RD Congo. L’ABACO n’a conclu aucun accord en vue d’un rassemblement électoral

POLITIQUE. Dans un communiqué parvenu à notre Rédaction, l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) annonce qu’elle n’a conclu aucun accord en vue d’un rassemblement électoral. Bien que consciente de la nécessité d’un dialogue politique constructif dans l’optique de la cohésion nationale, la Direction de l’ABACO affirme « toutefois n’avoir pour l’instant conclu officiellement aucun accord en vue d’un rassemblement électoral », souligne le communiqué signé par Gaspard-Hubert Lonsi Koko. En cas de rapprochement programmatique, tout éventuel accord « se fera sur la base idéologique », ont indiqué les responsables de ce parti qui promettent de rendre public, très prochainement, la liste actualisée de ses mandataires. Quand bien même la difficile situation sociopolitique que traverse la République Démocratique du Congo impose aux acteurs politiques congolais davantage de patriotisme en vue de l’intérêt national, l’Alliance estime de même source que « les enjeux en cours relatifs aux éventuelles élections ne doivent en aucun cas encourager la course aux mandats et portefeuilles ministériels à travers des alliances circonstancielles, obsolètes à très court terme et contreproductives à moyen terme ». En conséquence, la Direction rappelle « avec force et vigueur que tout accord de rapprochement politique déjà initié à titre individuel sans l’aval officiel du Directoire de l’ABACO n’engage que leurs auteurs. Ainsi sont-ils nuls et non avenus, donc absolument caducs ». Adrien Thyg
RD Congo: Communiqué de l’Alliance de base pour l’action commune (ABACO) sur la Réforme électorale

Nous publions ci-dessous un communiqué de l’Alliance de base pour l’action commune (ABACO) relatif à la réforme électorale en RD Congo parvenu à noter Rédaction. Lors de la présentation le 9 avril à l’Assemblée nationale du rapport général sur le processus électoral 2012-2019 ainsi que celui de 2019-2020, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a plaidé pour que les acteurs politiques ne fassent plus partie des membres de la CENI – l’objectif étant de garantir son indépendance et sa neutralité. Selon M. Nangaa, il serait souhaitable que « […] les personnalités indépendantes choisies ne soient ni des personnalités politiques élues ni des candidats non élus, encore moins des militants avérés de premier rang ». Ainsi faudrait-il, a-t-il ajouté, « Préserver la mémoire institutionnelle par un renouvellement partiel des membres de la CENI en fin mandat ». S’agissant du débat sur la réforme du système électorale, la Direction internationale de l’Alliance de base pour l’action commune (ABACO), ne peut qu’approuver et applaudir des deux mains les recommandations de M. Corneille Nangaa. De plus, celles-ci reprennent des propositions longtemps défendues en son sein (voir lien ci-contre: afrikipresse.fr) En effet, le 6 janvier 2015, par le truchement du porte-parole du Rassemblement pour le développement et la paix au Congo (RDPC), plate-forme devenue depuis une mouvance interne de l’ABACO, des réserves ont déjà été émis sur le projet de révision de la loi électorale à la suite de la présentation à l’Assemblée nationale pour examen et adoption en urgence par l’ancien Vice-premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Évariste Boshab, du projet de loi portant modification de la loi électorale. Ce texte gouvernemental visait à modifier l’organisation des élections présidentielle, législatives, sénatoriales, provinciales, municipales et locales en République Démocratique du Congo (cf. la Loi n° 06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la Loi N° 11/003 du 25 juin 2011). Sur la forme, les objectifs poursuivis par cette modification ayant semblé relever du bon sens, le porte-parole du RDPC a rappelé que l’évaluation des cycles électoraux de 2006 et 2011 s’avérait logique tout en précisant qu’il était néanmoins immoral et politiquement incorrect de changer les règles à l’approche des enjeux. De plus, le gouvernement aurait dû se pencher, bien en amont, sur les dispositifs défaillants afin de « passer du système de l’enregistrement périodique des électeurs ayant soulevé de nombreuses polémiques vers un système d’enregistrement permanent des électeurs », de « rendre plus transparent l’ensemble du processus électoral », de « renforcer la traçabilité des résultats de vote pour mieux documenter la phase du contentieux » et de « mieux impliquer les parties prenantes au processus électoral pour en garantir l’intégrité ». Sur le fond, le porte-parole du RDPC a estimé que le renforcement de la sanction pénale pour quiconque participerait à l’altération des résultats ne nécessitait pas forcément la modification de la Loi électorale. Celle-ci pouvait très bien faire l’objet d’un décret d’application. Il en était de même : – de l’ajout de l’autorité administrative locale parmi les destinataires des fiches et PV des résultats électoraux pour une publicité par affichage selon les modalités fixées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ; – du droit d’accès plus large des partis politiques et candidats indépendants aux listes des électeurs