Maurin Jonathan MOBASSI ou Djoson Philosophe est un des artistes-musiciens de la nouvelle génération émergente du Congo. Il est à ce jour le musicien congolais le plus connu au Brésil après un séjour professionnel de trois mois à Salvador de Bahia au Brésil où il a tissé une toile d’araignée musicale tant dans les milieux des producteurs que des chanteurs. Starducongo l’a rencontré.
Pouvez-vous dire aux lecteurs qui vous êtes ?
Djoson Philosophe : Je suis Maurin Jonathan MOBASSI ou Djoson Philosophe, Artiste -musicien, chanteur auteur compositeur, chorégraphe arrangeur.
Je suis né le 12 juin 1976 à Brazzaville. Je suis dans la musique depuis l’âge de sept (07) ans comme danseur lors des fêtes. En compagnie de sa mère, j’ai assisté aux prestations de la chanteuse congolaise Marie Bella, une amie de ma maman.
A 14 ans, le style Swèdè Swèdè Ibodo devient mon dada avec pour principaux instruments, le tam-tam, le Lokolé, l’harmonica et la guitare basse.
C’est en 1995 qu’avec des amis, je crée Super Tam-tam Nkolo Mboka et nous remportons le prix du 1er concours chorégraphique de Brazzaville Mabina Danse en 1996.
Chemin faisant, le groupe développe une collaboration régulière de production scénique avec Extra Musica. En 1997, je passe six mois à Kinshasa et je décide de transformer l’ensemble en Super Nkolo Mboka (un orchestre moderne typique, Rumba).
C’est en cela que je joue aux cotés de Papa Wemba, Koffi OLomide, Zaiko Langa-Langa, Wenge Musica, Madilu système et autres. L’orchestre Super Nkolo Mboka est plébiscité meilleur ensemble jeune de la commune de Limete-Kingabwa à Kinshasa.
De retour au pays, l’orchestre met sur le marché son premier opus intitulé «Sacrifice» et participe au Festival Panafricain de Musique (FESPAM) et représente la musique moderne au crochet musical organisé par le Centre Culturel Français.
En 2001, je chante avec Pembey Sheiro la chanson patriotique «Dialogue = Réconciliation».
Trois ans plus tard, le groupe revient sur le marché avec son deuxième opus intitulé «10 sur 10 » qui connaît un grand succès avec la chanson «Reviens Amour », renommée deuxième rumba nationale.
J’ai ensuite effectué une tournée africaine à Cotonou (Benin), Douala (Cameroun), Abidjan Côte d’Ivoire), Luanda (Angola) pour une série de productions de 2007 à 2008.
Avec mon orchestre, je suis allé à Kinshasa après une tournée septentrionale pour des spectacles.
J’ai également réalisé une grande tournée Euro Américaine à Paris, (France), Madrid (Espagne), Salvador (Brésil) et Lisbonne (Portugal). J’y ai fait la promotion du troisième opus «The Winner» (disponible sur internet : I tunes, Deezer, Amazone). Je suis détenteur du prix d’Excellence Patriotique catégorie Musique et du trophée Libota Pont sur le Congo
Pourquoi vous appelez-vous « The winner » alors qu’il y a des grands noms dans le monde de la musique au Congo en particulier et en Afrique en général ? En quoi êtes-vous philosophe?
The winner est le titre de mon 3ème album devenu aussi mon nouveau pseudonyme. Je note que lorsque j’ai intitulé mon premier opus «Sacrifice», je n’ai rien bénéficié de ce disque sinon que des sacrifices comme l’indique le titre. Voilà pourquoi j’ai compris que donner un titre ou prendre une appellation joue un rôle important dans l’avenir. Il faut donc savoir en choisir. Le nom fait l’homme. Désormais j’opte pour le bien, le bon sens pour espérer un positif résultat.
Je suis philosophe par ma spécialité d’études et de formation. Etant donné que je n’ai pas écrit d’ouvrage, j’ai pensé utiliser ma vision philosophique dans mes œuvres musicales. Ceux qui ont la chance de les décortiquer en témoignent beaucoup.
Quels sont vos rapports avec le public de Salvador de Bahia au Brésil où vous semblez à ce jour être le musicien congolais le plus connu ?
J’ai eu la chance de visiter plusieurs pays mais le Brésil est devenu pour moi mon second pays parce que j’ai pu apprendre, échanger culturellement, musicalement avec de grands noms de la scène internationale. Aujourd’hui j’ai de bons rapports de production et de collaboration avec surtout la création de la samba du Congo, j’ai mélangé la rumba congolaise à la samba brésilienne.
Comment conciliez-vous vos fonctions à la galerie du Bassin du Congo, votre carrière musicale et la gestion de votre famille ?
Au Musée Galerie du Bassin du Congo, je représente la musique du Bassin du Congo et suis animateur guide culturel, donc je suis bel bien dans mon corps artistique. Je n’ai pas de souci. Le petit souci serait un peu au niveau de la famille qui me manque souvent du fait des occupations culturelles à savoir les spectacles, les voyages et
surtout les répétitions.
Quelles sont vos relations avec les autres artistes et les pouvoirs publics en ce qui concerne vos activités syndicales ?
Je garde de bons rapports avec mes collègues artistes et je respecte les pouvoirs et institutions. Le syndicat a pour rôle de proposer les doléances des artistes et solliciter les droits qui leurs sont dus au près de l’autorité de tutelle
Quel est le musicien qui a influencé votre musique et de quelle manière ?
J’ai toujours été attiré par la musique folklorique et j’ai un respect profond pour les traditions. L’exemple de ma rumba folklorique Okoula Olè qui est une chanson au rythme de la Rumba, chantée en patois.
J’aime de la bonne musique moderne (les bantous de la capitale à nos jours) que je pratique.
Parlons de votre production musicale si cela ne vous dérange. Qu’avez-vous produit pour que vous vous appeliez artiste musicien ?
Je ne m’appelle pas artiste musicien mais je suis un artiste musicien professionnel. J’ai à mon actif, trois albums sur le marché et j’ai participé dans beaucoup de productions tant nationales qu’un internationales
Propos recueillis par Florent Sogni Zaou