Les activités secondaires ont confirmé leur redressement au premier trimestre, particulièrement au niveau des secteurs énergétique, industriel et du BTP, a relevé la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) dans sa note de conjoncture du mois d’avril 2019.
Selon les derniers baromètres conjoncturels, le comportement favorable de l’activité extractive à fin 2018 s’est confirmé par une consolidation de sa valeur ajoutée de 5% après une hausse exceptionnelle de 16,7% un an auparavant.
A en croire la DEPF, cette bonne tenue s’est poursuivie au terme des deux premiers mois de 2019 et a été «portée par la progression de la production de phosphate roche, en volume, de 8,1%, en consolidation d’un affermissement de 11,5% à fin février 2018».
Dans sa note, qui fait état d’une situation économique et financière globalement positive au premier trimestre, la Direction a ajouté qu’«en matière d’échanges avec l’extérieur, le chiffre d’affaires à l’export du groupe OCP s’est situé à 6,6 milliards de dirhams à fin février 2019, pour marquer une progression de 13,7%».
En ce qui concerne le comportement favorable des indicateurs de l’énergie électrique, la DEPF a relevé qu’à fin février 2019, ce secteur a enregistré une augmentation de sa production nationale de 27,1%, après +7,7% un an auparavant.
D’après les analystes de la Direction, cette évolution s’explique par la progression de la production privée de 53,7%, après +0,5% à fin février 2018 et par celle des projets développés dans le cadre de la loi 13-09 (+135,4%), atténuée par un recul de la production de l’ONEE de 22,3%.
La DEPF a en outre noté que la consommation de l’énergie électrique s’est appréciée de 1% à fin février 2019, contre +3,7% il y a une année. Et de préciser : «Cette évolution recouvre une quasi-stagnation des ventes de l’énergie de très haute, haute et moyenne tension et une hausse de celles de l’énergie de basse tension de 4,8%».
S’agissant du solde des échanges de l’énergie électrique avec l’Algérie et l’Espagne, il apparaît qu’il «s’est replié de 135,1% à fin février 2019, suite au recul du volume de l’énergie importée de 93,5%, allégé par le renforcement de celle exportée de 1788,3%, dans un contexte d’une hausse de l’énergie nette appelée de 3,7%, après +4,4% un an plus tôt», a expliqué la DEPF.
Analysant l’évolution du secteur du BTP, il ressort que les trois premiers mois de l’année auraient été marqués par le prolongement de la conjoncture favorable que connaît ce secteur depuis le mois de décembre 2018.
Une évolution marquée par «l’accroissement de la consommation de ciment de 7,8%, après un recul de 6,9% à fin mars 2018, faisant suite à une hausse de 13,7% en mars, de 4,3% en février et de 5,3% en janvier 2019 », a relevé la DEPF.
A noter aussi la progression de 3,5% de l’encours des crédits alloués au secteur à fin février 2019, à 268,1 milliards de dirhams.
Selon les précisions de la DEPF, «cette évolution recouvre la hausse des crédits alloués à l’habitat (+5,5% au lieu de +3,7% un an auparavant), et le retrait de ceux attribués à la promotion immobilière de 3,3% après +1,2% il y a une année».
Enfin, le secteur industriel a poursuivi son dynamisme, bénéficiant de l’évolution positive de la demande extérieure adressée au Maroc, notamment au niveau des activités de l’OCP, de l’industrie alimentaire et des nouveaux métiers mondiaux du Maroc qui ont entamé l’année avec de bonnes performances à l’export, a indiqué la Direction.
Précisons que le secteur manufacturier a enregistré une accélération de la croissance de sa valeur ajoutée pour la deuxième année consécutive, pour se situer, en moyenne, à +3,2% à fin 2018, après +2,2% à fin 2017 et +0,7% à fin 2016. Tandis que les exportations du secteur ont maintenu leur bonne dynamique au terme des deux premiers mois de 2019.
A propos des exportations, la DEPF a noté que «des hausses, en glissement annuel, ont été enregistrées au niveau de la valeur des ventes à l’étranger des dérivés de phosphates (+18,4%), de l’industrie alimentaire (+5,3%), de l’automobile (+1,9%), de l’aéronautique (+4,4%), de textile et cuir (+1,5%) et de l’électronique (+4,9%)».
Alain Bouithy