La campagne agricole 2022-2023 s’annonce favorable, d’après une analyse de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie et des Finances.
Après une année de sécheresse, « les dernières pluies observées à partir du mois de novembre, annonceraient un démarrage favorable de la campagne agricole 2022-2023 », a estimé la DEPF.
Il faut dire que « les réserves hydriques dans les principaux grands barrages du Royaume ont avoisiné les 5 milliards de mètres cubes au 19 décembre 2022, après 3,9 milliards au 14 novembre 2022 », comme l’a annoncé la DEPF précisant que leur taux de remplissage a atteint ainsi 30,7%, après 34,3% à la même date un an auparavant.
Pour rappel, le Gouvernement marocain a adopté plusieurs mesures et incitations en vue d’assurer le bon déroulement de l’actuelle campagne. Celles-ci portent, notamment, sur l’approvisionnement en facteurs de production (semences et engrais) et le développement des filières agricoles ainsi que la gestion de l’eau d’irrigation, l’assurance agricole, le financement et l’accompagnement des agriculteurs.
« Parmi ces mesures, figure la mise à disposition de près de 1,1 million de quintaux de semences sélectionnées, à des prix de vente subventionnés, et de 650.000 tonnes d’engrais phosphatés, au même prix de la campagne précédente », a indiqué la DEPF dans sa note de conjoncture du mois de décembre 2022 (N°310).
Ce n’est pas tout. La même source rappelle que, sur le plan de l’irrigation, le Gouvernement prévoit aussi plusieurs mesures, dont l’achèvement de la modernisation des réseaux d’irrigation et de reconversion collective en irrigation localisée sur une superficie de 117.000 ha, sa poursuite sur une superficie de 38.000 ha et l’équipement de 35.000 ha supplémentaires d’exploitations agricoles en système d’irrigation localisée.
D’après la DEPF, le Gouvernement prévoit également « la poursuite des travaux d’aménagement hydro-agricole pour l’extension des superficies irriguées sur une superficie de 37.000 ha au niveau de l’aval des barrages réalisés ou programmés ».
Il attend en outre poursuivre des travaux d’aménagement et de protection des périmètres de petite et moyenne hydraulique sur une superficie de 15.000 ha.
Soulignons, par ailleurs, que « l’investissement dans le secteur agricole continuera d’être encouragé, notamment, à travers l’octroi des incitations dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA) et le lancement de nouvelles incitations dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Génération Green ».
Comme l’explique la DEPF dans sa note, le montant prévisionnel des subventions pour l’année 2023 qui avoisine les 3,7 milliards de dirhams, vise à mobiliser un investissement global de 7,4 milliards de dirhams.
Il est à noter que le programme des grandes cultures d’automne, qui bénéficie des dernières précipitations, va être mis en place en tenant compte des disponibilités hydriques dans les zones pluviales, dont 4,3 millions ha de céréales, près de 530.000 ha de cultures fourragères, près de 205.000 ha de légumineuses alimentaires et 95.000 ha de maraîchage d’automne.
Visant une agriculture durable et éco-efficiente, « le programme national de semis direct prévoit, au titre de l’actuelle campagne agricole, la poursuite du programme sur une superficie de 100.000 ha, avec pour objectif d’atteindre 1 million ha à l’horizon 2030 », a poursuivi la DEPF.
Au niveau des industries agro-alimentaires, il est aussi indiqué que le soutien au développement de ce secteur se poursuivra notamment à travers l’opération de commercialisation des agropoles de Meknès, Berkane, Tadla et Souss et la poursuite de création des unités industrielles au niveau des agropoles.
Quant aux exportations du secteur de l’agriculture et agro-alimentaire, les données recueillies montrent qu’elles poursuivent leur croissance en valeur.
Ainsi que l’a relevé la DEPF dans sa dernière note de conjoncture de l’année, « elles se sont accrues de 19,9% à fin octobre 2022, après +8,3% un an auparavant, recouvrant une performance de la valeur des expéditions de l’industrie alimentaire de +22,1% (après +9,9%) et de celle des produits d’« agriculture, sylviculture et chasse » de +16,9% (après +6,1%) ».
Martin Kam