préalablement aux scrutins ; – de la publication des listes définitives des électeurs avec leur assignation dans des bureaux de vote identifiables ; – de la majoration des frais de dépôt de candidature, afin de lutter contre la multiplicité de candidatures fantaisistes ; – de l’approche genre aussi bien dans l’établissement des listes électorales de femmes que dans l’attribution des sièges avec l’obligation légale d’avoir au moins 30 % de femmes dans les deux cas ; – de la cooptation des chefs de groupements comme membres de droit des conseils de secteur ou de chefferie pour assurer la représentation de tous les groupements au sein dudit conseil. Quant aux droits de vote et d’éligibilité des Congolais résidant à l’étranger – qui sont majeurs aux termes du droit congolais et ne se trouvent pas dans l’un des cas d’exclusion prévus par la loi –, leur participation ne doit en aucun cas se limiter au seul scrutin présidentiel. Ils doivent aussi prendre part aux élections des Congolais et sénateurs de l’étranger. Par conséquent, au vu des arguments évoqués supra, le RDPC par le truchement de son porte-parole, a estimé que le gouvernement aurait dû : – mettre en place, dès 2012, des dispositions susceptibles de prévenir les tensions et les conflits qui pourraient découler des processus électoraux à venir ; – prendre des mesures appropriées pour que la CENI ne soit composée que d’experts et de membres de la société civile, leur dépolitisation étant la meilleure garantie en vue des élections fiables, crédibles et transparentes. Par ailleurs, le Bureau du RDPC a vivement espéré que, à long terme, les attributions de la CENI incomberaient aux seules communes et aux collectivités locales. Enfin, pour des raisons de transparence et pour éviter les fraudes aux élections, le RDPC a encouragé l’implication de la société civile et de la communauté internationale dans les opérations relatives aux processus électoraux. Le souci du Bureau du RDPC a résidé à l’époque dans le fait que, au-delà de l’aspect électoral, l’administration congolaise soit en mesure de régler les problèmes liés à l’état civil et de mener à bien des réformes sociales (sécurité sociale), scolaires (gratuité de l’école) et fiscales (obligation de payer les impôts et autres charges fiscales aux Trésors publics). Quant à la recommandation de M. Corneille Nangaa sur l’option d’un scrutin indirect de l’élection présidentielle pour réduire notamment le coût des élections, les récents événements électoraux n’incitent pas du tout à l’adoption d’une telle proposition. Seul le peuple congolais pourrait massivement défaire conformément aux dispositifs constitutionnels, en cas de besoin, ce qui est ficelé à ses dépens par un groupe d’individus. Excepté la recommandation sur le scrutin indirect de l’élection présidentielle, force est donc de constater que, au regard du rapport
La Belgique, les Nations Unies et le Congo-Kinshasa

La Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) a pris acte de la série de recommandations des cinq experts des Nations Unies pour que l’État belge extirpe « le racisme envers les descendants d’Africains », conformément à la mission ayant été confiée au Groupe d’experts créé en 2002 à la suite de la Conférence mondiale sur le racisme de Durban. Ainsi ont-ils estimé que « la discrimination raciale est endémique dans les institutions belges » en raison « du manque de reconnaissance de la vraie portée de la violence et de l’injustice de la colonisation ». Dans cette optique, la Direction Europe de l’ABACO ne peut qu’applaudir les recommandations relatives à l’adoption par le gouvernement belge d’un « plan d’action national et interfédéral contre le racisme », à un « partenariat avec des descendants d’Africains », à l’établissement d’une « institution nationale pour les droits de l’Homme indépendante en partenariat avec des descendants d’Africains », au financement des « projets créatifs de descendants d’Africains telle qu’une Maison de la culture africaine », à la préservation de « l’histoire et de la mémoire de la diaspora africaine », au financement « des associations antiracistes dirigées par des descendants d’Africains » et à la reconnaissance de « la contribution des descendants d’Africains au développement de la société belge en créant des monuments » à leur gloire. Dans le même ordre d’idées, la Direction Europe de l’ABACO constate le courage des experts onusiens qui « recommandent une justice réparatoire, en vue de fermer le sombre chapitre de l’histoire et comme moyen de réconciliation et guérison » et presse le gouvernement belge à « présenter des excuses pour les atrocités commises durant la colonisation » dans le but de l’établissement d’une « commission vérité » sur cette période historique. Toutefois, s’appuyant entre autres sur le rapport Casement de 1904, la Direction Europe de l’ABACO insiste sur le fait que les exactions concernant le « sombre chapitre de l’histoire coloniale » restent imprescriptibles. En effet, l’exploitation bestiale des populations autochtones ayant occasionné de 8 à 10 millions de victimes, que certains historiens qualifient d’ailleurs d’« holocauste oublié », relève du crime contre l’Humanité. En conséquence, il