Maroc: aggravation du déficit commercial

Les échanges extérieurs à fin octobre marqués par un recul de 3,2 points du taux de couverture, selon la DEPF

Les échanges extérieurs ont été marqués, à fin octobre 2016, par une augmentation, en glissement annuel, du déficit commercial de 15,8% pour se situer à 149,2 milliards de dirhams et par un recul du taux de couverture de 3,2 points pour se situer à 55,3%, à en croire la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie et des Finances.
Cette évolution est essentiellement imputable à la hausse des importations de biens (+7,5%) plus importante que celle des exportations (+1,5%), a précisé la DEPF dans sa note de conjoncture du mois de novembre.
Selon la DEPF, la bonne performance des métiers mondiaux du Maroc, en l’occurrence les secteurs de l’automobile, de l’électronique, de l’aéronautique, de l’industrie alimentaire et du textile et cuir, a particulièrement contribué à la hausse des exportations qui se sont établies à 184,5 milliards de dirhams.
Tirant profit, notamment, du raffermissement des exportations de l’activité de construction de 18,8% à 3,8 milliards de dirhams et de celles du segment câblage de 2,7% à près de 17,2 milliards de dirhams, les exportations du secteur automobile se sont accrues de 12,2% pour s’établir à 45,5 milliards de dirhams, précise la DEPF. Alors que les exportations des secteurs de l’aéronautique et de l’électronique ont connu une hausse de 10,2% (7,6 milliards de dirhams) et de 11,9% (7,5 milliards de dirhams).
Au cours de cette même période, les exportations du secteur de l’agriculture et agroalimentaire ont progressé de 5,6% à 38,5 milliards de dirhams. Ce qui représente 20,9% des exportations totales. Pour la DEPF, cette évolution est imputable, essentiellement, à l’accroissement de l’ordre de 6,9% des exportations de l’industrie alimentaire, qui se sont établies à 21,9 milliards de dirhams.
S’agissant des exportations du secteur du textile et cuir, celles-ci ont progressé de 5,3% pour s’établir à 29,5 milliards de dirhams. La DEPF explique qu’elles ont été façonnées par l’accroissement des exportations des vêtements confectionnés de 7,6% (18,6 milliards de dirhams) et de celles des articles de bonneterie de 5,1% (6,1 milliards de dirhams). Quant aux exportations de l’industrie pharmaceutique, elles se sont appréciées de 6,6% pour s’établir à 905 millions de dirhams.
La DEPF note, en revanche, une baisse de 12,8% à 32,9 milliards de dirhams des ventes à l’étranger de phosphates et dérivés à fin octobre 2016. Ce qui, explique-t-elle, a diminué leur part dans le total des exportations à 17,8% après 20,8% l’année dernière.
« Cette baisse est expliquée par le recul des prix de phosphates et de DAP sur le marché international, respectivement, de 2% et de 25%. Hors phosphates et dérivés, les exportations ont progressé de 5,3% pour atteindre 151,6 milliards de dirhams », précise-t-elle soulignant que le reste des exportations, soit 12% des exportations totales à fin octobre 2016, a reflué de 9,6%.
En ce qui concerne la hausse des importations, qui se sont établies à 333,6 milliards de dirhams, la note de la DEPF la lie essentiellement à la hausse des acquisitions des produits alimentaires, des biens d’équipement, des biens de consommation et des demi-produits.
En détail, « les importations des produits alimentaires se sont raffermies de 20,7% pour se situer à 36,3 milliards de dirhams, en rapport, particulièrement, avec la hausse des importations de blé de 37,9% pour atteindre 10,2 milliards de dirhams à fin octobre 2016 », explique-t-elle. Alors que la valeur des approvisionnements en produits énergétiques a régressé de 21,5% pour s’établir à 44,2 milliards de dirhams.
La DEPF attribue ce recul principalement à la baisse des achats de l’huile brute de pétrole (-10,9 milliards de dirhams), « suite à la cessation de l’activité de la SAMIR, unique raffinerie du Maroc et, dans une moindre mesure, de ceux du gaz de pétrole et autres hydrocarbures (-1,9 milliard de dirhams) ».
Hors énergie et céréales, la DEPF indique que les importations se sont accrues de 13% pour atteindre 253,2 milliards de dirhams.
A noter que les achats des produits finis de consommation ont progressé de 15,5% pour ressortir à 67,2 milliards de dirhams. Cette hausse des importations a notamment concerné les voitures de tourisme et les pièces pour voitures de tourisme qui ont augmenté de 35,5% et de 31,7% pour atteindre respectivement près de 12 et 4,8 milliards de dirhams.
Pour leur part, indique la DEPF, « les importations des demi-produits ont augmenté de 6,4% à 75,8 milliards de dirhams, particulièrement celles des demi-produits en fer ou en aciers non alliés qui se sont accrues de 23,9% pour s’établir à 3,5 milliards de dirhams ». Alors que les acquisitions des biens finis d’équipement ont connu une amélioration de 23,8% pour se situer à 95,3 milliards de dirhams. Ce qui représente 28,6% des importations totales.
La DEPF note, en revanche, une baisse de 15,9% à 14,9 milliards de dirhams des importations des produits bruts, « sous l’effet du retrait des acquisitions de soufres bruts et non raffinés de 35,6% pour atteindre 3,8 milliards de dirhams», explique-t-elle.

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