Quand la Chine pille la RDC…

PARLONS-EN. Selon un rapport d’audit du contrat Chine-RDC, « infrastructures contre mines », la Chine a exploité jusqu’à ce jour les ressources minières congolaises d’une valeur de 9 milliards USD. En contre-partie, elle n’a construit que des infrastructures estimées à environ 822 millions USD.

Pour votre gouverne, la convention entre la RDC et la Chine est en vigueur depuis 2008. Cet accord prévoyait le troc du cuivre et du cobalt congolais contre la construction d’infrastructures pour un montant de 9 milliards de dollars. Ce montant avait été revu à la baisse en 2009 et fixé à 6 milliards de dollars à la suite de pressions du Fonds monétaire international (FMI).

Cet accord Chine-Rdc devrait offrir des gisements miniers congolais à la Chine au profit de la construction des plusieurs infrastructures modernes sur toute l’étendue de la RDC. Étaient prévus plus de 3 500 km de routes, autant de kilomètres de chemins de fer, des infrastructures de voiries à Kinshasa, 31 hôpitaux de 150 lits et 145 centres de santé. Pas moins de 2 000 logements sociaux dans la capitale, 3 000 en province, ainsi que deux universités modernes devaient être également bâties.

Selon une note technique de l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT), les projets réalisés par les groupes chinois sont très loin de satisfaire aux engagements.

D’autre part, le même rapport déclare que la RDC a mis à la disposition de cette convention des gisements dont la valeur réelle est estimée à plus de 90 milliards USD. Alors que sur terrain, il n’existe aucune visibilité sur les infrastructures que les sociétés chinoises devraient livrer.

À en déduire que la guerre est sur tous les fronts en RD Congo. Il y a celle qui se fait avec des canons à l’Est. Il y en a une autre qui se fait à l’Ouest où le patrimoine économique du pays est complètement bradé : les mines offertes sous des contrats aux clauses floues. Les banques nationales vendues à vil prix à des consortiums étrangers juste pour sécuriser la durée du régime en place. Des ports nationaux privatisés au profit d’une oligarchie familiale. Et tant d’autres pans de l’économie nationale sous le contrôle direct des expatriés…

La souveraineté perdue à l’Est suite aux conquêtes militaires des armées étrangères sous le couvert de force régionale se conjugue à l’Ouest du pays, avec une mise sous coupe réglée de toute l’économie nationale.

Plusieurs vautours écument tous les secteurs de l’économie du pays et rien que la chine à elle seule réussit à piller la somme équivalente au double du budget annuel de la RDC. En une décennie, des milliards de dollars partent en fumée en contrepartie des infrastructures évaluées à moins qu’un dixième du coût réel des minerais simplement parce que la gouvernance congolaise accuse un manque criant de niveau de planification et une absence de mécanismes de suivi et d’évaluation de ce qui a été décidé depuis deux décennies.

On est mal barré…

Par Germain Nzinga

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