revient à l’État congolais de saisir la juridiction appropriée en vue de la « justice réparatoire » que préconisent les experts des Nations Unies. Au-delà de la présentation des excuses pour « les atrocités commises durant la colonisation », la Direction Europe de l’ABACO attire également l’attention des Nations Unies sur les biens immobiliers de l’État Indépendant du Congo (EIC) et les objets d’arts exposés dans l’actuel Musée royale de l’Afrique centrale qui doivent en principe être restitués à l’État congolais. Enfin, la « commission vérité » ne devant pas concerner le seul État belge, la Direction Europe de l’ABACO demande avec « force et vigueur » que les Nations Unions fassent une autocritique sur les missions initiales qui les caractérisent en matière de paix. En effet, en ayant fermé les yeux sur les différents rapports relatifs aux exactions et pillages de ressources naturelles en République Démocratique du Congo, l’institution onusienne donne l’impression de cautionner les crimes de guerre et les crimes contre l’Humanité. Pis encore, la déstabilisation de la République centrafricaine et de la République Démocratique du Congo sous le regard des éléments armés de la MONUSCO et de la MINUSCA conforte les interrogations des observateurs avertis sur la vraie raison de la présence des Nations Unies dans ces deux pays d’Afrique centrale. Fait à Paris, le 12 mars 2019 Pour la Direction Europe de l’ABACO, Gaspard-Hubert LONSI KOKO Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune
Gaspard-Hubert Lonsi Koko de l’ABACO appelle à un sursaut républicain et patriotique en RDC

Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Pagesafrik, le premier vice-président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO), Gaspard-Hubert Lonsi Koko, a appelé à un sursaut républicain et patriotique en République démocratique du Congo (RDC). Ci-dessous, l’intégralité du message. S’agissant de l’inquiétante situation en cours en République Démocratique du Congo, la Direction extérieure de l’Alliance de Base pour l’Action Commun (ABACO) prend acte de la proposition du président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) exhortant les autorités congolaises à « apporter plus d’éclairages sur tous les éléments de doute pouvant jeter le discrédit sur le processus électoral » et de sa suggestion « aux structures compétentes d’envisager le décompte des voix ». Très désireuse de lever les nombreux doutes et les zones d’ombre ayant émaillé ledit scrutin, la Direction extérieure de l’ABACO appuie également la demande de l’Union européenne relative à « la publication des procès-verbaux de chaque centre de compilation des résultats ». Pour la Direction extérieure de l’ABACO, l’impuissance des forces onusiennes face aux déstabilisateurs du territoire congolais et l’inexistence de l’État caractérisant les années de la présidence de Joseph Kabila constituent les causes premières de la mascarade du scrutin du 30 décembre 2018. Les élections crédibles et transparentes en République Démocratique du Congo ne pouvant être organisées que par un gouvernement « d’union nationale » ou « de Salut public » à la suite d’une transition politique d’au plus trois ans sans Joseph Kabila, la Direction extérieure de l’ABACO soutient la proposition de la SADC qui incite les dirigeants congolais à « considérer [sérieusement] un accord politique négocié en vue d’un gouvernement inclusif ». La Direction extérieure de l’ABACO appelle instamment à un véritable sursaut patriotique et républicain en vue de la stabilité politique de la République Démocratique du Congo, ainsi que de la paix en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs africains. Fait à Paris, le 14 janvier 2019 Pour la Direction extérieure de l’Abaco, Gaspard-Hubert Lonsi Koko Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune
Le droit de vote et d’éligibilité de la diaspora en RDC

TRIBUNE. Selon plusieurs sources officielles, la participation de la diaspora au processus électoral en cours en République Démocratique du Congo pourrait être compromise. En effet, à cause « des contraintes techniques et de faisabilité », les Congolais de l’étranger risquent de ne pas participer aux éventuelles élections du 23 décembre 2018. La direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) dénonce avec fermeté la tentative de violation des articles 11, 12, 13 et 66 de la Constitution du 18 février 2006 relatifs à la dignité et à l’égalité en droits, à l’égale protection des lois, à la non-discrimination des Congolais en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques, ainsi qu’au respect mutuel. Ainsi rappelle-t-elle que le droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger reste la condition sine qua non en vue de la légitimité des prochains scrutins présidentiel et législatifs. En conséquent, l’ABACO Europe exige le recensement des Congolais de l’étranger, conformément au calendrier adopté par la CENI, et la création des circonscriptions électorales pour des députés et sénateurs de la diaspora. Fait à Paris, le 23 mai 1018 Pour la direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO), Gaspard-Hubert Lonsi Koko Premier Vice-Président de l’ABACO.
