Portrait : Dieudonné Ifissa, une des icônes de la comédie au Congo Brazzaville

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Dieudonné Ifissa est l’un des pionniers de la comédie et de l’humour aux côtés du célèbre humoriste KabaNdoudi alias Kabas.

Enseignant de carrière et actuellement inspecteur des collèges, Dieudonné Ifissa est l’un des pionniers de la comédie et de l’humour aux côtés du célèbre humoriste KabaNdoudi alias Kabas. Il a également joué dans l’orchestre du lycée Karl Marx de Pointe-Noire «Les patriotes», dans la troupe théâtrale Ferdinand Mouangassa, chanté aux côtés de l’artiste-musicien Kali Djatou dans sa célèbre chanson «Premier salaire» et de Fernand Mabala.

«Je ne sais même pas si je suis humoriste», se défend-il tout en affirmant que ce talent est un héritage de son grand-père qui était, dans son état de cécité, un des meilleurs chanteurs et un des meilleurs batteurs de tam-tam de son village. Il indique également que tous ceux qui sont des contrées Pounou et Bouissi savent que sa mère était aussi une conteuse de renom. Il affirme avoir été influencé par ces deux personnages.

Outre ces deux membres de sa famille, Dieudonné Ifissa a aussi connu l’influence des artistes comme Mangobo du Congo-Kinshasa et KabaNdoudi. «La comédie a joué un rôle prépondérant pour m’aider à vaincre ma timidité», confie-t-il. Au cours de sa tendre enfance, il se demandait toujours s’il était capable de prendre la parole en public parce que la timidité était son principal mal.

«Je suis plus à l’aise dans la comédie», ajoute Ifissa qui ne s’estime pas dans son assiette dans la chanson.

Rencontre avec KabaNdoudi

«J’ai rencontré KabaNdoudi au lycée. Il écrivait des poèmes qui étaient souvent affichés et c’est lui qui m’a fait intégrer la troupe théâtrale universitaire Ferdinand Mouangassa dans laquelle j’étais le seul lycéen», souligne-t-il. Il explique que certains membres de cette troupe n’acceptaient pas sa présence, l’un d’eux avait poussé le zèle jusqu’à le traiter de collégien pour mieux le ridiculiser.

C’est aux côtés de KabaNdoudi qu’il rencontre le premier vent du succès avec la mise sur le marché de la cassette «La conférence de presse» en 1988. Pour lui, KabaNdoudi a dépassé l’étape d’ami, c’est un parent. Lorsqu’il a appris qu’il avait des problèmes de santé, il a quitté son domicile et s’est installé chez lui pour mieux lui apporter son assistance.

«Lorsque la cassette est sur le marché, Jean Miché Kankan du Cameroun nous a dit que nous lui faisions écran», déclare-t-il. Il ajoute que cette cassette était vendue comme des bouts de pain aux coins de rues et avenues. Elle était écoutée dans les bars-dancings, les autobus et les taxismais avec diverses interprétations, positives ou négatives. Les camerounais par exemple les accusaient d’avoir imité le président Paul Biya ; les gabonais estimaient que Kabas imitait le président Omar Bongo Ondimbaet les congolais pensaient qu’il s’agissait de la manière de parler du président congolais Denis Sasou N’guesso ou les frères ressortissants du département des Plateaux, précisément les Gangoulous.

«Ce sont des choses qui arrivent, Jean Miché Kankan n’était pas Bamiléké mais il imitait l’accent des Bamilékés», explique-t-il, arguant qu’ils n’avaient pas imité un quelconque Chef d’Etat congolais mais que ce sont les gens qui leur affectaient ces accents. Il souligne que des enquêtes avaient même eu lieu et des ragots avaient été rapportés qu’ils étaient aux arrêts alors qu’ils vivaient le retour de leur travail artistique dans les rues et avenues du pays.

Le groupe de KabaNdoudi a produit, la conférence de presse ; la belle-sœur ; l’agriculture et entre autres le patron et l’ITIE.

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