
POINT DE VUE. Je suis de ceux qui ont appelé à l’organisation d’un vrai dialogue national afin d’apaiser les tensions et de favoriser la cohésion et l’unité nationales.
Au regard de la situation dramatique que traverse la RDC depuis la résurgence du M23, j’ai proposé que Félix Tshisekedi forme un «gouvernement de guerre» composé essentiellement de technocrates et des gens issus de la société civile non liée au monde politique. Mais à voir comment les choses évoluent, tout porte à croire que le soi-disant gouvernement d’union nationale en gestation ne sera pas très différent de ce à quoi le régime de Félix Tshisekedi a habitué les Congolais.
Un remake de l’Union sacrée dans lequel il sera essentiellement question de partage de postes et de frustrations. Les positions vont se cristalliser, voire se radicaliser, et la seule alternative acceptable pour les protagonistes et/ou belligérants sera d’en finir avec le camp adverse.
Au regard de la configuration politique actuelle et du rapport de force sur le terrain militaire, il y a de fortes chances que Félix Tshisekedi y laisse sérieusement des plumes. Sa parole totalement décrédibilisée, lui-même rejeté par une frange importante de la population congolaise, il lui sera difficile de manœuvrer sereinement dans une région où il semble quasiment isolé, pour ne pas dire hors-jeu.
Tout en comprenant la volte-face du gouvernement congolais, qui a finalement décidé de négocier directement avec le M23, je ne vois pas comment Tshisekedi pourra tirer son épingle du jeu dans un environnement aussi politiquement et militairement chargé ?!
Certes, Dieu seul connaît l’avenir, dit-on, mais il ne serait pas surprenant qu’un consensus se dégage au niveau régional et international sur la nécessité de l’écarter du pouvoir par tous les moyens. Une situation à laquelle fut confronté Laurent-Désiré Kabila avant son assassinat…
Je bois mon lait nsambarisé..
Par Patrick Mbeko