Au deuxième trimestre de l’année 2018, l’activité économique nationale aurait enregistré une progression de 3%, au lieu de +3,2% un trimestre auparavant, a indiqué le Haut-commissariat au plan (HCP). Ce qui correspond au même niveau prévu au mois d’avril 2018, dans un contexte de hausse de 3,1% de la valeur ajoutée agricole, a-t-il souligné.
Selon les principaux indicateurs économiques estimés pour le deuxième trimestre, « hors agriculture, l’activité aurait légèrement ralenti, affichant un accroissement de 3%, au lieu de 3,3% au trimestre précédent, pénalisée notamment par la décélération de la valeur ajoutée minière », a relevé l’organisme public dans une note rendue publique récemment.
Dans sa note, le HCP a fait savoir qu’en dépit de la légère décélération des échanges mondiaux, la demande étrangère adressée au Maroc serait restée bien orientée au cours du deuxième trimestre de cette année. Portée par l’accroissement des importations des pays de la zone euro, elle aurait réalisé une progression de 5% en variation annuelle, a-t-il précisé.
« Dans ce contexte, les exportations de biens, en augmentation estimée à 13,9%, auraient continué à profiter de la bonne performance des expéditions du secteur automobile, dans ses segments construction et câblage. Ces dernières auraient contribué pour près de 5,4 points au renforcement des exportations globales, suivies par les ventes des secteurs aéronautique, agricole et de la confection », a souligné le HCP.
En ce qui concerne les exportations de phosphates et de leurs dérivés, le Haut-commissariat a indiqué qu’elles auraient connu un retournement à la hausse avec une contribution positive de 4,7 points, après un premier trimestre morose, profitant de la hausse des cours mondiaux des dérivés de phosphate, notamment le DAP et le TSP (13% et 16,3%, respectivement).
S’agissant des importations, les données recueillies tendent à montrer qu’elles auraient crû de 9,2%, en variation annuelle alors que la facture énergétique continuait de grever la balance commerciale, contribuant pour près de 3,5 points à cette augmentation, en liaison avec le renchérissement des cours mondiaux des produits énergétiques.
Il ressort aussi des mêmes données que « les importations, hors énergie, auraient été alimentées par les acquisitions des biens d’équipement industriel, des biens de consommation et des demi-produits », selon le HCP.
A noter qu’au deuxième trimestre 2018, la consommation finale des ménages aurait ralenti par rapport à la même période de l’année précédente. Elle se serait accrue de 2,9%, en volume, contribuant pour environ +1,7 point à la croissance globale du PIB, au lieu de +2,7 points un an plus tôt.
Dans sa note, le HCP a également noté que « les dépenses de consommation auraient continué de profiter aux produits importés; les importations de biens finis de consommation auraient progressé d’environ 6,3%, en glissement annuel. Pour sa part, la consommation des administrations publiques se serait affermie de 2,6%, sous l’effet d’une hausse des dépenses de fonctionnement ».
La même source fait état de la progression de la formation brute de capital (FBC), en volume, de 3,4%, durant cette période, contre +2,8% une année auparavant. Ce qui représente une contribution de près de +1,2 point à la croissance du PIB.
Quant à l’investissement public en infrastructures de base, il « se serait renforcé par rapport à l’année précédente, tandis que l’investissement en bâtiment aurait poursuivi son ralentissement entamé depuis la mi-2012 ».
A propos de l’activité agricole, le HCP a relevé une progression à un rythme plus soutenu qu’attendu au deuxième trimestre 2018 attribuée notamment à l’amélioration des perspectives de récoltes des cultures printanières.
Si tout indique que la croissance de la production animale aurait été dopée durant cette période, l’activité avicole aurait affiché en revanche un sensible ralentissement dès le début de l’année 2018, a constaté le Haut-commissariat.
Ainsi, « au total, la valeur ajoutée agricole aurait progressé de 3,1%, au deuxième trimestre 2018, en variation annuelle, après avoir crû de 2,5% un trimestre auparavant », a-t-il souligné.
Contribuant pour près de 1,6 point à la croissance globale du PIB, le secteur tertiaire aurait continué de soutenir l’activité économique, alors que la contribution du secteur secondaire à la croissance économique globale aurait reflué à 0,6 point.
Dans l’ensemble, le HCP a soutenu que « le PIB non-agricole se serait accru de 3%, au deuxième trimestre 2018, au lieu de +3,3% un trimestre auparavant».
A noter que les prix à la consommation auraient progressé de 2,6%, au deuxième trimestre 2018, se situant à leur niveau le plus haut depuis l’année 2008 ; et la croissance de la masse monétaire aurait ralenti à 5%, en glissement annuel, au lieu de +5,5%, un trimestre auparavant.
Enfin, toutes les données tendent à montrer que « le marché des actions aurait renoué avec la baisse au cours du deuxième trimestre 2018, pâtissant du repli des cours d’une grande partie des valeurs cotées », a fait remarquer le HCP. Et ce en dépit d’un environnement relativement propice à l’investissement en bourse, caractérisé par un niveau modéré des taux d’intérêt, a-t-il souligné.
Alain Bouithy