République, Etat et fonctionnaires : un tout.

TRIBUNE. Créée le 28 novembre 1958, la naissance de la République du Congo rime avec celle de l’Etat congolais. Et l’Etat, c’est avant tout les fonctionnaires qui le font fonctionner et c’est à eux que j’aimerai rendre hommage en ce jour anniversaire du jour où ils étaient appelés à servir leur propre république.

Ces enseignants, agents de santé, personnels administratifs, judiciaires, sécuritaires, des services financiers, sociaux, territoriaux, des communications et télécommunications… qui incarnent l’application du pouvoir d’Etat, rendent possible la jouissance des droits citoyens et sont investis de la légitimité de contrainte par l’autorité collective. Je vous rends hommage pour vos efforts, votre abnégation, votre souci du bien collectif et cette passion de servir la nation.

Vous êtes régulièrement vilipendés, sous-estimés, méprisés, manipulés, contraints et brimés jusqu’à votre retraite plus que méritée mais confisquée sans gêne. Pourtant, moi qui vous connait si bien et me considérerai jusqu’à la fin de ma vie comme des vôtres, sais avec quel esprit de responsabilité vous assurez ce sacerdoce et le servez au mieux de vos capacités et ce malgré le mauvais encadrement politique, la gestion des carrières devenue de plus en plus injuste, les formations que vous réclamez sans les obtenir, les conditions de travail précaires, les ordres non réglementaires et les salaires de misère.

Croyez bien que l’élargissement de ma connaissance à d’autres structures publiques me permet chaque jour d’apprécier encore mieux votre valeur. Quel enseignant ne corrige pas ses copies jusque tard dans la nuit, ou consommant ses week-ends sans prime? Qui n’a pas utilisé ses propres crédits téléphoniques pour le service public? Combien de fois n’avez vous pas sorti de votre poche quelques billets pour aider un usager à payer son transport? Combien malgré vos diplômes et vies civilisées avez quitté l’eau courante et l’électricité de la ville pour accepter des postes dans les conditions archéologiques de la brousse profonde? Ça ne se rencontre pas partout ailleurs dans le monde.

Ne vous sentez pas blessés par ce complexe de supériorité exprimé à votre égard de la part de certains compatriotes de la diaspora ou des grosses multinationales privées. Ils rêvent en réalité d’être à votre place. Et c’est au fond en leur honneur et à l’avantage des ressources du Congo qui prouve disposer ainsi d’un tel réservoir de passion patriotique et d’une vision si exigeante de l’Etat. Ils sont pardonnables de ne pas imaginer combien vous vous saignez aux 4 veines, et à quel point des contraintes qui vous dépassent viennent saper vos efforts. Mais enfin, devoir de réserve exige, ça reste entre nous.

Je m’adresse bien sûr à cette majorité qui exerce au nom du peuple congolais, par le peuple et pour le peuple, et aucunement à ceux qui servent un homme, une famille, un clan, une ethnie ou un parti à travers leurs responsabilités publiques. Ceux là sont la honte et l’antithèse d’Etat. Aux désabusés et découragés, il y’a toujours dans nos services un homme, une femme, un modèle qui nous rappelle ce pourquoi nous sommes là et combien rester digne et serviable nous enrichie humainement et finira par produire ses fruits sur des générations entières.
Soyons moins individualistes, plus solidaires et plus engagés à exiger le meilleur pour nous-mêmes et pour l’intérêt collectif et nous aiderons à faire avancer cette nation comme nos aînés le firent en août 1963, ou encore au dernier trimestre 1990. L’Etat c’est vous, les vrais hommes d’Etat c’est donc vous.

Bonne fête de la République, bonne fête de l’Etat congolais à tous les fonctionnaires.

Hervé Mahicka

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