans qu’il forme un groupe dénommés «Les Intimes ». En 1974, il fonde l’orchestre « Djilamouley » avec lequel il plonge dans la vague des orchestres amateurs et groupes vocaux qui agitent Brazzaville et le Congo, parmi lesquels Les Bilengue Sakana, Les Techniciens, plus tard Chantabouita, Les Grands Chaminadiens, Suze Yema, Les Nkowa, Les Anges, Le Tout choc Zimbabwe. La liste n’est pas exhaustive. En 1977, Nzongo Soul crée les « Walla players ». Il est la grande révélation musicale de l’année au sein de laquelle on retrouve des faiseurs de rythme tels que : Bakouma Pinto, Jean Claude Mwondo, John Organ, Pat Joël, Jean Jody Malonda, Michel Tchakaka qu’accompagnent trois choristes et danseuses. Le premier disque sort en 1979, titré «Africa Walla» dans lequel il chante, Walla c’est ma musique, suivi en 1981 de « Nvanéno nlélé » et de « Walla purification » en 1983. En 1984, Nzongo Soul wa Semo est couronné par le prix « Découvertes RFI » qu’il reçoit à Bamako, au Mali. En 1985, alors qu’il se prépare à s’inscrire à la Sorbonne à Paris, il rencontre à Brazzaville, à l’occasion de l’édition suivante du prix « Découvertes RFI », le rocker français Bernard Lavilliers qui s’enthousiasme par son style original aux couleurs rock. Né le 3 mai 1955 à Brazzaville, Faustin Nzongo dit Nzongo Soul, a rendu l’âme le 10 janvier 2018 en France, à l’âge de 63 ans. Sa dépouille est arrivée dans son pays natal, le 31 janvier, par le vol d’Air France. Après un passage au domicile familial, la dépouille a été exposée toute la nuit du 31 janvier au 1er février au Cercle culturel Sony-Labou- Tansi, où une cérémonie de recueillement a eu lieu en présence du monde culturel et artistique. Pour la directrice générale des Arts et des lettres, Emma Mireille Opa-Elion, : «Pour la circonstance, le devoir d’Etat me commande certes de prononcer ces mots qualifiés d’oraison funèbre mais, je suis plus portée à célébrer ici devant vous, une vie pleine de joie, d’honneur et de bonheur, une vie de haute signification artistique et revisiter sommairement l’itinéraire singulier de ce musicien atypique, au talent protéiforme que fut Nzongo Soul.» Elle a reconnu les qualités émérites de l’artiste. Auteur compositeur et interprète ayant côtoyé Nzongo Soul est décédé le 10 janvier 2018 en France.