Ne sous-estimez pas les tyrans. En Afrique ou ailleurs, ils ont encore plus d’un tour dans leur sac.
En Afrique, les dictateurs se cramponnent au pouvoir contre la volonté du peuple, les élections n’étant que cérémoniales, pire des festivals de légitimation des incongruités. Dès lors, tombés en disgrâce, les autocrates demeurent incapables d’attirer sur eux, un regard de sympathies citoyennes, faute de règles acceptables d’apurement de leur lourd passif.
Au Congo Brazzaville, même les recommandations ecclésiastiques sont restées mortes, le silence règne en règle d’or dans la cité. Devant cette ignominie, les consciences universellement établies pour restituer la justice se taise. Et pourquoi ?
Ne compter plus sur la communauté internationale. Les condamnations et les sanctions de l’Union Africaine, de l’ONU, puis de l’organisation de la Francophonie auront toujours un train de retard sur les dictateurs en Afrique noire francophone.
Tant que ces institutions internationales dites « communauté internationale » ne voudront pas remettre en question leur complaisance générale envers tous ces tyrans et ces dictatures qui tripatouillent sans cesse les constitutions et se maintiennent indéfiniment au pouvoir par la fraude électorale systématique.
Les pouvoirs présidentiels excessifs perpétuent la culture du mensonge. Un président fort (en réalité un dictateur) est le socle de tous les copinages : les entreprises ont besoin de contrats ; les députés sont à la recherche de postes ; les investisseurs étrangers et surtout les mercenaires des affaires ont besoin des ressources disponibles, les sans-voix ont besoin de nourriture et d’un logement décent, pour ce faire, ils sont prêts à applaudir des escrocs notoirement connus.
Être dans le cercle du pouvoir (même dictatorial) arrange beaucoup de personnes pour bénéficier de quelques miettes du gâteau. Soit on est dans le culte ou l’adoration et on mange dans le système, soit on ose critiquer pour n’avoir rien au final. Ce culte atour du « dictateur-héros » n’est possible que parce que c’est la seule voie de la réussite dans un Etat défaillant. Avoir des convictions et s’y tenir a un coût au Congo Brazzaville en particulier et en Afrique en général.
La manipulation et la culture du mensonge en politique appauvrissent une Nation mais, beaucoup s’en accommode. En politique, il semble que la vérité soit perçue comme une faiblesse. Lorsque vous dites la vérité, même vos propres partisans peuvent penser qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous. Le culte de soi passe avant l’intérêt national. C’est la fin de tout contrat social. La rhétorique prime sur les idées.
Les promesses vides se succèdent aux promesses irréalisables et restent inlassablement stériles ; la pauvreté persiste année après année malgré des taux de croissance à deux chiffres. Dans un tel contexte, le développement tarde et seuls les amis du pouvoir arrivent à améliorer leur sort. Tout cela alimente la soif de pouvoir puisque c’est le seul horizon propice. Comment peut-on raisonnablement penser qu’un pays peut s’industrialiser en deux décennies, et pourtant ces chansons insipides vantant l’émergence son reprises en cœur par des élites qui n’y croient pas eux-mêmes.
Puis n’oublions pas que l’une des raisons de se cramponner au pouvoir reste les crimes, les malversations financières, le non respect des droits humains etc…, le pouvoir, même dictatorial confère une certaine immunité juridique. Rares sont les tyrans qui ont été emprisonnés pendant l’exercice de leur funeste fonction, on peut même dire aucun. Les condamnations de la communauté internationale sont juste formelles tant que le business est florissant avec le tyran.
La boutade du Président Jacques Chirac sur les Africains qui ne sont pas prêt pour la démocratie n’est pas totalement fausse même si certains pays Africains franchissent depuis quelques années le pas de l’alternance politique.
Un réel sursaut citoyen est nécessaire parce que la démocratie ne se décrète pas. Les populations doivent exiger des politiciens qu’ils remplissent leurs promesses dans des délais précis.
C’est ici l’occasion de se demander de quel avancée démocratique peut on être fière depuis le sommet de la Baule ? Peut–être le multipartisme cosmétique ou les élections régulières qui n’en sont pas. Dans des nombreux pays le personnel politique est resté le même depuis des décennies.
La politique du mensonge ne peut pas s’éterniser. Alors que l’on parle tant de la nécessité de l’éthique dans les entreprises privées, il serait temps d’exiger l’éthique en politique mais cela ne sera possible que si les populations font preuves d’exigence en surmontant leurs peurs.