Vers la présidence à vie de Joseph Kabila ?

En ayant signifié le 24 janvier dernier à la Belgique sa volonté de fermer « dans un bref délai » la « Maison Schengen » de Kinshasa et fait savoir au gouvernement belge que sa « nouvelle agence de développement (Enabel) n’a plus sa raison d’être en République démocratique du Congo et, dès lors, lui [a demandé] de tirer les conséquences qui [s’imposaient] », le gouvernement congolais a pris le risque de provoquer une crise avec les pays de l’Union européenne. La question du financement des scrutins prévus pour la fin de l’année n’étant pas encore résolue, on peut se demander comment la République Démocratique du Congo, dont le projet de budget 2018 s’élève à 5 milliards USD peut-elle se permettre de se mettre à dos des partenaires susceptibles de financer directement la Commission électorale nationale internationale (CENI). En réalité, les partenaires européens ont conditionné l’aide et le financement des élections en République Démocratique du Congo qu’à la condition que cesse le « harcèlement » contre l’opposition et la société civile. Peut-on conclure que le gouvernement congolais use sciemment de la violence et bafoue à dessein les droits fondamentaux de la personne humaine dans le seul but de décourager, sur le plan électoral, la contribution financière et matérielle en provenance des pays européens ? Sans aide extérieure, les 500 millions de dollars alloués par le Parlement national étant insuffisants, les autorités congolaises justifieront sans vergogne l’ajournement des scrutins prévus pour la fin de l’année et leur renvoi aux calendes grecques, comme au Burundi. En conséquence, la Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) en appelle aux forces vives la Nation congolaise afin de contrecarrer les manœuvres du gouvernement congolais en vue de la présidence à vie de Joseph Kabila. Fait à Paris, le 26 janvier 2018 Pour la Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO), Gaspard-Hubert Lonsi Koko Premier-Vice Président de l’ABACO
RDC : Une transition politique sans Joseph Kabila

La non-organisation des élections présidentielle et législatives en 2016 ne cesse de fragiliser les institutions étatiques et la cohésion nationale. Aujourd’hui, l’impossibilité pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’organiser les scrutins provinciaux, sénatoriaux, présidentiel et législatifs ne peut que déboucher sur une crise sociale et politique en mesure d’hypothéquer à jamais l’avenir de la République Démocratique du Congo et de déstabiliser longtemps la région des Grands Lacs, ainsi que l’Afrique centrale. En tout cas, l’échec du dialogue national politique inclusif initié par le président Joseph Kabila et les événements dramatiques en cours dans notre pays incitent à une transition politique sans Joseph Kabila. Trois raisons expliquent la situation dans laquelle se trouve la République Démocratique du Congo et son incapacité à prendre en main son destin. Primo, l’absence flagrante de vision commune de la part des leaders politiques congolais, et de l’élite, qui affaiblit l’autorité de l’État. Secundo, tant que le problème des forces négatives agissant en toute impunité dans l’Est du pays ne sera pas réglé, les présidents Paul Kagamé et Yoweri Museveni trouveront toujours un prétexte relatif à un danger imaginaire qui pèserait sur le Rwanda et l’Ouganda à partir du territoire congolais. Raison pour laquelle, ces deux pays frontaliers n’ont jamais respecté les résolutions de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba du 24 février 2013 qu’ils avaient pourtant signés. Tertio, les différents petits conflits ethniques à travers le territoire national finiront par être exploités, si on ne les règle pas en urgence, par des pays voisins dans l’espoir de parvenir, à leur profit, à l’éclatement de la République Démocratique du Congo. Cet aspect ternaire a toujours été, aux dires des spécialistes de la problématique congolaise, au cœur de la gestion de notre pays qui, pendant très longtemps, s’est reposée sur trois piliers : le parti unique, l’armée et l’Église. Or, aujourd’hui, l’armée s’est affaiblie et le parti unique a fait long feu. De ce fait, seule l’Église reste l’actrice majeure en mesure d’irriguer l’ensemble du corps social, de suppléer l’administration étatique et d’assumer convenablement le système éducatif. Il est donc illogique que, du point de vue républicain, les fonctions relevant normalement de