Dans ses publications, Theodulos Auguste KOUNKOU KUE apparaît, à maintes reprises, comme un philosophe de l’absurde. En effet à travers ses écrits, il montre sans cesse les contradictions, les non sens de la société africaine des temps modernes qui se veut soi-disant libre, consciente, responsable et capable d’aimer comme le dirait le Vénéré pasteur Emile Cardinal BIAYENDA.
Eh oui ! Theodulos Auguste KOUNKOU KUE est, par exemple, effaré comme il le clame avec vigueur tout au long de son propos dans « Nzenga (G-10-NON) » et ce, par la décrépitude vertigineuse et le délabrement de vie dans lequel nous nous laissons entraîner, sans discernement et sans y opposer de résistance intelligente (P.19).
Dans « Nzenga (G-10-NON) », Theodulos Auguste KOUNKOU KUE dessine :
1. une société congolaise donc au-delà une société africaine qui reste amorphe face à certaines absurdités qui auraient dû l’inciter a plus de dynamisme, d’intelligence, de sagesse et de courage. Des Congolais meurent de faim, la malnutrition gagne du terrain, la mal bouffe, le système D que le n’zenga institua des années durant sont autant de maux qui nuisent la société congolaise ou le continent africain sans que des voix officielles ou autorisées voire des organisations autochtones non gouvernementales s’en indignent.
2. Un monde corrompu par tant de maux qui minent l’espèce humaine. L’humanité n’étant ni noire ni blanche ni jaune ni rouge…ensemble nous avons le pouvoir de dire non à la manipulation. Non au dressage des groupes humains les uns contre les autres avec des idéologies rétrogrades….(P.59.)
Profondément muntuïste ou humaniste Auguste KOUNKOU KUE puise une bonne partie de son énergie dans certains acquis de l’humanité qui sont ceux de ses ancêtres qu’il a dans son deuxième ouvrage judicieusement dénommé :
« Le Tsikulu retour aux sources pour l’interculturel harmonieux ».
En effet, le Tsikulu, c’est, d’après Théodulos Auguste KOUNKOU KUE, l’ensemble des us et coutumes de nos ancêtres (Koongo) qui savaient lier la pratique écologique aux pratiques de survie en société. Leur sens patent de la croyance au sublime, ainsi que leur science pénétrante les aida à ponctuer les principaux évènements de la vie par des rites comme celui de passage de la puberté à l’âge adulte.(P.11).
Ainsi, pour construire un monde meilleur pour demain l’auteur proclame avec solennité les bienfaits de l’institution du Mboòngi qui regorge en son sein plusieurs recettes de l’éducation et de la formation de l’enfant. « Ga mboongi, mwana muleeke mbua », c’est-à-dire au milieu des adultes, le plus jeune doit se soumettre au service des anciens, nous rappelle Théodulos Auguste KOUNKOU. Pourquoi ?
Parce que, dans la conception africaine de la famille, et même dans la mentalité occidentale d’une certaine époque, l’enfant est une personne qui ne prendra sa place dans la société que dans la mesure où il aura fait ses preuves, lorsqu’il aura franchi des étapes qui accomplissent sa formation en tant qu’adulte en devenir.(P.20.)
C’est la socialisation même au plus haut point de l’enfant qui est réclamée par Théodulos Auguste KOUNKOU KUE mais qui, toutefois n’est possible et effective que, si elle remplit deux conditions essentielles à savoir : l’éducation et la formation de l’enfant.
A travers « le Tsikulu retour aux sources pour l’interculturel harmonieux »Theodulos Auguste KOUNKOU KUE apparaît comme un éducateur des lumières notamment des lumières éternelles par leur universalité qui, à ce titre restent à jamais gravées dans la mémoire sociale de l’humanité. La nature de la place de l’enfant en toute société est, observe-t-il, quasiment identique. La France des années quarante a bien fait travailler des mineurs de familles pauvres, dans les fermes, les usines, etc. Le traitement de l’enfant varie selon la situation économique et sociale des états. Cependant, nul ne devrait humainement cautionner l’exploitation des enfants à des fins économiques, comme le stipulent les dispositions 32 et 36 des droits de l’enfant.(P.22.).
C’est cette vision muntuïste de l’éducation qui fait de Théodulos Auguste KOUNKOU KUE un « émilien », c’est-à-dire un patriote congolais dont l’idéal est parfaitement identique à celui du « Vénéré Pasteur », le bon cardinal Emile BIAYENDA.
D’ailleurs c’est dans cet état d’esprit que la quatrième de couverture du troisième et magnifique ouvrage de Théodulos Auguste KOUNKOU KUE sanctifie, peut-on dire, la vision d’Emile cardinal BIAYENDA aux termes desquels il faut :
« Enfanter un homme conscient, libre, capable d’aimer, voilà l’œuvre de l’éducation que nous avons tous à réaliser ensemble. Famille, Etat, Eglise, dans le respect mutuel de nos droits et de nos devoirs dans la seule volonté de former des hommes ».
Dans « Ma TaLa Na ? Les dessous du chiffon (G-10-R1) », Theodulos Auguste KOUNKOU KUE reste fidèle à ses idéaux en dénonçant les pratiques sociales qui pervertissent l’intégrité de l’espèce humaine, en l’occurrence l’usage exhibitionniste du vêtement, du chiffon du « taba dia ma mpolo ».
Il s’agit là, d’un véritable pamphlet, contre l’usage exhibitionniste du vêtement dans la société congolaise des temps modernes. Le vêtement devient un outil, à la fois, d’asservissement et de corruption sociale avec le phénomène de la sape, une source de déviation sociale voire de perdition du muùntu.
Ce n’est nullement l’usage du vêtement qui est remis en cause par l’auteur. Mais beaucoup la valeur qui lui est attribuée avec le phénomène de la sape ayant corrélativement un impact sur la raison d’être du muùntu et de son devenir.
Comme le relève à juste titre le préfacier de l’ouvrage « Ma TaLa Na ? Les dessous du chiffon (G-10-R1) », le Docteur Denis SAMBA dia Maloumba-Mpombo, l’habit « ki nkuti », fétiche ou religion, qui a désormais d’une part ses rituels, ses grand – messes, ses magiciens, et d’autre part ses thuriféraires, ses ministres, ses prêtres, ses évêques, ses papes et au-delà, ses martyrs et ses saints, honore et encense ainsi des corps malades et parfois sans vie…Le vrai habit, c’est de se vêtir de son propre silence « ki kuti »…Si les objets que nous fabriquons, nous refabriquent en retour, tout en nous conférons une identité, gardons-en au moins la maîtrise. Ma TaLa Na nous emmène à Siloé (Jean 9, 1-7), afin que nous voyions ce qui vaut vraiment la peine d’être vu. Le voile est levé avec cet ouvrage, sur les phénomènes d’exhibitionnisme et de manipulation. A chacun d’en prendre de la graine !
A cela l’auteur ajoute lui-même avec perspicacité que : « La superficialité, l’obsession de montrer et de se montrer deviennent légion, au détriment de l’épanouissement de l’être intégral qui s’emmitoufle de chiffons, pour cacher sa propre nature… »
En somme, à défaut de ne pas nous emmener à Siloé, Théodulos KOUNKOU KUE nous entraîne, à travers Ma TaLa Na et ses deux autres remarquables ouvrages dans les allées forestières du mont « KABA » de Mbaànza Koòngo au sommet duquel le muùntu est dans le « mu vwatu » en portant l’habit de la connaissance, de l’intelligence et de la sagesse ou « ki-nkuti kia muùntu » véritable source du devenir existentiel.
TAATA N’DWENGA
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