Niger: une croissance de 5,2% attendue pour 2018

« La performance macroéconomique globale du Niger reste forte et les réformes, ainsi que le soutien des partenaires techniques et financiers, ouvrent une fenêtre d’opportunité pour les années à venir », a déclaré dernièrement Christoph A. Klingen qui a conduit une mission du Fonds monétaire international (FMI) à Niamey, du 28 mars au 10 avril 2018.

À l’issue de la visite, qui visait à mener des discussions sur la deuxième revue du programme appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC), il a déclaré que « les autorités nigériennes et l’équipe du FMI ont convenu d’un accord en vue de la conclusion de la deuxième revue du programme appuyé par la FEC ».

Commentant l’actualité économique de ce pays d’Afrique de l’Ouest, il a affirmé qu’«en dépit des défis sécuritaires, des prix de l’uranium défavorables et une campagne agricole moins bonne que prévue, le PIB réel a progressé de 4,9% en 2017, soutenu par le rebond de la production pétrolière et une forte activité dans les secteurs des BTP et des télécommunications».

A en croire Christoph A. Klingen, le PIB réel devrait augmenter de 5,2% en 2018, principalement grâce aux secteurs de l’énergie et des services, et à l’activité de construction liée aux préparatifs du Sommet de l’Union Africaine de 2019.

Les données récoltées laissent penser qu’il devrait augmenter davantage à moyen terme grâce principalement aux efforts de réforme et à l’absorption de l’aide extérieure. Elles font aussi état d’une hausse modérée de l’inflation de 2,4% en 2017, malgré une légère hausse au dernier trimestre.

Selon le FMI, au cours de l’année 2018, on s’attend à ce que le niveau transitoire actuel soit rapidement ramené à sa tendance historique bien contenue, grâce notamment à la vente de céréales à prix modéré dans le cadre du plan de soutien aux populations vulnérables.

S’agissant des critères de réalisation quantitatifs pour fin décembre 2017 dans le cadre du programme économique et financier du Gouvernement, le Fonds a estimé qu’ils ont tous été respectés. Tout comme le déficit budgétaire global a diminué de manière significative, tout en protégeant les dépenses de réduction de la pauvreté.

Autre point positif: les objectifs concernant le financement intérieur net et la réduction des arriérés de paiement intérieurs ont été largement respectés.

Le FMI a noté cependant que les recettes budgétaires ont été inférieures aux niveaux attendus, reflétant en partie la réduction des taxes sur les télécommunications, le report des ventes de licences de télécommunications et des circonstances économiques défavorables échappant au contrôle du gouvernement.

Pour le FMI, il n’y a pas de quoi s’alarmer d’autant plus que la bonne performance des recettes budgétaires au premier trimestre de 2018 marque un retournement de tendance, les recettes budgétaires attendues pour l’ensemble de l’année étant à portée de main.

Selon les prévisions du Fonds, le solde budgétaire de base devrait s’améliorer pour le reste de l’année en cours à 4% du PIB. Ce qui devrait placer fermement le Niger « sur la voie de l’atteinte du critère de convergence de l’UEMOA pour le déficit budgétaire global de 3% du PIB d’ici 2021, tout en créant suffisamment d’espace pour l’absorption de l’aide financière extérieure accrue promise pour le PDES 2017-21».

Enfin, Christoph A. Klingen a affirmé que des avancées sont également prévues sur d’autres réformes structurelles budgétaires, notamment le renforcement de la gestion de la dette, l’exploitation intégrale du budget programme, la numérisation des paiements budgétaires et la mise en œuvre du compte unique du Trésor.

Martin Kam

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