Reprise attendue du commerce mondial des marchandises en 2017 et 2018

L’incertitude des politiques est le principal facteur de risque, selon l’OMC

La croissance du commerce mondial des marchandises en volume devrait reprendre cette année pour atteindre 2,4%, a annoncé l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Cette évolution représente une amélioration en comparaison avec le taux très faible de 1,3% enregistré en 2016, dû en partie à des facteurs cycliques liés au ralentissement général de l’activité économique, a indiqué l’agence onusienne.
Mais en raison de la grande incertitude au sujet de l’évolution économique et politique à court terme qui rend la prévision plus risquée, l’OMC a estimé que ce chiffre serait placé dans une fourchette allant de 1,8% à 3,6%.
Et pour cause, « l’orientation imprévisible de l’économie mondiale à court terme et le manque de clarté au sujet des décisions que prendront les gouvernements en matière de politiques monétaires, budgétaires et commerciales accroissent le risque que l’activité commerciale soit freinée », a-t-elle expliqué.
En effet, une poussée d’inflation entraînant la hausse des taux d’intérêt, le resserrement des politiques budgétaires et l’imposition de mesures pour limiter les échanges pourrait empêcher une plus forte croissance du commerce au cours des deux prochaines années, a prévenu l’OMC dans une note rendue publique mercredi 12 avril.
Pour le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo, « le commerce peut renforcer la croissance mondiale si la circulation des marchandises et la fourniture de services transfrontières se font quasiment sans entraves ».
Le portail officiel de l’organisation rapporte que l’on pense néanmoins que « si les responsables politiques tentent de remédier aux pertes d’emplois dans leur pays en imposant de sévères restrictions aux importations, le commerce ne peut pas aider à stimuler la croissance et peut même freiner la reprise ».
Dans un ton plus rassurant, le patron de l’OMC a toutefois assuré qu’en dépit du fait que le commerce cause des perturbations économiques dans certaines communautés, « ses effets négatifs ne doivent pas être exagérés et ne doivent pas masquer ses bénéfices en termes de croissance, de développement et de création d’emplois ».
Roberto Azevêdo pense ainsi qu’« il faudrait considérer le commerce comme une partie de la solution aux difficultés économiques, et non comme une partie du problème ».
A en croire les économistes de l’OMS, la croissance du commerce mondial offre également de meilleures perspectives en 2018. Elle devrait suivre la même tendance pour s’établir entre 2,1% et 4%.
Comme l’a relevé l’OMC dans un communiqué, la reprise du commerce mondial cette année et l’année prochaine est fondée sur la croissance attendue du PIB réel mondial, estimée à 2,7% en 2017 et à 2,8% en 2018 aux taux de change du marché.
Mais pour parvenir à ces taux de croissance, l’organisation a estimé qu’il faudrait en grande partie que la croissance du PIB mondial atteigne les niveaux prévus de 2,7% cette année contre 2,3% en 2016 et 2,8% l’année prochaine.
« Bien qu’il soit raisonnable de penser que ces niveaux peuvent être atteints, une telle croissance représenterait une nette amélioration par rapport au taux de croissance du PIB de 2,3% enregistré en 2016 », souligne-t-on de même source.
Il faut dire que cette estimation du PIB s’appuie sur l’hypothèse que les économies développées maintiennent des politiques monétaires et budgétaires globalement expansionnistes et que les économies en développement continuent de se redresser après leur récent ralentissement.

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