
L’Assemblée nationale congolaise ne serait plus légitime aux yeux de Martin Fayulu. « C’est pourquoi, j’ai décidé de ne plus prendre part aux travaux de cette Assemblée nationale tant que l’accord de la Saint Sylvestre n’est pas appliqué », explique-t-il.
« À titre personnel, j’ai renoncé aussi aux indemnités de député. C’est désormais mon parti, l’Ecidé, qui les récupère parce que si je les laisse, elles ne retourneront pas aux caisses du Trésor public », confie l’opposant congolais dans un entretien croisé avec le député Patrick Muyaya à Jeuneafrique.
Martin Fayulu estime qu’il est un homme de parole et de conviction et par conséquent refuse d’être considéré comme un député illégitime. Car, explique-t-il, « j’ai pris part à la rédaction d’une déclaration du Rassemblement de l’opposition, laquelle stipule que s’il n’y a pas de consensus autour de l’après-19 décembre 2016, toutes les institutions à mandat électif deviendraient illégitimes ».
Ainsi, il pense qu’aujourd’hui je ne peux pas justifier auprès du peuple congolais l’existence de cette Assemblée nationale qui, à l’instar du président Joseph Kabila, est devenue illégitime.
Le compromis politique issu de l’accord de la Saint-Sylvestre n’ayant pas été respecté, pour lui Kabila doit partir au plus tard en décembre 2017 et laissé ainsi la place à une transition courte et responsable. Celui-ci sera composé de 15 à 25 membres et prendrait des ordonnances-lois.
« Le président qui sera désigné, son Premier ministre et les ministres à venir ne se présenteront pas aux élections. Leur mission sera de conduire le pays vers des élections, en commençant par ordonner l’audit du fichier électoral actuel. Car les chiffres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) sont en déphasage avec les données démographiques. Il nous faut une nouvelle Ceni », précise-t-il.
S’agissant des revendications relatives à la publication du calendrier électoral, l’opposant que le bloc politique auquel il appartient a dépassé ce point. « Pour nous, les choses sont claires : le régime en place multiplie des subterfuges pour justifier un nouveau « glissement ». Mais qu’il y ait élection ou pas, au 31 décembre, Kabila doit partir ».