RDC. Quand un post sur Facebook traumatise un proche de Félix Tshisekedi

TRIBUNE. En réaction à mon dernier post dans lequel je souligne que Félix Tshisekedi pourrait connaître le même sort que Laurent-Désiré, une personne très proche de celui-ci m’écrit, toute furieuse, n’hésitant pas à me traiter de « haineux », de « diable » et j’en passe.

Je tente de la calmer, de lui expliquer, comme je l’ai souligné dans le post, qu’il ne s’agit pas d’un souhait mais d’une analyse froide de la situation, rien n’y fait. Mon interlocuteur est tellement en colère qu’il enchaîne les petits noms d’oiseaux à la vitesse de l’éclair avant de conclure : « Je ne te parlerai plus jamais, plus jamais ».

D’habitude, je réponds à ce genre de situation par un sourire et un haussement d’épaules, à défaut d’enfoncer le clou de sorte à choquer davantage l’individu qui m’attaque sans raison. Mais là, j’ai ressenti de la compassion pour la personne. Malgré la brutalité de ses propos, je pouvais percevoir un mélange de colère et d’amertume teinté d’inquiétude. C’est comme si elle anticipait le futur avec angoisse à la lecture de mon post. Ayant compris cela, je me suis refusé à sortir le marteau, me contentant de lui dire qu’elle finira par comprendre un jour…

Cette histoire m’a inspiré la réflexion qui suit sur l’importance pour un chef de savoir s’entourer et de savoir qui écouter. Et ici je pense à Félix Tshisekedi.

Pour arriver à composer une équipe compétente, un chef doit évaluer ses futurs collaborateurs sans complaisance. Il doit s’évaluer lui-même, trouver ses forces et ses faiblesses, et faire le même exercice avec les personnes qui l’entourent. Il faut regarder autant le savoir-faire que le savoir-être. Cet exercice, Félix Tshisekedi ne l’a jamais fait; ce qui fait de la présidence de la République rd congolaise un repaire de délinquants et d’experts en médiocrité. Par conséquent, tout ce que fait le régime semble tirer par les cheveux. C’est le triomphe de la politique du vide et du tâtonnement doublée d’une désacralisation accélérée des institutions de l’État. Résultat : la RD Congo est devenue la risée du monde entier, à commencer par les pays voisins qui n’hésitent pas à se payer sur la bête. Rwanda, Ouganda, Burundi, Kenya, Tanzanie… tous ces pays ont compris qu’ils pouvaient profiter d’une RDC faible dirigée par un Tshisekedi totalement déconnecté de la réalité.

Au sujet du Rwanda et de l’Ouganda, par exemple, on n’avait pas besoin d’être un génie pour savoir que les mamours entre Félix Tshisekedi et son « frère » Paul Kagame allaient mal finir. On n’avait pas non plus besoin d’être un devin pour comprendre que l’Ouganda flirte avec le M23, que ces deux pays (Rwanda et Ouganda) travaillent contre les intérêts de la RDC. L’histoire dramatique de cette région ne nous apprend-elle pas que les dirigeants de ces deux États voyous ont participé à l’assassinat de trois chefs d’État (J. Habyarimana, C. Ntaryamira & L-D Kabila) dans la région ? A-t-on vraiment besoin d’expliquer cela aux Tshilombistes et alliés ?

À la lumière des tensions internes et externes (au niveau sous-régional) que connaît la RDC aujourd’hui, affirmer que Félix Tshisekedi pourrait connaître le même sort que Laurent-Désiré Kabila n’est pas une vue de l’esprit. Il ne s’agit pas non plus d’un souhait — puisqu’aucun Congolais sérieux ne peut souhaiter l’échec et/ou la mort de Félix —, mais d’une analyse froide au regard de la conjoncture actuelle. À qui la faute si l’on vient à poser un tel constat ?

À Félix Tshisekedi lui-même en premier lieu, puisqu’il a fait le choix de mal s’entourer. Personne autour de lui ne semble être capable de lui dire certaines vérités. Or un vrai chef doit s’entourer des gens capables de lui dire des choses qu’il n’a pas nécessairement envie d’entendre. Il attend de ses collaborateurs des analyses froides des situations au meilleur de leur connaissance.

Je comprends la réaction de ce proche de Félix Tshisekedi qui est très remonté contre moi. Sa réaction, comme celle de nombreux membres du clan, est à la hauteur des liens familiaux et émotionnels qui le lient à Tshilombo. On peut le comprendre. Mais dans ce genre de situation, les émotions n’ont pas leur place. Au lieu de faire la politique de l’autruche et de continuer à justifier l’injustifiable, cette personne, comme le reste des Tshisekedistes Tshilombolisés, devrait plutôt inviter Félix à davantage de sérieux et de rigueur dans la gestion de l’État.

Un chef qui sait s’entourer se protège de lui-même et des autres. L’art de la réussite consiste à savoir s’entourer des meilleurs. Pour réussir dans son ou ses entreprises, un chef doit privilégier les relations positives qui l’aident à avancer, grandir et atteindre son plein potentiel. Ce qui n’est pas le cas de Félix Tshisekedi et de ses proches, qui préfèrent s’entourer des flatteurs et autres cireurs de pompe du Congo et de sa diaspora. Côtoyer des individus pareils, dont la vie se résume à caresser le pouvoir dans le sens du poil, est dangereux. La RD Congo est un pays si important sur la scène internationale que la gérer à la manière d’un ligablo ou d’une business familiale et/ou clanique pourrait se révéler suicidaire pour celui qui la dirige. Ce n’est pas l’avènement de Félix Tshisekedi à la tête de ce pays stratégique convoité qui changera les choses.

Je bois mon lait nsambarisé…

Par Patrick Mbeko

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