Il faut sortir de la servitude volontaire. Cette servitude est le terreau idéal au mensonge. La fourberie, la manipulation, la pauvreté, la misère et donc les guerres .
Tous ces dictateurs ont réussi à se cramponner au pouvoir bien plus longtemps qu’eux ou leurs peuples n’auraient pu être en droit de s’y attendre. Malfaisants, ils l’étaient sans conteste. Mais on ne peut pas leur reprocher d’être des idiots. Si on les mesure à leur propre aune, ils ont même pas mal réussi.
Les dictateurs sont tout, sauf des cons, les autocrates d’aujourd’hui ne sont pas des imbéciles. Ils ont tiré des leçons des erreurs de leurs prédécesseurs. Les dictateurs modernes comprennent qu’il est dans leur intérêt de respecter les apparences des normes démocratiques alors même qu’ils les corrompent. Le jour des élections n’est pas un problème, tous les dégâts (l’utilisation de l’argent, des biens, les excès de pouvoir, les communications, le bourrage des urnes, les programmes informatiques trafiqués) tout ça a lieu avant le déroulement des scrutins.
Les tyrans contrôlent si habilement les ondes qu’il semble que ni la flambée de l’inflation, ni celle du taux d’homicides ne paraissent vraiment leur causer de tort politique. Il se pourrait bien que seule la nature, sous la forme du cancer qui ravage actuellement le corps de certains dirigeants, soit capable d’arrêter le chaos de certains pays africains. Les maladies des Présidents-tyrans ont toujours constitué les secrets les mieux gardés de la planète.
Le fait est que les chefs d’Etat, particulièrement ceux des pays autocratiques, semblent garder l’espoir d’un rétablissement miraculeux et craignent que la diffusion de leur bulletin de santé ne sonne le glas de leur carrière politique, faisant disparaître la flopée de courtisans qui les entoure et encouragerait les velléités putschistes.
Très souvent, les dictateurs refusent de s’avouer vaincus face à la maladie, seule chose qui leur résiste encore. Les dissimulations ont généralement valeur de déni. Apparaît alors l’image tristement pathétique de ces hommes s’accrochant au pouvoir, alors qu’ils ne parviennent même pas à tenir debout. Dans ce monde opaque où le secret médical et la raison d’Etat s’entrechoquent, les petits arrangements avec la vérité sont courants.
Le fait est que les chefs d’Etat, particulièrement ceux des pays autocratiques, semblent garder l’espoir d’un rétablissement miraculeux et craignent que la diffusion de leur bulletin de santé ne sonne le glas de leur carrière politique, faisant disparaître la flopée de courtisans qui les entoure et encouragerait les velléités de succession ou putschistes.
Dès lors, la question des causes de la faillite des élites africaines s’impose. Pourquoi les élites africaines ont-elles été incapables de servir l’intérêt général et de promouvoir le bien-être collectif ? Pourquoi ont-elles été incapables de construire l’unité nationale dans les Etats-multiethniques africains ? Pourquoi ont-elles été incapables d’exercer un rôle de médiation entre la tradition et la modernité ? Pourquoi n’ont-elles pas pu devenir des ponts et des passeurs culturels ? Pourquoi ont-elles échoué à exercer leur fonction d’éclairement dans un contexte de dualisme culturel et de crise des chartres traditionnels ? Pourquoi ont-elles plutôt été des forces de confusion, des générateurs de division, de clivage, de rupture et de conflits, des élévateurs de barrières, des forces de régression, de blocages et d’inertie ?
Le rôle de l’intelligentsia africaine semble, en effet, s’être cristallisé dans une fonction de clivage social et de séparation, au lieu de s’exprimer dans celui de la synthèse harmonieuse de la tradition et de la modernité, de la construction de l’unité nationale et de la solidarité sociale entre les diverses communautés rassemblées dans l’espace de l’Etat territorial postcolonial. Cette spécialisation dans le clivage, l’instrumentalisation, la dislocation sociale et économique, pourrait avoir sa source dans la genèse d’une nouvelle catégorie sociale qui fut produite par la colonisation pour des fins spécifiques.
Le principe de la division et de l’instrumentalisation fut le legs de la rationalité instrumentale qui a structuré le programme de l’éducation coloniale et postcoloniale, centré sur la formation d’une élite moderne au service de l’ordre nouveau, dont elle devait assurer la direction en tant que pouvoir autochtone.
