Non à l’ethnocentrisme comme modèle politique au Congo Brazzaville

TRIBUNE. Depuis des décennies, l’ethnocentrisme cette tendance à privilégier le groupe ethnique auquel on appartient et à en faire le seul modèle de référence est devenu le modèle politique idéal au Congo Brazzaville.

L’élite congolaise en panne d’idées rénovatrices à proposer au peuple Congolais n’a trouvé mieux que de se réfugier derrière l’ethnie, la région ou le département. L’élite congolaise jusqu’aujourd’hui n’a pas encore compris qu’est-ce qu’une République(la république désigne un mode de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par des personnes élues, le Chef de l’état n’est pas le seul à détenir le pouvoir qui n’est pas héréditaire?

La République exprime le corps des valeurs dans lesquelles les Congolais doivent se reconnaître et qui doivent construites au fil de notre histoire commune qui a été souvent douloureuses. L’ égalité des droits entre citoyens Congolais, le respect des libertés fondamentales, la liberté d’expression doivent être des valeurs qui fondent notre république qui est comme un refuge face à l’ethocentrisme croissant. La République doit exprimer une ambition collective, un principe d’action, un mouvement vers le progrès comme les pères de l’indépendance l’ont défini au travers de notre devise:Unité*Travail*Progrès.

L’ethnocentrisme est tellement ancré dans l’inconscient des Congolais est devenu la norme politique car chacun pense d’abord à son ethnie et non pas à la République, c’est pour cela que nous avons des partis politiques ethnocentristes, sans vision collective, républicaine dont le seul but est d’imposer une hégémonie ethnique au sommet de l’état.

Toute la vieille classe politique congolaise fond recours à l’ethocentrisme une fois aux affaires (le cabinet du Premier ministre Clément Mouamba est rempli des personnes de son ethnie originaire de la Lekoumou, André Okombi Salissant a fait autant quand il était ministre, Parfait Kolelas, Matthias Dzon, Hellot Mampouya, Jean Marc Tchistère Tchicaya et enfin le Président de la République lui-même.

D’ailleurs cette situation n’inquiète nullement l’élite congolaise corrompue et la diaspora qui est sensée d’orienter le peuple étant donnée qu’elle bénéficie d’une double culture dans les pays démocratiques respectifs.

A cinq mois des élections présidentielles de 2021, il est indispensable que ce sujet soit débattu par tous les candidats afin que cette idéologie anti-Républicaine soit combattue et éradiquer dans le paysage politique.

L’etablishment au pouvoir se sert de L’ethnocentrisme comme doctrine politique afin de régner au pouvoir face à une opposition qui va dans la même direction y compris la diaspora incapable de se distinguer.

D’ailleurs, aujourd’hui, l’invasion de la vie publique par les ambitions personnelles, la confusion entre intérêts publics et privés, les calculs et batailles égocentriques au détriment du débat d’idées, le narcissisme en politique, représentent une véritable trahison au regard de l’idéal républicain.

Il revient à la nouvelle génération des hommes politiques de proposer une vision républicaine opposer à toute idée d’ethnocentrisme pour sauver la République.

Evrard NANGHO – Président national du Modec.

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