Communiqué final de la Convention spéciale de l’Alliance A.R.D du 29 août 2020

L’Alliance pour la République et la Démocratie (ARD) a tenu à Brazzaville, le samedi 29 août 2020, une Convention, sous la présidence de Mathias DZON, son président. Ont pris part aux travaux de la Convention, tous les partis membres de l’ARD, à savoir : – La Dynamique pour une nouvelle éthique républicaine et la démocratie (DNERD) ; – Le Mouvement des Verts du Congo (MVC) ; – Le Parti social pour le renouveau démocratique (PSRD) ; – Le Rassemblement pour la démocratie et la République (RDR) ; – L’Union patriotique pour le Renouveau national (UPRN). Chaque parti membre était représenté par cinq (5) délégués, en raison de l’interdiction officielle des rassemblements de plus de cinquante (50) personnes, pour cause du Covid-19. La Convention s’est articulée autour du thème : « Réflexions sur les 60 ans d’indépendance du Congo-Brazzaville et perspectives ». En se fondant sur des analyses pointues des politiques conduites par les gouvernants successifs depuis 1960, les participants à la Convention ont adopté un communiqué final dont la teneur suit : La présente Convention de l’ARD se tient au moment où les anciennes colonies françaises d’Afrique noire célèbrent le 60ème anniversaire de leur accession à la souveraineté internationale en 1960. A l’occasion de cette célébration, les participants à la Convention de l’ARD rendent un hommage déférent aux pionniers des luttes patriotiques pour la libération de l’Afrique du joug de la colonisation. Cet hommage va particulièrement à Kwamé Nkrumah, Emery Patrice Lumumba, Barthélémy Boganda, Um Nyobé, Ossendé Afama, Moumié, André Grenard Matsoua, Mabiala Ma Nganga , Boueta Mbongo, Tchimpa Vita, Nelson Mandela, Amilcar Cabral, Samora Machel et autres dignes fils d’Afrique noire et du Congo qui, par leur passion de la liberté, leur amour ardent pour le continent, leur courage exceptionnel, leur esprit de sacrifice et leur lutte héroïque, ont contraint le général Charles De Gaulle, président de la communauté franco-africaine, à réexaminer sa stratégie, à lâcher du lest et à concéder une indépendance nominale à chaque ancienne colonie française d’Afrique noire. Les participants à la Convention de l’ARD saisissent cette opportunité, pour condamner avec la plus grande fermeté, tous ceux qui, acteurs politiques, acteurs économiques, acteurs sociaux, acteurs culturels et intellectuels, ont trahi les nobles idéaux des pionniers des indépendances africaines, détourné à leurs profits personnels les fruits de ces indépendances et tué la démocratie comme mode de dévolution et d’exercice du pouvoir. Il s’agit notamment de tous les despotes et de leurs hommes de main qui depuis 1960, ont instauré en Afrique noire, des régimes autoritaires et sanguinaires, incompétents et corrompus, marqués entre autres par le mensonge, la ruse, la démagogie sociale, la prédation, les détournements des biens publics, la corruption, l’enrichissement illicite, l’insensibilité à l’humain, les inégalités et injustices sociales, l’arbitraire, la barbarie répressive et meurtrière, le repli identitaire, le népotisme, l’ethnocentrisme, le régionalisme, la préférence ethno régionale, le délitement de l’unité et de la concorde nationales, la médiocrité et la mal-gouvernance. Par leur gestion désastreuse des Etats africains indépendants, ils portent la responsabilité historique de la faillite actuelle de l’Afrique noire francophone et du retard incommensurable de cette partie du monde par rapport aux autres continents. Au Congo-Brazzaville, le bilan des 60 ans d’indépendance est très largement négatif, voire catastrophique. En effet, 60 ans après son accession à la souveraineté internationale, le Congo ne dispose à ce jour, ni d’une agriculture, ni d’une industrie dignes de ce nom, ni d’usines de transformation sur place de ses richesses naturelles, ni d’une économie nationale diversifiée, ni de systèmes nationaux d’enseignement et de formation, de santé et de recherche scientifique et technologique modernes et performants, facteurs déterminants du développement équitable et durable d’un pays. Sur le plan de l’agriculture, le Congo importe tout ce qu’il consomme. Chaque année, il dépense plus de 700 milliards de FCFA au titre des importations des produits agricoles et alimentaires, ce, malgré les slogans démagogiques lancés particulièrement par les autorités politiques actuelles, à partir des années 1980, à savoir : « Agriculture priorité des priorités ; Autosuffisance alimentaire d’ici à l’an 2000 ». Après 60 ans d’indépendance, pour paraphraser l’actuel président de la République, « le Congo continue de se nourrir de cuisses de poulet, importées de on ne sait où, conservées dans des conditions d’hygiène douteuses et impropres à la consommation». Cette déclaration est un aveu d’échec de la part d’un président de la République qui exerce sans partage le pouvoir depuis plus de 35 ans, soit l’équivalent de sept (7) mandats de cinq (5) ans. Sur le plan économique, financier et social, après des périodes de vaches maigres (1960-2002), le Congo a engrangé de 2003 à 2014, d’énormes revenus financiers générés par le pétrole. Pendant cette période faste, le budget de l’Etat oscillait en moyenne entre 3 et 4 mille milliards de FCFA. Dans la même période, l’Etat a réalisé des excédents budgétaires de près de 14 mille milliards de FCFA. Avec cette cagnotte, le gouvernement aurait pu jeter les bases d’une économie nationale forte et diversifiée, créatrice de richesses et d’emplois décents. Il n’en a rien été. Alors que les revenus pétroliers devaient être investis dans des secteurs porteurs comme l’agriculture et l’industrie et dans les secteurs sociaux comme l’eau potable, l’électricité, les écoles, les hôpitaux, le logement social, les transports en commun, l’emploi, des mesures fortes et appropriées n’ont pas été mises en œuvre dans ces secteurs vitaux. La croissance économique due essentiellement à l’exploitation pétrolière n’a pas eu d’effets d’entraînement sur les autres secteurs de l’économie nationale et l’embellie financière n’a produit aucun impact positif sur le vécu quotidien des Congolais. L’enrichissement de l’Etat n’a pas profité aux populations dont 95% croupissent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté. Les tenants du pouvoir ont détourné à leur profit personnel les fruits de la croissance. Au moyen des détournements des deniers publics, des commissions occultes sur les marchés publics, des pots-de-vin, des surfacturations, de l’appropriation personnelle des biens publics et du placement de l’argent de l’Etat dans des comptes privés dans les pays étrangers et dans les paradis fiscaux (Chine continentale, Hong-Kong, Brésil, île Maurice, Singapour, Dubaï, Quatar, Liban,