Le rôle attribué aux élites modernes en tant qu’agents autochtones de transformation sociale fut donc celui de la rupture de l’ordre africain ancien et de son extraversion sous la logique de l’idéologie du développement et de ses finalités. Eduquées dans la séduction de la raison analytique occidentale qui permet de dominer la nature pour la soumettre, les élites modernes africaines en ont intériorisé le principe d’instrumentalité.
Au Congo Brazzaville, même les recommandations ecclésiastiques sont restées mortes, le silence règne en règle d’or dans la cité. Devant cette ignominie, les consciences universellement établies pour restituer la justice se taise. Et pourquoi ?
Ne compter plus sur la communauté internationale. Les condamnations et les sanctions de l’Union Africaine, de l’ONU, puis de l’organisation de la Francophonie auront toujours un train de retard sur les dictateurs en Afrique noire francophone.
Tant que ces institutions internationales dites « communauté internationale » ne voudront pas remettre en question leur complaisance générale envers tous ces tyrans et ces dictatures qui tripatouillent sans cesse les constitutions et se maintiennent indéfiniment au pouvoir par la fraude électorale systématique.
Les pouvoirs présidentiels excessifs perpétuent la culture du mensonge. Un président fort (en réalité un dictateur) est le socle de tous les copinages : les entreprises ont besoin de contrats ; les députés sont à la recherche de postes ; les investisseurs étrangers et surtout les mercenaires des affaires ont besoin des ressources disponibles, les sans-voix ont besoin de nourriture et d’un logement décent, pour ce faire, ils sont prêts à applaudir des escrocs notoirement connus.
Être dans le cercle du pouvoir (même dictatorial) arrange beaucoup de personnes pour bénéficier de quelques miettes du gâteau. Soit on est dans le culte ou l’adoration et on mange dans le système, soit on ose critiquer pour n’avoir rien au final. Ce culte atour du « dictateur-héros » n’est possible que parce que c’est la seule voie de la réussite dans un Etat défaillant. Avoir des convictions et s’y tenir a un coût au Congo Brazzaville en particulier et en Afrique en général.
La manipulation et la culture du mensonge en politique appauvrissent une Nation mais, beaucoup s’en accommode. En politique, il semble que la vérité soit perçue comme une faiblesse. Lorsque vous dites la vérité, même vos propres partisans peuvent penser qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous. Le culte de soi passe avant l’intérêt national. C’est la fin de tout contrat social. La rhétorique prime sur les idées.
Les promesses vides se succèdent aux promesses irréalisables et restent inlassablement stériles ; la pauvreté persiste année après année malgré des taux de croissance à deux chiffres. Dans un tel contexte, le développement tarde et seuls les amis du pouvoir arrivent à améliorer leur sort. Tout cela alimente la soif de pouvoir puisque c’est le seul horizon propice. Comment peut-on raisonnablement penser qu’un pays peut s’industrialiser en deux décennies, et pourtant ces chansons insipides vantant l’émergence son reprises en cœur par des élites qui n’y croient pas eux-mêmes.
Puis n’oublions pas que l’une des raisons de se cramponner au pouvoir reste les crimes, les malversations financières, le non respect des droits humains etc…, le pouvoir, même dictatorial confère une certaine immunité juridique. Rares sont les tyrans qui ont été emprisonnés pendant l’exercice de leur funeste fonction, on peut même dire aucun. Les condamnations de la communauté internationale sont juste formelles tant que le business est florissant avec le tyran.
La boutade du Président Jacques Chirac sur les Africains qui ne sont pas prêt pour la démocratie n’est pas totalement fausse même si certains pays Africains franchissent depuis quelques années le pas de l’alternance politique.
Un réel sursaut citoyen est nécessaire parce que la démocratie ne se décrète pas. Les populations doivent exiger des politiciens qu’ils remplissent leurs promesses dans des délais précis.
C’est ici l’occasion de se demander de quel avancée démocratique peut on être fière depuis le sommet de la Baule ? Peut–être le multipartisme cosmétique ou les élections régulières qui n’en sont pas. Dans des nombreux pays le personnel politique est resté le même depuis des décennies.
La politique du mensonge ne peut pas s’éterniser. Alors que l’on parle tant de la nécessité de l’éthique dans les entreprises privées, il serait temps d’exiger l’éthique en politique mais cela ne sera possible que si les populations font preuves d’exigence en surmontant leurs peurs.
Il faut sortir de la servitude volontaire. Cette servitude est le terreau idéal au mensonge. La fourberie, la manipulation, la pauvreté, la misère et donc les guerres .
