Maman Anne-Catherine Ekwayombo dit maman Ewaso s’est éteinte le mercredi 27 Février 2019 Kinshasa. L’icône féminine du secteur médiatique en RDC (République Démocratique du Congo) et comédienne de légende au Théâtre national congolais avait 82 ans.
Il y a un, dans le cadre de la journée internationale de la femme, l’Union Congolaise des Femmes des Médias(UCOFEM), a organisé deux journées de réflexion autour du thème « médias et images de soi », soit du 5 au 6 mars 2018 à l’Université pédagogique nationale et au Centre Wallonie Bruxelles à Kinshasa.
Si La première journée a été consacrée aux conférence-débats où des intervenants ont tour à tour scruté le sujet du jour en décelant des éventuels problèmes mettant en cause l’image de la femme dans le secteur de média en République Démocratique du Congo.
La deuxième journée au Centre Wallonie a été plus consacrée à la cérémonie de création du « Prix maman Ewaso », qui a rendu hommage à Madame Anne-Catherine Ewaso, icône féminine du secteur médiatique en RDC.
« Ce prix était une façon d’exprimer la solidarité et la reconnaissance en cette génération pionnière du secteur médiatique en RDC. C’était aussi un moyen pour UCOFEM d’honorer le travail réalisé pendant près de 50 ans de carrière, à la Radio-Télévision Nationale Congolaise, par Mme Ewaso, ancienne animatrice et productrice des émissions radiotélévisées », qui a fait la pluie et le beau temps de la presse congolaise.
Le prix Maman Ewaso dont il est question ici va commencer à être décerné l’année prochaine aux femmes, aux hommes, mais aussi aux institutions qui vont se distinguer par rapport à la question de la femme. Ce prix est un moyen pour dire au monde entier que les femmes peuvent se mettre ensemble, elles peuvent se soutenir et peuvent aussi être solidaire.
Qui est Catherine Ekwayolo «Maman Ewaso» ?
De son vrai Nom Anne-Catherine Ekwayombo « Maman Ewaso », âgée de 82 ans, était une bibliothèque vivante. C’est une ancienne journaliste-animatrice et productrice d’émissions Radiotélévisées à la RTNC, avec une ancienneté de plus de 50 ans dans le secteur médiatique.
Maman Ewaso est née à Kinshasa. Elle a fait ses études primaires à Kinshasa, alors Léopoldville, ancienne lycéenne de Saint pierre dans la commune de Kinshasa. En 1960 elle postule pour un poste d’animatrice à la Radio Nationale Congolaise. Elle a été retenue pour présenter les émissions en lingala. Ses toutes premières prestations remontent en 1961. Elle y a trouvé maman Pauline, Abongi Collette, Mombila Louise, Mananga Joséphine, Djamani Gertrude et autres.
Ce sont ces personnes qui l’ont accueilli et encadrer dans le métier. Son travail à la
Radiotélévision nationale congolaise consistait à présenter les émissions : « Disque demandé », «Mituna pe biyano», les avis de recherche ainsi que les nouvelles
en Lingala.
A son arrivée à la RTNC, elle se fait remarquer par son courage et son
dynamisme.
C’est ainsi qu’elle fut sollicitée pour tourner la publicité d’une lessiveuse par une savonnerie de la place. Elle est donc la première femme à figurer dans une production publicitaire.
Ça sera un début d’une longue carrière dans l’animation, la production et même le théâtre et des sketchs dans la revue Lokole et dans « Cabaret de la semaine ». Elle a joué et interprété ces rôles jusqu’à la fin des années 1974.
Signalons qu’à l’époque où Annie Francisca Ekwayolo a commencé, il n’y avait pas encore la télévision, tout se faisait à la Radio. Les Congolais, puis Zaïrois à l’époque découvrent les petits écrans en 1965 quand Mobutu prend le pouvoir par coup d’Etat.
Par ailleurs, Annie Francisca Ekwayolo sera débaptisée « Maman Ewaso» par l’un de ses collègues de service « Molangi ya Pembe ». Ewaso, synonyme d’une belle femme, bien éduquée et instruite, mais surtout femme possédant une belle voix. Outre ses qualités d’animatrice, Ewaso était aussi institutrice.
C’est à ce titre qu’elle a été sollicitée par les sœurs religieuses de l’école conventionnée catholique lycée Toyokana pour animer des séances de causerie éducative et morale à l’intention des Lycéennes.
Doyenne de la presse congolaise, elle a longtemps conseillé aux femmes de lui emboiter le pas, d’être sage, respectueuse et surtout de respecter leurs ainés, d’aimer le travail et de l’exercer avec dévouement et passion.
Clément Ossinondé (avec Iso/ Ucofem)