Martin Madidi FAYULU: la RDC présente un visage chaotique

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Martin Fayulu

« Le refus par Monsieur Kabila de respecter la Constitution de la République d’une part, et d’appliquer l’Accord de la Saint Sylvestre d’autre part, a conduit notre pays dans une situation atypique où toutes les institutions à mandat électif sont aujourd’hui illégitimes », a déploré Martin Madidi FAYULU.

Dans une récente tribune, le leader politique a critiqué les propos du président congolais qui, a-t-il déclaré, a dévoilé un pan de son projet en l’enveloppant d’un tissu de contre-vérités et de langue de bois pour dérider ses interlocuteurs.

« Monsieur Kabila se présente comme une personne d’action plutôt qu’un bavard pour dresser, à sa manière, le bilan de ses 16 ans au pouvoir. Pourtant, la réalité est totalement à l’opposé de ce que Monsieur Kabila soutient », a-t-il d’emblée lancé.

En effet, Martin FAYULU a soutenu que la RDC présente un visage chaotique qui se caractérise par une corruption à grande échelle, une pauvreté sans commune mesure, une insécurité généralisée, une situation économique et sociale très sombre ainsi que des institutions étatiques illégitimes.

Pour s’en convaincre, il a cité le rapport 2015 de Transparency International publié en janvier 2016 et qui indique que la RDC se classe 147e sur 168 pays dans le classement sur la corruption dans le monde.

« Cette corruption se manifeste au travers du détournement des fonds publics, de l’enrichissement illicite soutenu par un comportement prédateur des dirigeants (voir le scandale des passeports, panama papers, la rocambolesque affaire de Congo Airways », a-t-il commenté.

Autre rapport, celui du FMI qui indique que 8 habitants sur 10 en RDC vivent sous le seuil de pauvreté absolue (1,25 dollar par jour et par personne), l’un des taux de pauvreté parmi les plus élevés au monde.

En conséquence, a-t-il soutenu, « les Congolais se retrouvent exposés notamment à l’exode rural, à la malnutrition, à toute sorte de maladies, à la prostitution et au chômage dans un pays immensément riche en ressources naturelles ».

Martin FAYULU en est persuadé : avec Monsieur Kabila à la tête du pays, la RDC est restée inlassablement engluée dans une insécurité généralisée. Mieux, dans une guerre à huit-clos où les Mai-Mai et les Bakata Katanga ont fait la loi au Katanga; au Nord et au Sud Kivu, des forces négatives tant nationales qu’étrangères continuent de piller les minerais et les plantations, de violer les filles et de massacrer les populations (plus de 3000 personnes tuées à Beni); les rebelles des FDRL, refusent toujours de quitter le Nord et le Sud Kivu et se livrent aux attaques, pillages, et kidnapping dans plusieurs localités de ces provinces ainsi qu’au Katanga où ils continuent de s’illustrer par plusieurs exactions.

Il a aussi rappelé que dans les districts du Haut-Uélé et Bas-Uélé, les éléments de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) poursuivent sans désemparer leurs activités négatives et les ADF-Nalu sèment la terreur à Béni; les frontières du pays sont poreuses; près de 3000 personnes ont récemment été tuées dans le Kasai et le Kasai Central à la suite du phénomène Kamwina Nsapu, y compris des chefs coutumiers, et le pays compte aujourd’hui près de 3 million de déplacés internes, chiffre le plus élevé du monde du fait de la présence sur le territoire de différents groupes rebelles et pour plusieurs autres raisons.

Poursuivant ses observations, le leader politique a également noté que la capitale du pays, Kinshasa, est devenue un nouveau « Far West ». Il s’en explique : « sans compter la montée en puissance des « Kuluna », des bandits armés frappent quand ils veulent et où ils veulent. Ils assassinent des cambistes ici et là, volent, violent (terrorisme sexuel) et s’illustrent dans des braquages et autres formes de violences, à telle enseigne que vivre dans la capitale est devenu un calvaire pour ses habitants. La situation devient encore plus inquiétante du fait de l’évasion extraordinaire des milliers de détenus de la prison de Makala, de Kasangulu et autres ».

L’insécurité est telle que tous les rapports des Nations unies et des organisations régionales épinglent désormais la situation de la RDC comme une menace pour la paix et la sécurité
internationale dans la région.

En ce qui concerne l’économie du pays, il a fustigé une situation économique et sociale très sombre notant que tous les indicateurs congolais annoncent l’effondrement.

« Selon le FMI, la RDC qui, à la prise de pouvoir par l’AFDL en 1997, avait un produit intérieur brut par habitant de près de 600 dollars (dollar courant) se retrouve aujourd’hui avec un PIB par habitant de moins de 500 dollars », a-t-il relevé.

En plus du fait que le pays ne dispose plus des réserves de change, il a fait observer que le franc congolais, en moins d’un an, a perdu plus de 55 % de sa valeur face au dollar. Il y a une forte hausse des prix des produits de première nécessité, le délabrement très avancé des infrastructures routières, sanitaires et scolaires.

« Aujourd’hui, 26 % seulement de la population congolaise a accès à l’eau potable, alors que, selon les statistiques de la Régideso, le taux de desserte était de plus de 70 % dans les milieux urbains. Seulement 15% de la population congolaise a accès à l’électricité, avec délestage, alors que la moyenne africaine est de 43 % », a décrié Martin M. FAYULU.

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