Tous ces dictateurs ont réussi à se cramponner au pouvoir bien plus longtemps qu’eux ou leurs peuples n’auraient pu être en droit de s’y attendre. Malfaisants, ils l’étaient sans conteste. Mais on ne peut pas leur reprocher d’être des idiots. Si on les mesure à leur propre aune, ils ont même pas mal réussi.
Les dictateurs sont tout, sauf des cons, les autocrates d’aujourd’hui ne sont pas des imbéciles. Ils ont tiré des leçons des erreurs de leurs prédécesseurs. Les dictateurs modernes comprennent qu’il est dans leur intérêt de respecter les apparences des normes démocratiques alors même qu’ils les corrompent. Le jour des élections n’est pas un problème, tous les dégâts (l’utilisation de l’argent, des biens, les excès de pouvoir, les communications, le bourrage des urnes, les programmes informatiques trafiqués) tout ça a lieu avant le déroulement des scrutins.
Les tyrans contrôlent si habilement les ondes qu’il semble que ni la flambée de l’inflation, ni celle du taux d’homicides ne paraissent vraiment leur causer de tort politique. Il se pourrait bien que seule la nature, sous la forme du cancer qui ravage actuellement le corps de certains dirigeants, soit capable d’arrêter le chaos de certains pays africains. Les maladies des Présidents-tyrans ont toujours constitué les secrets les mieux gardés de la planète.
Le fait est que les chefs d’Etat, particulièrement ceux des pays autocratiques, semblent garder l’espoir d’un rétablissement miraculeux et craignent que la diffusion de leur bulletin de santé ne sonne le glas de leur carrière politique, faisant disparaître la flopée de courtisans qui les entoure et encouragerait les velléités putschistes.
Très souvent, les dictateurs refusent de s’avouer vaincus face à la maladie, seule chose qui leur résiste encore. Les dissimulations ont généralement valeur de déni. Apparaît alors l’image tristement pathétique de ces hommes s’accrochant au pouvoir, alors qu’ils ne parviennent même pas à tenir debout. Dans ce monde opaque où le secret médical et la raison d’Etat s’entrechoquent, les petits arrangements avec la vérité sont courants.
Le fait est que les chefs d’Etat, particulièrement ceux des pays autocratiques, semblent garder l’espoir d’un rétablissement miraculeux et craignent que la diffusion de leur bulletin de santé ne sonne le glas de leur carrière politique, faisant disparaître la flopée de courtisans qui les entoure et encouragerait les velléités de succession ou putschistes.
Dès lors, la question des causes de la faillite des élites africaines s’impose. Pourquoi les élites africaines ont-elles été incapables de servir l’intérêt général et de promouvoir le bien-être collectif ? Pourquoi ont-elles été incapables de construire l’unité nationale dans les Etats-multiethniques africains ? Pourquoi ont-elles été incapables d’exercer un rôle de médiation entre la tradition et la modernité ? Pourquoi n’ont-elles pas pu devenir des ponts et des passeurs culturels ? Pourquoi ont-elles échoué à exercer leur fonction d’éclairement dans un contexte de dualisme culturel et de crise des chartres traditionnels ? Pourquoi ont-elles plutôt été des forces de confusion, des générateurs de division, de clivage, de rupture et de conflits, des élévateurs de barrières, des forces de régression, de blocages et d’inertie ?
Le rôle de l’intelligentsia africaine semble, en effet, s’être cristallisé dans une fonction de clivage social et de séparation, au lieu de s’exprimer dans celui de la synthèse harmonieuse de la tradition et de la modernité, de la construction de l’unité nationale et de la solidarité sociale entre les diverses communautés rassemblées dans l’espace de l’Etat territorial postcolonial. Cette spécialisation dans le clivage, l’instrumentalisation, la dislocation sociale et économique, pourrait avoir sa source dans la genèse d’une nouvelle catégorie sociale qui fut produite par la colonisation pour des fins spécifiques.
Le principe de la division et de l’instrumentalisation fut le legs de la rationalité instrumentale qui a structuré le programme de l’éducation coloniale et postcoloniale, centré sur la formation d’une élite moderne au service de l’ordre nouveau, dont elle devait assurer la direction en tant que pouvoir autochtone.
Le rôle attribué aux élites modernes en tant qu’agents autochtones de transformation sociale fut donc celui de la rupture de l’ordre africain ancien et de son extraversion sous la logique de l’idéologie du développement et de ses finalités. Eduquées dans la séduction de la raison analytique occidentale qui permet de dominer la nature pour la soumettre, les élites modernes africaines en ont intériorisé le principe d’instrumentalité.