Les 22 et 23 janvier 2018, s’est tenue dans le 14è arrondissement de Paris à l’Hôtel de Massa, siège de la Société des Gens de Lettres (SGDL) une formation des écrivains sur le thème « Introduction à l’état d’écrivain ».
Deux grands points au programme pendant ces deux journées : une réflexion sur le statut de l’auteur et l’épineux problème de ses droits concernant ses publications, le premier jour, suivie le lendemain des interventions d’auteurs et d’éditeurs sur la vie du livre ont constitué. Plusieurs écrivains et auteurs de la place de Paris, invités à ces deux journées, ont bénéficié des conseils des intervenants sollicités par la SGDL comme personnes ressources tout en découvrant certaines spécificités de la défense du droit de l’auteur par la SGDL Ont bénéficié de cette formation les écrivaines et écrivains dont les noms suivent : Kamil Barbarski, Jean Michel Guillaumé, Valérie Hanotel, Carole Caumont, Françoise Benassis, Elitza Guerguleva, François Bayle, Suzanne Aznayesh, Ben Camer, Noël Kodia, Maëlle Levacher, Elsa Dauphin, Régis De Sā Moreira, Aude Fieschi, Lou Vernet, Florian Parceillon (Marc Levy), Adrien Tomas et Nicolas Vargas.
Du statut social et des droits de l’auteur
Ayant le statut de travailleur indépendant, les auteurs, bien que ne vivant pas en majorité de leur plume, devraient correctement bénéficier de certains droits quand leurs œuvres sont diffusées dans le public par les éditeurs et certains organismes du livre. Au niveau de la SGDL, existe la protection sociale pour certains écrivains, souvent ignorés par ces derniers. C’est au niveau des problèmes des droits d’auteurs que certains écrivains ont été édifiés par les révélations de certains membres du staff de la SGDL et des personnes ressources invitées par celle-ci à l’occasion de ces deux journées de réflexion En principe toute œuvre de création impose à son auteur des droits dès lors qu’elle est portée au public par n’importe quel moyen de diffusion. Ici se pose le problème des relations entre l’auteur et son éditeur qui doit obligatoirement lui adresser une réédition du contrat. Aussi, les éditeurs reçoivent, pour chaque auteur qu’il a publié, des droits dus au titre de la copie privée numérique et du prêt en bibliothèque, par le biais de la Société Française des Intérêts des Auteurs (SOFIA), droits qu’il doit verser chaque année à l’auteur. Malheureusement plusieurs écrivains ne perçoivent pas ces droits de copie et de prêt en bibliothèque par la cupidité de certains éditeurs. Ce problème de droits d’auteur, surtout crucial pour les écrivains francophones, doit faire réfléchir leur communauté. Ces auteurs devraient se rapprocher de la SGDL pour la défense de leurs droits. Plusieurs écrivains du continent, publiés par les éditeurs africains évoluant en France, ne reçoivent en général aucune suite sur l’évolution de leurs publications dès que le contrat est signé et que l’ouvrage est mis sur le marché. Dans le monde du livre, il y a des éditeurs qui conditionnent le paiement des droits après la vente d’au moins deux cents exemplaires alors qu’ils savent pertinemment que rares sont les écrivains débutants qui peuvent honorer cette condition. Parfois, certains auteurs se font gruger par leur éditeur avec lequel ils n’ont plus de contact après la diffusion de l’œuvre Triste réalité, surtout pour les écrivains francophones.
Au cours de ces deux jours de réflexion, conseil a été donné aux écrivains de continuer à travailler avec le même éditeur si celui-ci se montre coopératif et continue, après la diffusion de l’ouvrage publié, d’entretenir des relations conviviales avec l’auteur.
Des paroles d’auteurs et d’éditeurs sur la vie du livre
Des témoignages d’auteurs et d’éditeurs invités par la SGDL comme personnes ressources ont démontré l’interdépendance qui existe entre l’écrivain et son éditeur, l’écrivain étant la matière première de l’éditeur. Au sujet des contrats à signer, ceux-ci doivent être lus attentivement et si possible, demander quelques précisions à la SGDL pour ne tomber dans les « pièges » de certains éditeurs. Car une maison d’édition est avant tout une entreprise avec ses impératifs. En principe, une année après la parution du livre, l’éditeur est tenu de rendre compte chaque année de l’évolution du niveau marketing du livre à l’auteur. Hélas ! Seules les grandes maisons respectent ce principe en général.
La Société des Gens de Lettres, une instance au service des auteurs
La majorité des écrivains francophones vivant sur le continent adressent leurs textes pour éventuelle publication à des maisons d’édition françaises. Leurs publications que l’on rencontre souvent dans les bibliothèques françaises sont assujetties aux droits de copie et de prêt en bibliothèques. Ces droits sont versés à leurs éditeurs par la SOFIA, droits que ces derniers devraient en principe attribuer aux ayant droits, c’est-à- dire les écrivains. Malheureusement certains ne s’acquittent pas de cette mission. En s’approchant de la SGDL, les écrivains francophones qui ne résident pas en France, peuvent améliorer leurs relations avec leurs éditeurs afin de déclarer les droits qu’ils devraient percevoir mais qu’ils n’ont pas par manque d’informations. Ils peuvent s’imprégner des statuts de la SGDL : https://www.sgdl.org/phocadownload/STATUTS_2010_modifies.pdf. Car la SGDL statue aussi sur les auteurs francophones outre-France. Son article 14 stipule : « Les auteurs étrangers, ne résidant pas en France, peuvent recevoir le titre honorifique de « Correspondant de la Société des Gens de Lettres ». Le Comité statue à cet égard. ». Un peu plus loin, l’article 30 est plus explicite sur les écrivains francophones, il est écrit : «Conformément à l’article IV bis des statuts, un Comité SGDL peut être constitué dans chacun des pays francophones. Il se compose de quatre membres auteurs d’œuvres de l’écrit. Le président du Comité national, choisi par le président de la SGDL parmi les sociétaires du pays intéressé, est proposé par lui à l’agrément du Conseil d’administration. Le président du Comité national nomme les trois autres membres composant ce Comité. Ses membres sont nommés pour trois ans. Leur mandat peut être renouvelé une fois pour la même durée. Chaque Comité national établit son règlement d’ordre intérieur fixant les conditions de son fonctionnement. Son rôle auprès de la SGDL sera consultatif. Ses attributions seront les suivantes : • il représente les auteurs de la SGDL dans tous les domaines correspondant à l’objet fixé aux statuts de la société. • il soumet un rapport annuel d’activité à l’assemblée générale ordinaire de la société ».
Mention spécial au staff de la SGDL et à ces personnes ressources, hommes et femmes de culture, qui ont eu à animer ces journées sur l’état de l’écrivain ainsi que ses relations avec le monde de l’édition. Il s’agit de Carole Zalberg, Catherine Plantec, Maïa Bensimon, Françoise Henry, Véronique Ovaldé, Denis Gombert, Alix Penent, Eric Lahirigoyen et Marie Sellier.
Avec cette session des 22 et 23 janvier 2018 sur le thème « Introduction à l’état d’écrivain », s’est écrite une autre page dans la conception objective des relations entre écrivains et éditeurs. S’y ajoute l’épineux problème des droits d’auteurs qui souvent opposent ces derniers à leurs éditeurs dans le décompte de leurs droits. Avec la SGDL, les valeurs du droit d’auteur s’avèrent compréhensibles.
Noël Kodia-Ramata, écrivain congolais