Au terme des dix premiers mois de l’année 2020, le déficit commercial s’est allégé de 25,6%, soit 44.208MDH. Selon les données publiées par l’Office des changes, il s’est établi à 128,54 milliards de dirhams (MMDH).
En effet, les importations et les exportations de marchandises ont enregistré des baisses respectives de 16,6% à 342,3 MMDH et de 10,1% à 213,7 MMDH, a relevé l’Office dans son bulletin sur les indicateurs des échanges extérieurs d’octobre 2020 soulignant une amélioration de 4,5 points du taux de couverture qui s’est établi à 62,4%.
Soulignons qu’en glissement trimestriel, les chiffres de l’Office indiquent que les exportations des marchandises ont enregistré une hausse de 27,1% plus importante que celle des importations (+11%).
En détail, la baisse des importations de biens est attribuée au recul « des importations de la quasi-totalité des groupes de produits en l’occurrence des produits énergétiques (-22.403MDH), des produits finis de consommation (- 19.820MDH), des biens d’équipement (-18.757MDH), des demi-produits (-11.398MDH) et des produits bruts (-2.648MDH) », explique l’Office des changes faisant savoir, en revanche, une augmentation de 6.938MDH des achats des produits alimentaires.
Il est à noter que le recul de 35,3% de la facture énergétique, qui s’est établie à 41.147MDH à fin octobre 2020 contre 63.550MDH à fin octobre 2019, soit -22.403MDH, suite principalement à la baisse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (-12.789MDH).
Selon l’Office des changes, « cette évolution s’explique par l’effet prix en baisse de 32,5% (3.809 DH/T à fin octobre 2020 contre 5.640 DH/T un an auparavant) », alors que les quantités importées n’ont baissé que de 11,3% (5.010mT à fin octobre 2020 contre 5.651Mt à fin octobre 2019).
Quant aux importations des produits alimentaires, il ressort des données recueillies qu’elles ont atteint 46.963MDH à fin octobre 2020 contre 40.025MDH une année auparavant, en raison de la hausse des achats du blé et de l’orge qui se sont respectivement établis à +3.592MDH et +1.479MDH.
Commentant les variations observées au niveau des exportations, les chiffres montrent que celles-ci ont connu une baisse de 10,1%, soit 24.127MDH de moins pour s’établir à 213.716MDH contre 237.843MDH un an auparavant.
Dans son bulletin du mois d’octobre dernier, l’Office explique que ce recul fait suite à la diminution des ventes de la quasi-totalité des secteurs : automobile (57.757MDH contre 66.794MDH, soit -13,5%); textile et cuir (25.414MDH, -18,7%); aéronautique (10.217MDH, -28,6%); phosphates et dérivés (41.485MDH, -2,2%); autres extractions minières (2.585MDH, – 25,9%); agriculture et agro-alimentaire (50.608MDH, – 0,5%); électronique et électricité (8.322MDH, -2,3%); autres industries (17.328MDH, -14,2%).
Le recul des exportations du secteur automobile dont la part dans le total des exportations s’élève à 27% contre 28,1% un an auparavant, est dû principalement à celui « des ventes du câblage (– 24,2% ou -6.555MDH), de la construction (-17,3% ou – 4.870MDH) et de l’intérieur véhicules et sièges (-12,5% ou -835MDH) », a expliqué l’Office des changes dans son bulletin.
Selon la même source, les exportations du secteur textile et cuir ont été affectées principalement par le recul des ventes des vêtements confectionnés (- 4.390MDH) et celles des articles de bonneterie (-1.404MDH), peut-on lire.
Quant au recul des exportations de phosphates et dérivés (2,2%), il « provient essentiellement du recul des ventes de l’acide phosphorique de 23,9% ou – 2.838MDH », a relevé l’Office ajoutant que les exportations des engrais naturels et chimique ont enregistré une hausse de 8,3% ou +2.032MDH. Et de préciser que la part de ce secteur a capté 1,6 point dans le total des exportations passant de 17,8% à fin octobre 2019 à 19,4% à fin octobre 2020.
Soulignons enfin qu’au cours de ces dix premiers mois de 2020, la balance des échanges de services a affiché un excédent en baisse de 42,1% (+44.019MDH contre +76.068MDH). Soulignons à ce propos qu’à fin octobre les exportations ont atteint 100.484MDH contre 156.495MDH à fin octobre 2019, soit -35,8% (-56.011MDH), tandis que les importations de services ont reculé de 29,8%, soit 23.962MDH de moins.
Au cours de la même période, les recettes voyages ont atteint 26.646MDH contre 67.072MDH une année auparavant (-60,3%), pendant que les dépenses voyages ont reculé de 50,4%.
Alain Bouithy