Mpay Forum 2018 se penche sur la digitalisation des moyens de paiement en Afrique

Quelle stratégie adopter face aux nouveaux usages de paiement en Afrique ? Quelles sont les enjeux du paiement sur le continent africain? Comment promouvoir les meilleures pratiques face à la multitude de moyens de paiement qui sont apparus ces dernières années?
Prévue le jeudi 3 mai prochain, à Casablanca, la deuxième édition du Mpay Forum Africa tentera de répondre à ces trois questions et à toutes celles en rapport avec le paiement dans le cadre des échanges prévus lors de ce rendez-vous.
En effet, comme l’expliquent les organisateurs, « l’édition 2018 du Mpay forum tentera de répondre à une série de problématiques liées notamment à l’identification des nouveaux acteurs, l’impact de la transformation de l’environnement des paiements sur l’inclusion financière, les champs d’application notamment avec les innovations apportées par les Fintech».
Ce n’est pas tout. Il est aussi question de s’interroger sur la manière de généraliser/démocratiser et de sécuriser le paiement mobile face à la résistance des secteurs traditionnels.
Selon les organisateurs, le Mpay Forum Africa se veut un creuset de réflexion sur les nouvelles technologies de paiement, de banque, et leur impact social et sociétal sur la population.
Placé sous le thème «Digitalisation des moyens de paiement, quelle stratégie adoptée?», cet événement est organisé à l’initiative de Cio-Mag, en partenariat avec la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI). Il réunira les principaux acteurs du secteur bancaire, des télécoms, des postes et du numérique.
Sachant que l’environnement des paiements en Afrique et dans le monde traverse un bouleversement sans précédent qui impose un temps de réflexion, cette deuxième édition offre l’occasion aux participants de débattre justement des enjeux du paiement en Afrique et de se pencher sur les moyens et les stratégies à adopter afin de promouvoir les meilleures pratiques dans ce domaine.
Membre du Comité d’organisation du Mpay Forum, Mohamadou Diallo observe que les entreprises (petites comme grandes), les consommateurs et l’administration voient arriver cette révolution à une grande vitesse.
Il estime que « pour y faire face, elles doivent s’y préparer rapidement en adoptant une stratégie et des mécanismes pour éviter de subir les conséquences ». Car, soutient-il, ne pas agir pourrait impacter négativement leur business.
L’apparition de nombreux moyens de paiement (physique et surtout virtuel) combinant à la fois le mobile (paiement et banking), les crypto-monnaies (monnaies virtuelles privées), et en particulier le Bitcoin, étant si important, les organisateurs estiment urgent de « faire une analyse approfondie de ce nouvel environnement afin de faire des prospectives et s’interroger sur les enjeux de ces nouveaux instruments pour l’Afrique ».
A les suivre, il est donc impératif de mener des réflexions poussées sur la manière d’accélérer ce mode de paiement au Maroc et en Afrique. D’autant plus qu’ « aujourd’hui, 80% des transactions se font cash au Maroc, cela coûte cher à l’Etat et aux particuliers. De plus, cela ne garantit pas la transparence et contribue à alimenter le secteur informel».
Mais il faut toutefois rappeler que le fait d’aborder la question du Mpaiement, ne devrait en aucun cas occulter la question du Mbanking en Afrique, soulignent les organisateurs. Et pour cause, «plus de 50% des 270 offres de «mobile banking» commercialisées dans le monde se trouvent en Afrique et, sur les 134 millions de comptes actifs répertoriés en 2015, 84 millions sont en Afrique subsaharienne», affirment-ils.
Enfin, comme le rappelle la présidente de l’APEBI, Saloua Karkri-Belkziz, si le taux de bancarisation est de 64% au Maroc alors que le taux de pénétration du parc mobile est de 130%, que ce chiffre et les avancées constatées sur la digitalisation des opérations sont avérées, 12,7 millions de cartes de paiement, 17,8 millions d’internautes, force est de constater que « la majorité des transactions sont réalisées en espèces et les paiements par chèques, cartes, virements ou prélèvements bancaires restent à des niveaux faibles, avec 4 à 5 transactions annuelles par habitant ».
C’est dire qu’il est important de promouvoir les échanges de bonnes pratiques et aller s’inspirer des initiatives internationales comme au Kenya où 60% des habitants utilisent aujourd’hui le système et réalisent 67% du volume des transactions.
Et pourquoi ne pas s’inspirer de la Côte d’Ivoire ou encore de la France dans la perspective de faire émerger des idées innovantes et des orientations à même de donner à l’expérience marocaine, une dynamique positive et les conditions d’un succès régional, soutiennent les organisateurs.

Alain Bouithy

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