Qui est le Cardinal Emile BIAYENDA ? L’abbé Olivier Massamba Loubelo a répondu à cette interrogation en indiquant que, de l’année d’ordination en 1958, à sa mort, le 22 mars 1977, le Vénéré pasteur se révèle comme un ami du Christ et un ami des hommes qui sait compter sur la force de Dieu. Sa thèse de sociologie, écrite à l’institut catholique de Lyon en 1968, est la preuve de la volonté de l’abbé BIAYENDA, de ne pas dissocier la pratique religieuse de la transformation réelle de la société, l’intelligence de la foi et le développement humain intégral.
De cette thèse « Coutumes et Développement chez les Bakongo du Congo-Brazzaville », Hélena SITTA en fera son sujet de communication. Pour elle, la personnalité du Cardinal Emile BIAYENDA, avant l’œuvre doctorale, est une piste novatrice ; un chemin à suivre et un modèle de vie à proposer. Pour le Vénéré pasteur, le développement ne se réduit pas à la simple croissance économique. Pour être authentique, il doit être intégral, c’est-à-dire promouvoir tout l’homme.
Alphonse Nioka et Denis SAMBA, ont abordé le thème de la famille, un autre chantier du Cardinal Emile BIAYENDA. Ces deux auteurs, dans leur intervention intitulée : La famille dans l’œuvre du Cardinal Emile BIAYENDA, se sont promenés dans sa lettre pastorale sur la famille. La famille ou kaa-nda, cette énergie (kaa) appelée être transmise au loin (nda), fut une structure forte et dynamique, mais aujourd’hui en déconstruction continue. Elle ne puise et ne se nourrit plus du mboongi. Le cardinal Emile BIAYENDA, dans cette lettre, tire une sonnette d’alarme, de ce lieu où l’homme s’éveille à la vie.
Rudy Mbemba-Dya-Bô-Benazo-Mbanzulu a présenté le Cardinal Emile BIAYENDA et la conscience du devenir de l’être ou du muuntu dans la dynamique du développement intégral. Il a rejoint Héléna SITTA pour parler du développement intégral. Pour le Vénéré pasteur, il ne peut y avoir de développement sans entreprise d’édification de la personne humaine, ni d’homme conscient, libre responsable sans éducation. Le développement intégral, tel qu’il est perçu par le Cardinal E. BIAYENDA, est une prise en compte de la totalité de la vie humaine, de la dimension économique et sociale à la dimension spirituelle…et ce, à partir d’une analyse aussi poussée que possible de tous les facteurs exerçant une action sur son édification et par là même sur le développement en général.
En partant de la conclusion de la lettre sur l’éducation du cardinal Emile BIAYENDA, Dominique M’fouilou en est arrivé à l’analyse selon laquelle, les propos du Vénéré pasteur révèlent non seulement les enjeux de la tradition dans une société en mutation et en crise, mais aussi les défis à relever par toutes les composantes de la société congolaise, pour que le processus de développement parvienne à concilier les exigences du changement inéluctable et celles de la continuité nécessaire de la vie culturelle du peuple.
Justin Gandoulou a, d’une part, présenté le cardinal Emile BIAYENDA comme un acteur social pas comme les autres, face à la problématique de l’éducation des enfants et des jeunes Congolais. D’autre part, comme un visionnaire tout en relevant que : « Plusieurs décennies après avoir été appelé auprès du Seigneur, l’ombre du Cardinal plane encore au-dessus du Congo. En effet, le chantier envisagé n’ayant pu se concrétiser, la dérive constatée ne faisait que s’amplifier ravivant le souvenir des préoccupations du Cardinal en matière d’éducation des jeunes. »
Enfin, sous le titre « Construire les chemins de paix et de dialogue avec le Cardinal Emile BIAYENDA », l’abbé Adolphe Tsiakaka a rapporté que pour le Cardinal Emile BIAYENDA, la paix ne peut se construire que si les deux parties prennent la peine de s’asseoir et de se parler, de se respecter et de s’écouter. S’asseoir avec l’autre suppose que son regard sur cet autre change. D’où la nécessité pour les hommes de marcher au préalable sur le chemin de la conversion autrement dit du retournement, pour pouvoir changer d’attitude vis-à-vis de son interlocuteur et de favoriser un environnement propice au dialogue.
En somme, un travail monumental sur l’œuvre du Cardinal Emile BIAYENDA préfacé par Monseigneur Guy-Marie Bagnard pour qui le Cardinal BIAYENDA « est une belle figure de l’église africaine », et ce, sous la direction de Taàta Mu-Saànda, l’honorable abbé Adolphe Tsiakaka. Un ouvrage remarquable fort édifiant sur la pensée d’Emile Cardinal BIAYENDA lequel a été publié par les Editions ICES en mars 2013.
TAÀTA N’DWENGA
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