Après une récession de 7% en 2020, le PIB devrait enregistrer une croissance de l’ordre de 4,6% en 2021. En valeur, il devrait enregistrer une progression de 5,8%, a annoncé le Haut-commissariat au plan (HCP) qui vient de rendre public son Budget économique prévisionnel 2021.
D’après ce document, qui présente une révision du budget économique exploratoire publié au mois de juillet 2020, cette année « devrait profiter d’une reprise attendue de la demande en liaison avec l’amélioration de l’économie internationale suite aux avancements des campagnes de vaccination ». Ce qui devrait favoriser l’ouverture des frontières internationales et entraîner un regain de confiance des ménages et des investisseurs, a soutenu l’institution publique.
« Ces prévisions économiques prennent également en considération les dispositions annoncées dans la loi de Finances 2021 et supposent la réalisation d’une production céréalière moyenne de 75 millions de quintaux durant la campagne 2020/2021», a-t-elle poursuivi précisant que le budget prévisionnel nouvellement élaboré présente une nouvelle estimation de la croissance de l’économie nationale en 2020 et une révision de ses perspectives en 2021 et leurs effets sur les équilibres macroéconomiques interne et externe.
Les perspectives économiques nationales pour l’année 2021 « dépendraient aussi de la dynamique des activités non agricoles qui pourraient connaître un plus grand souci de consolidation des entreprises par les politiques publiques », a indiqué le Haut-commissariat. Selon les projections de l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi, le secteur primaire devrait enregistrer une hausse de l’ordre de 11% de sa valeur ajoutée en 2021 au lieu d’une baisse de 7,1% en 2020.
Soutenues par l’amélioration des demandes extérieure et intérieure, les activités du secteur secondaire devraient connaître un regain de dynamisme, marqué par une amélioration de 4,1% de la valeur ajoutée au lieu d’un net repli de 6,3% en 2020.
Le HCP s’attend à ce que les industries de transformation profitent de la reprise des industries alimentaires et du textile et habillement suite au raffermissement attendu de la demande européenne. Il prévoit une timide reprise des activités des industries mécaniques, métallurgiques et électriques, du fait des contre-performances persistantes des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique au niveau mondial.
Tirant profit de la bonne tenue de la demande mondiale et du renforcement de la production du phosphate et ses dérivés, le secteur minier devrait continuer d’afficher de bonnes performances, avec une croissance de 3,2% en 2021, selon l’institution soulignant que la production des autres minerais sera stimulée par la hausse prévue des prix sur les marchés internationaux.
Le dynamisme de l’activité des travaux d’infrastructure favorisé par la hausse de l’investissement public devrait contribuer à l’accroissement de l’activité du BTP qui devrait bondir de 5,1% en 2021 après une chute de 9,8% en 2020.
De son côté, le secteur tertiaire devrait connaître une légère amélioration de son rythme de croissance de 3,4% en 2021 au lieu d’une baisse de 6,8% en 2020, suite à la « reprise lente et graduelle des activités des services marchands, particulièrement celles du transport et du commerce, tirées par la demande intérieure suite aux effets positifs attendus de la vaccination anti-Covid-19 », a poursuivi le HCP affirmant que l’activité touristique devrait continuer de pâtir des effets de la crise.
Toujours selon les prévisions du Haut-commissariat, le marché du travail devrait connaître une légère baisse du taux de chômage de l’ordre de 11,1% au lieu de 12,8% en 2020. Avec une contribution positive de 5,4 points à la croissance économique au lieu d’une contribution négative de 7,3 points en 2020, la demande intérieure devrait enregistrer un accroissement de 5% après son recul de 6,7% en 2020, tandis que les échanges commerciaux devraient retrouver progressivement leur rythme de croissance cette année, a ajouté le HCP qui s’attend également à une amélioration de la demande étrangère qui devrait stimuler le niveau des échanges extérieurs de l’économie nationale.
Autre enseignement à retenir : la collecte des recettes fiscales devrait se renforcer en 2021 par la hausse des recettes des impôts indirects, notamment celles de la TVA intérieure bénéficiant de la reprise de la consommation des ménages, qui profiterait de l’amélioration des revenus ruraux et des recettes des MRE, selon ledit document. Tandis que le déficit budgétaire devrait connaître un allégement de près d‘un point pour atteindre 6,4% du PIB, après 7,4% estimé pour l’année 2020.
Alain Bouithy