l’État soient assumées par la seule Église. De toute évidence, il se pose un sérieux problème, quant à la non-présence des institutions étatiques, comme le Trésor public et les forces sécuritaires, sur l’ensemble du territoire national. Voilà pourquoi la force onusienne, laquelle est en réalité victime de l’irresponsabilité de la classe dirigeante congolaise, est une partie de la solution et non le nœud de la complexité de l’inhumaine situation que connaissent les populations du Kivu. Force est de constater que les conséquences de la guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo de 1996 à nos jours résident dans la destruction du lien social, ainsi que dans la haine incroyable entre les populations rwandophones et le reste de la population congolaise à majorité bantouphone. La cohésion nationale et sociale ne se consolidera que grâce à la réhabilitation de l’État congolais. Pour cette raison, il faudra à tout prix penser autrement les services d’état-civil, faire un vrai recensement de la population et instaurer une carte d’identité fiable. Il faudra aussi encourager l’émergence d’une armée, d’une gendarmerie et d’une police nationales républicaines. En effet, seule l’affirmation d’un leadership conscient peut mettre un terme à la pratique de la violence comme mode de gouvernance. En tant que Congolais enclins au vivre ensemble et au bonheur collectif, nous pensons qu’il y a urgence à juguler la crise politique sans cesse destructrice. Cela permettra de sortir définitivement la République Démocratique du Congo de l’impasse après tant d’années de troubles et d’anarchie, ainsi que d’inconscience sur fond d’insouciance. Il va donc falloir consolider les institutions étatiques balbutiantes, en commençant par achever le long et difficile processus de normalisation, afin d’aboutir aux changements, à la vraie alternance politique et à l’État de droit tant souhaités par les populations congolaises. Même si notre beau pays est une puissance économique incontournable aussi bien dans la sous-région qu’à l’échelle du continent, il apparaît néanmoins comme un colosse aux pieds d’argile. En effet, même dotée de potentialités énormes, la République Démocratique du Congo reste ce géant impuissant qui se cherche et qui, visiblement, peine à décoller. Ainsi est-il indispensable de se pencher sur cette puissance très malade, dans l’optique de trouver des voies et moyens pouvant lui permettre de rayonner enfin à travers l’Afrique centrale et la région des Grands Lacs, tout en révélant sa véritable dimension continentale. L’année 2016 aurait été, pour la République Démocratique du Congo, une occasion d’encrer solidement la démocratie dans les mœurs locales, de confirmer le processus de normalisation des institutions étatiques et de confirmer l’avènement de l’État de droit. Malheureusement, le manque de volonté politique de la majorité présidentielle et l’amateurisme de l’opposition institutionnelle se sont avérés très consternants au regard des populations congolaises et décevants vis-à-vis des organismes étrangers qui ont accompagné notre pays en vue du triomphe de la démocratie et de la paix. Il est donc temps que nous, Congolais, retroussions nos manches et œuvrions ensemble à la démocratisation de notre pays et à la consolidation de ses institutions. Le patriotisme doit nous contraindre à travailler, la main dans la main. Ainsi pourrons-nous faire taire nos divergences – d’appréciation et de perception –, dépasser le trop plein d’ego qui inhibe parfois le sens de responsabilité. Au vu des arguments avancés ci-dessus, mue par le génie bantou, la Direction de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) propose quelques mesures qui, si elles sont exploitées à bon escient, élèveront la République Démocratique du Congo au rang des grandes Nations ayant su prendre leur destin en main et servir de modèle à la merveilleuse aventure humaine. « Les problèmes sont donnés aux êtres humains pour qu’ils les transforment en quelque chose de bien », ne cessait de répéter l’écrivain argentin Jorge Luis Borges. Les Congolais doivent avoir à l’esprit, au-delà du « trop plein d’ego » de quelques acteurs politiques qui nous ont conduits dans l’impasse, que la République Démocratique
Réaction de la direction Europe de l’ABACO aux vœux du président intérimaire de la RDC

