Maroc: Les exportations des produits de la mer sont d’une importance majeure dans l’atténuation du déficit commercial

Bien qu’il ait montré une certaine résilience comparativement à d’autres secteurs économiques, le secteur halieutique marocain n’a pas échappé aux effets systémiques de la crise sanitaire actuelle du Covid-19.

Les restrictions imposées aux transports et au niveau des frontières ont eu pour corollaire la régression de la demande des produits halieutiques et des perturbations des chaînes logistiques, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).

Par ailleurs, « la crise sanitaire a rappelé la nécessité de remédier à certaines vulnérabilités du secteur pour rendre son développement plus inclusif et plus résilient », a souligné ce département relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réformes de l’Administration. Leader en matière de pêche de poissons et de fruits de mer au niveau arabe et africain, le Maroc occupe le 17ème rang mondial en termes de richesses halieutiques.

Dans une étude intitulée « Le secteur marocain des pêches et de l’aquaculture : Tendances structurelles, enjeux et leviers de développement », la DEPF rappelle qu’il est aussi classé premier producteur et exportateur mondial de la sardine et fait partie des trois plus importants exportateurs de poulpes aux côtés de la Mauritanie et de la Chine.

Pour autant, force est de constater que « l’empreinte socioéconomique du secteur demeure modeste au regard du potentiel halieutique marocain et aux opportunités qui s’offrent en termes de demande croissante en produits de la mer et d’évolution de ses tendances ainsi qu’en termes d’évolution technologique au service de l’amélioration de l’efficience de sa chaîne de valeur », a relevé la DEPF.

Il faut dire que contrairement à sa place stratégique dans la balance commerciale du pays, le secteur des pêches se caractérise par une modeste contribution à la création de richesse au niveau national.

En effet, « la VA du secteur halieutique marocain (pêche et industrie de poisson) s’élève à près de 17,3 milliards de dirhams avec une contribution à hauteur de 1,7% de la valeur ajoutée totale nationale en 2019 », a indiqué ce département citant les derniers chiffres annoncés au Parlement, à l’occasion de la présentation du projet de loi de Finances 2021.

Comme l’a expliqué la DEPF, cette richesse générée par le secteur est obtenue par le cumul de la valeur ajoutée créée au niveau de l’offre des produits de la mer à l’état frais (activités de pêche, aquaculture, débarquement et commercialisation) et de la valeur ajoutée dégagée par la valorisation des unités de transformation de ces produits.

Dans un communiqué publié récemment, elle a noté que les activités de pêche et d’aquaculture ont enregistré une tendance positive (une évolution annuelle moyenne de +5%) dans la création de la valeur ajoutée passant de 5 milliards de dirhams en 2000 à 11,3 milliards de dirhams en 2019 avec comme contribution maximale au PIB évaluée à près de 1,1% enregistrée en 2016.

Selon la même source, parallèlement à cette variation, il ressort qu’« une tendance positive a été enregistrée au niveau du segment de la valorisation des produits de la mer dont la VA est passée de 1,8 milliard de dirhams en 2000 à 2,6 milliards de dirhams en 2007 puis à 3,2 milliards de dirhams en 2013».

A ce niveau, il y a lieu de préciser que ce segment de l’industrie de poisson a assuré, en moyenne sur la période 2007-2013, plus de 14% de la valeur ajoutée créée par l’industrie alimentaire (contre 21% par l’industrie de boisson et 18% par l’industrie laitière).

Revenant sur le poids prépondérant dans la balance commerciale, la DEPF a précisé que la production halieutique nationale est orientée majoritairement vers l’export. Aussi, a-t-elle poursuivi, « malgré la récente tendance à la hausse des importations des produits de la mer (près de 97.000 tonnes d’importations de produits de la mer en 2019 correspondant à une valeur de 2,25 milliards de dirhams), le solde commercial reste largement excédentaire ».

Estimées à près de 22 milliards de dirhams en 2019, les exportations marocaines des produits de la mer sont d’une importance majeure dans l’atténuation du déficit commercial du pays.

Concernant la structure des exportations marocaines des produits halieutiques, elle révèle que les exportations des produits halieutiques en valeur sont assurées essentiellement par les conserves et semi-conserves de poissons (36%) et les mollusques congelés (31%) en moyenne sur la période 2015-2019.

A en croire la DEPF, « une tendance au renforcement de la part du congelé dans les exportations a été enregistrée sur la période d’analyse (avec respectivement +13% et +16% pour les exportations des mollusques et des poissons congelés) ».

Aussi, malgré leur faible contribution à la valorisation de la ressource halieutique, il ressort que « la farine et l’huile de poisson ont vu leur part augmenter de 13% dans la valeur totale des exportations des produits halieutiques sur la même période, pour constituer 10% du total desdites exportations », a-t-elle relevé.

Alain Bouithy

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