Le Haut-commissariat au plan (HCP) a revu à la hausse ses prévisions de croissance de l’économie nationale pour l’année 2017, sous l’effet des bons résultats de la campagne agricole 2016-2017 et de la conjoncture nationale moyennement favorable dans laquelle évoluent plusieurs activités marchandes.
Etablies initialement dans le budget économique prévisionnel publié au mois de janvier de l’année en cours, celles-ci devraient finalement s’établir à 4% au titre de l’année 2017.
Dans ses dernières prévisions, le Haut-commissariat avait estimé la croissance nationale autour de 3,5%.
« Lors de la présentation du budget économique prévisionnel en janvier 2016, j’avais été amené à baptiser 2015, année des incertitudes. 2016 s’annonçait alors comme celle d’une sortie incertaine des prolongements économiques et monétaires de la crise internationale de 2008. On peut être porté à croire que 2017 marquerait le reflux de cette crise et l’ouverture du monde sur une nouvelle ère de croissance plus sereine », a déclaré le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami lors d’une rencontre tenue mercredi 5 juillet à Casablanca.
Au cours de cette rencontre, consacrée à la présentation de la situation économique nationale de 2017 et ses perspectives pour 2018, il a indiqué que l’économie nationale devrait améliorer ses performances et continuer à subir l’effet de ses déficits structurels.
Dans ce contexte, le Haut-commissaire a indiqué qu’elle bénéficierait d’une demande extérieure en hausse de 4% en 2017 et 2018 et participerait, avec une progression de 4% à la cartographie favorable de la croissance mondiale.
Commentant les composantes de l’offre, Ahmed Lahlimi Alami a indiqué que le secteur agricole devrait contribuer à porter la valeur ajoutée du secteur primaire à 13,9% en 2017, après une baisse de 11,3% en 2016 et sa contribution au PIB à 1,7 point, au lieu d’une contribution négative de 1,4 point, une année auparavant.
Selon le HCP, les bonnes conditions pluviométriques, associées à l’amélioration des superficies cultivées, devraient permettre la réalisation d’une production céréalière en hausse de plus de 200% par rapport à la campagne précédente.
Se basant sur une amélioration modeste de la pêche maritime, le Haut-commissariat a indiqué que la valeur ajoutée du secteur primaire devrait afficher une croissance de 13,9% en 2017, au lieu d’une baisse de 11,3 % en 2016, contribuant, ainsi, positivement à la croissance du produit intérieur brut de 1,7 point au lieu d’une contribution négative de 1,4 point une année auparavant.
D’après le HCP, les industries de transformation devraient s’accroître de 2,2% contre 0,8% l’année précédente. Le secteur du BTP devrait connaître une quasi-stagnation avec un taux de 0,3% en 2017 alors que les activités du secteur tertiaire devraient enregistrer une hausse de 2,6% au cours de cette année.
Dans ses nouvelles prévisions, le Haut-commissaire a fait savoir que « les activités non agricoles devraient continuer à s’inscrire dans leur sentier de faible croissance avec 2,5%, après 2,2% en 2016, loin du rythme moyen de 4% connu durant la période 2008-2011 », estimant que leur contribution à la croissance économique globale serait de 1,9 point en 2017, au lieu d’une moyenne annuelle de 2,8 points au cours des 10 dernières années.
Plus généralement, les nouvelles prévisions font ressortir que l’économie nationale serait de affectée par le retard dans l’adoption et la mise en œuvre de la loi de Finances 2017 et son effet sur le climat des affaires et les investissements, durant l’année en cours.
L’organisme public a toutefois indiqué, à propos de la composante de la demande, que la croissance continuerait d’être tirée par la demande intérieure qui serait en hausse de 3,9% en volume en 2017 au lieu de 5,5% en 2016 et devrait contribuer pour 4,3 points à la croissance du PIB au lieu de 5,9 points en 2016. Laquelle demande serait soutenue par la progression de la consommation finale nationale qui devrait s’accroître de 3,3% et contribuer de 2,6 points à la croissance en 2017 dans le contexte d’une relative détente de l’inflation.
Le HCP a aussi noté que l’économie nationale serait confortée par la consolidation de l’effort d’investissement, qui malgré le recul de son rythme de croissance lié en partie au retard pris dans la promulgation de la loi de Finances 2017, semble maintenir son rythme tendanciel de progression.
Au plan des échanges extérieurs en volume, le HCP a relevé que « les exportations des biens et des services connaîtraient une amélioration de leur croissance de 6,1% en volume au lieu de 5,1% en 2016, alors que la hausse des importations serait mois élevée, de l’ordre de 5,2% au lieu de 15,4% en 2016 ».
Sur le financement de l’économie, il a été relevé que l’année 2017 serait marquée par un accroissement du PIB à prix courant de 5% contre 2,8% en 2016. « L’accroissement de la consommation finale nationale étant de 5,6%, l’épargne intérieure serait ainsi de 22,5% du PIB en 2017 », a indiqué le HCP notant que compte tenu des revenus nets en provenance du reste du monde, l’épargne nationale atteindrait 28,3% du PIB en 2017. Tandis qu’au niveau des finances publiques, les recettes ordinaires devraient être consolidées à 20,6% du PIB en 2017.
A noter que les perspectives exposées seront modifiées lors de l’élaboration du budget économique prévisionnel 2018 qui sera publié au mois de janvier prochain. Ceci, a expliqué le HCP, « pour tenir compte des actions de politique économique retenues dans la loi de Finances 2018 ainsi que des évolutions éventuelles que connaîtrait l’environnement économique national et international».
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