TRIBUNE. D’après les vœux pour 2018 du président intérimaire de la République Démocratique du Congo, tout va à merveille sur les plans sécuritaire et économique. Ainsi les Congolais doivent-ils s’approprier le processus électoral qui serait financé totalement par le gouvernement congolais. La Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) réfute avec force et vigueur le bilan du président intérimaire de la République, et attire patriotiquement l’attention du peuple congolais et de l’opinion internationale sur les aspects sécuritaire, économique et électoral. En effet, en République Démocratique du Congo, on assiste de plus en plus à la déliquescence de l’État et à une répression sans précédent : Sur le plan sécuritaire : – le Conseil de sécurité des Nations Unies a reconduit jusqu’au 1er juillet 2018 les sanctions concernant la République démocratique du Congo (RDC) et prorogé jusqu’au 1er août 2018 le mandat du Groupe d’experts du Comité 1533 chargé de surveiller l’application des sanctions imposées ; – vu contexte politique préélectoral, les manœuvres relatives à une nouvelle loi électorale ne pourraient que générer des violences en RDC ; – des pays partenaires déconseillent des voyages touristiques, les conditions de sécurité n’étant pas réunies, surtout dans l’Est du pays (affrontements armés et enlèvements dans les Parcs des Virunga, de Kahuzi-Biega, de la Garamba) ; – la situation sécuritaire dans les provinces du Haut-Lomami, du Tanganyika, de Lualaba et du Haut-Katanga demeure très préoccupante, en particulier dans le triangle Pweto-Manono-Mitwaba, aux confins des districts du Tanganyika, de la région de Kalemie et du Haut-Katanga, où les agissements de groupes armés ne cessent de provoquer des déplacements massifs de populations, sans compter les actes de banditisme aux environs immédiats de Lubumbashi, y compris sur l’axe routier principal conduisant vers le poste-frontière de Kasumbalesa ; – les problèmes sociaux se sont cristallisés, dans le Kasaï, autour de successions de chefs traditionnels ; ils perdurent et risquent de déboucher sur d’autres affrontements ; – les Grandes villes, comme Kinshasa et Kisangani, sont en proie aux regains de violence : attaques armées, vols dans la rue, cambriolage de domiciles, vols à la roulotte, les car-jackings et les agressions… ; – l’insécurité dans les transports routiers et le manque de fiabilité de sociétés aériennes locales ne cessent de prendre de l’ampleur ; – l’interdiction de manifester, conformément aux dispositifs constitutionnels, le silence du président intérimaire de la République sur les violences survenues le 31 décembre dernier relevant tout simplement du mépris envers les Congolais. Sur le plan économique : – une crise économique durable due à la révision du taux de croissance du pays, qui oscille en moyenne autour de 0 %, voire moins ; – tous les indicateurs annoncent un horizon financier sombre, pendant que les noms de dirigeants figurent en bonne position dans les « Panama Papers » ; – les affaires et la politique s’entremêlent tellement que le pays est sous l’emprise d’un clan ; – les caisses de la plupart des gouvernorats sont vides, de même que celles de l’État central, au profit d’une petite clique ; – la mauvaise gouvernance ravage le secteur bancaire, générant ainsi l’évasion fiscale, la surfacturation du commerce extérieur, les investissements dans l’immobilier pour blanchir l’argent, les détournements de fonds publics… Sur le plan électoral : – le processus électoral est loin d’être apaisé, les conflits entre les différentes factions politiques s’accroissant davantage ; – la mainmise de la majorité présidentielle sur le processus électoral augure des élections non fiables, donc pas du tout démocratique ; – un processus électoral qui ne vaut rien du tout, les règles du jeu étant changé au profit de la seule majorité présidentielle… Compte tenu des éléments évoqués ci-dessus, la Direction Europe de l’ABACO demande aux forces vives de la République Démocratique du Congo de s’approprier carrément leur avenir en vue d’un Congo à jamais démocratique. Que vive la République Démocratique du Congo, libre de toute oppression ! Que 2018 soit l’année de la Libération du peuple congolais, de la sécurisation du territoire national, ainsi que de la pacification de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs ! Que nos martyrs soient honorés, le 4 janvier, comme cela se doit ! Fait à Paris, le 3 janvier 2018 Pour la Direction Europe de l’ABACO, Gaspard-Hubert Lonsi Koko Premier-Vice Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO).