
LIBRES PROPOS. J’ai suivi attentivement et à trois reprises le discours télévisé de Vladimir Poutine à l’adresse d’Emmanuel Macron, rappelant à ce dernier un récapitulatif d’invincibilité historique de la Russie face à la France depuis l’ère de Napoléon et mettant Macron devant ses responsabilités avec sa politique va-t’en-guerre capable d’embraser toute l’Europe et provoquer la troisième guerre mondiale.
En réalité, Poutine ne s’est pas adressé à Macron. Macron est très affaibli par l’échec cuisant de sa politique intérieure et par le mécontentement de plus en plus généralisé de son peuple. Le président russe sait que c’est pour y échapper que Macron saisit toutes les opportunités de politique internationale en vue de faire diversion et de pouvoir se faire passer pour un héros qui cherche à sauver la démocratie et la paix en Europe et dans le monde.
Poutine en est bien conscient et sait que 68% des français sont opposés à la présence militaire française en Ukraine. Il cherche alors à utiliser cette fibre de colère populaire pour allumer le feu à l’intérieur de la maison France. Dans les jours qui viennent il faudra s’attendre à des soulèvements populaires dans de nombreuses villes françaises qui peuvent précipiter la fin de Macron.
Poutine n’utilisera point de troupes militaires ni des chars de combat ni des ogives nucléaires pour mettre Macron à genoux. Il cherche seulement à tordre le cou à son adversaire en retournant son propre peuple contre lui et en précipitant sa déchéance avec espoir d’installer à l’Elysée un pouvoir qui lui est plus favorable.
Tout comme les occidentaux à travers le faux printemps arabe à partir de décembre 2010, ont “surchauffé” l’opinion publique des pays arabes contre leurs dirigeants, la rhétorique de Kremlin va dans cette direction et, avec l’usage des réseaux sociaux, un tel narratif accroche beaucoup de françaises et de français aussi bien l’élite de l’Hexagone que sa plèbe.
Dans les semaines qui viennent, il faudra s’attendre à de grandes tensions sociales en France et dans d’autres pays européens acquis à la politique belliciste contre la Russie, au moment où l’opinion générale de leurs peuples aspire à la paix mondiale.
Wait and see.
Par Germain Nzinga