
Les importations et les exportations de marchandises ont enregistré des baisses respectives de 16,2% et de 11,8%, au titre des neuf premiers mois de 2020, a annoncé récemment l’Office des changes.
Ces évolutions ont permis d’améliorer le déficit commercial qui s’est ainsi allégé de 22,2% (34.435MDH) à près de 120,4 milliards de dirhams (MMDH) à fin septembre 2020 contre 154,8 milliards de dirhams (MMDH) en 2019. Tandis que le taux de couverture s’est établi à 60,8%, correspondant à une amélioration de 3 points.
Soulignons qu’en glissement trimestriel, les exportations ont enregistré une hausse de 19,4% plus importante que celle des importations (+8,1%), selon les statistiques publiées par l’Office.
Dans le détail, l’Office des changes a attribué la baisse des importations de biens au « recul des importations de la quasi-totalité des groupes de produits, en l’occurrence, des produits énergétiques (-19.962MDH), des produits finis de consommation (- 18.188MDH), des biens d’équipement (-16.738MDH), des demi-produits (-10.094MDH) et des produits bruts (-2.017MDH) ».
Dans son dernier bulletin sur les indicateurs des échanges extérieurs, l’Office des changes a fait état, en revanche, d’une augmentation de l’ordre de 7.819MDH des achats des produits alimentaires.
A noter que la facture énergétique s’est établie à 37.754MDH à fin septembre 2020 contre 57.716MDH à fin septembre 2019, soit -19.962MDH, a relevé l’Office dans son bulletin expliquant que le recul de la facture énergétique (- 34,6%) est dû principalement à la baisse des approvisionnements en gas-oil et fue-loil (-11.553MDH).
Selon la même source, « cette évolution s’explique par l’effet prix en baisse de 31,5% (3.883 DH/T à fin septembre 2020 contre 5.666 DH/T un an auparavant). En parallèle, les quantités importées s’élèvent à 4.503mT contre 5.125mT, soit -12,1% ».
Des mêmes statistiques du commerce extérieur, il ressort que les importations des produits alimentaires ont atteint 43.380MDH à fin septembre 2020 contre 35.561MDH une année auparavant. Cette évolution est attribuée à l’accroissement des achats du blé et de l’orge qui se sont élevés respectivement à +4.343MDH et +1.445MDH.
Le recul des exportations de – 24.957MDH (187.099MDH contre 212.056MDH un an auparavant) fait pour sa part suite à la diminution des ventes de la quasitotalité des secteurs, a expliqué l’Office des changes.
Au titre des neuf premiers mois de l’année en cours, des baisses ont été notamment enregistrées au niveau des secteurs de l’« automobile » (49.149MDH contre 58.594MDH, soit -16,1% ou -9.445MDH), du « textile et cuir » (21.759MDH contre 27.995MDH, soit -22,3% ou – 6.236MDH), de l’« aéronautique » (9.385MDH contre 12.460MDH, soit -24,7% ou -3.075MDH), des « phosphates et dérivés » (37.906MDH contre 38.678MDH, soit -2% ou -772MDH) et « autres extractions minières » (2.452MDH contre 3.158MDH, soit -22,4% ou -706MDH),
Au cours de cette même période, les baisses ont également concerné les secteurs de l’«agriculture et agro-alimentaire » (44.900MDH contre 45.398MDH, soit -1,1% ou -498MDH), de l’« électronique et électricité » (7.332MDH contre 7.574MDH, soit -3,2% ou -242MDH) et « autres industries » (14.216MDH contre 18.199MDH, soit -21,9% ou -3.983MDH).
Il est important de noter que l’évolution des exportations du secteur automobile « s’explique principalement par le recul des ventes du câblage (–27% ou – 6.504MDH), de la construction (- 18,5% ou -4.533MDH) et de l’intérieur véhicules et sièges (- 14,8% ou -873MDH) », comme l’a relevé l’Office précisant que la part de ce secteur dans le total des exportations s’est ainsi élevé à 26,3% contre 27,6% un an auparavant.
Dans son bulletin sur les indicateurs des échanges extérieurs, l’Office a expliqué que les exportations du secteur textile et cuir ont pour leur part été affectées principalement par le recul des ventes des vêtements confectionnés (- 4.713MDH) et celles des articles de bonneterie (-1.406MDH), faisant savoir, de même, que les exportations du secteur de l’aéronautique ont affiché une baisse de 3.075MDH.
Pour ce qui est des exportations de phosphates et dérivés, l’Office a justifié leur baisse (2%) par essentiellement le recul des ventes de l’acide phosphorique de 24% ou – 2.573MDH. Et de noter que les exportations des engrais naturels et chimiques ont enregistré une hausse de 7,6% ou +1.711MDH.
Quant à la part de ce secteur dans le total des exportations, il est passé de 18,2% à fin septembre 2019 à 20,3% à fin septembre 2020, gagnant ainsi 2,1 points. Notons enfin que la balance des échanges de services a affiché un excédent en baisse de 43,9% ou -29.984MDH au cours de cette même période, soit +38.255MDH contre +68.239MDH.
Alain Bouithy