LE CHOU CHOU DES MELOMANES KINOIS
Le public difficile de Kinshasa lui a attribué l’appellation « Luciana de Mingongo » (Luciana faiseur des voix) pour qualifier la limpide sonorité de sa voix. Notamment, au cours de son brillant passage dans l’orchestre Viva la Musica de PAPA WEMBA « Kuru Yaka », dont il était le chouchou des mélomanes kinois.
Trente cinq ans après (1997 – 2012) la carrière de Luciana est allée toujours crescendo. Sa voix qui est longtemps sollicitée dans la réalisation de plusieurs productions, lui a permis d’accompagner les grands noms de la musique congolaise comme : TABU LEY, Sam MANGWANA, KIAMUANGANA MATETA, Pépé KALE YAMPANYA, KOFFI OLOMIDE, RIGO STAR, MAIKA MUNAM, Reddy AMISI, ESSOUS, LOUGAH, BALLOU CANTA, MASTER « Mwana Congo… et tant de noms afro-caribéens, dans le genre Zouk et Kompa.
LUCIANA « Demingongo force son talent pour développer sa grande imagination mélodique, en assumant au grand jour le rôle important qu’il assume désormais dans la hiérarchie de rare jeune talent qui soit à la fois chanteur de charme, et compositeur bien inspiré.
L’ENFANT DE KISANGANI « BOYOMA »
Né le 23 Février 1960 à Kisangani, en République Démocratique du Congo, Luciana LITEMO « Demingongo » s’est révélé en 1977, à 17 ans, chanteur bien confirmé, au sein de SASA MUSICA, le meilleur orchestre de Kisangani. Il attire le public par les bonnes sonorités de sa voix, au point de se faire une place de tête d’affiche du groupe.
Très vite, sa carrière monte en flèche. Il est plébiscité, par le jury de la Radio régionale, la révélation 1977 de la chanson. Et comme un succès ne vient jamais seul, 1978 s’achève avec son lot de mérites : SASA MUSIQUE, meilleur groupe, Luciana LITEMO meilleur compositeur pour sa chanson « Horizon », et pour clore en beauté, Luciana meilleure vedette de la ville de Kisangani, chef lieu de la région du Haut Congo.
KINSHASA VILLE DE TOUTES LES PRESSIONS
1979, sous la théorie de la rumba « folk », Luciana LITEMO et deux de ses acolytes Pepe LUSAMBO et Dicky DIKALA arrivent à Kinshasa, avec la forte détermination de se faire remarquer. Ils tombent à pic, juste au bon moment où le père BUFFALO et José MAKUTU, forment leur ensemble, l’orchestre BUFFALO. La première sortie au « Café Liyoto » est un véritable succès, au point d’attirer la convoitise de plusieurs ensembles.
En 1980 plusieurs groupes font appel à Luciana pour contribuer à la réussite de leurs productions. Aussi tour à tour, il injecte sa voix avec «les Casques verts » de Pépé Felly MANUAKU pour la majorité de ses albums ; BOKETSHU 1er, et en profite pour réaliser sa chanson « Ambochila », (plus tard un de des meilleurs succès de Viva la Musica). De l’orchestre de BUFFALO, Luciana intègre une nouvelle formation le « Chic, Chic Montonge » qui a le privilège de se produire tous les samedi soir en levé de rideau de Viva la Musica. Une belle opportunité, qui malheureusement sera interrompue précipitamment, tellement les pressions sont fortes.
L’ALLER ET RETOUR KISANGANI – KINSHASA
De retour à Kisangani, Luciana fait partie de l’orchestre « Singa Muambe » de Garcia DONGALA, le plus ancien groupe de la localité. Luciana croise sur son chemin Guvano VANGU, et RUBENS (respectivement, anciens sociétaires des orchestres Afrisa, Veve et Ok Jazz) Auprès d’eux, Il apprend et peaufine davantage sa musique pour mériter le titre du meilleur espoir de la chanson zaïroise qu’on lui a attribué..
A Kinshasa pendant ce temps, les choses se gâtent. Le départ de EMENEYA « King Kester » de Viva la Musica est inévitable, il s’en va créer avec BIPOLI « Na Fulu » et autre musiciens son nouvel orchestre « Victoria Eleison ». Devant combler le vide laissé par EMENEYA, PAPA WEMBA fait appel à Luciana. Et c’est « Amazone » l’épouse à Papa Wemba se trouvant à Kisangani qui s’occupera du retour à Kinshasa de Luciana. Il constituera avec Reddy AMISI, MARAY MARAY, Lidjo KWEMPA et autres, la nouvelle formation choc de Viva la Musica. C’est dans cette formation qu’explose le grand talent de Luciana. Les kinois l’adoptent et le surnomment « Luciana Demingongo » (le faiseur des voix) . Il fait le bonheur et la gloire du groupe jusqu’en 1987 année au cours de laquelle, Viva la Musica s’installe en Europe, faisant la navette, entre la France et la Belgique. Naturellement, Luciana est la pièce maîtresse, après PAPA WEMBA.
LA NOUVELLE GENERATION
Le 13 Octobre 1992, au moment où l’on s’y attendait le moins, la révolution s’éclate à nouveau au sein de Viva la Musica. Luciana, suivi de FAFA de Molokai, Awilo LONGOMBA, Djena MANDAKO, FATAKI Ya José, Lidjo KWEMPA, Boss MATUTA, ZOLA « Collégien » et le guitariste Bojack BONGO WENDE se séparent de PAPA WEMBA pour donner naissance à l’orchestre « Nouvelle Génération » de la RDC (République Démocratique du Congo). En solo, Luciana sort son premier album : « Station Radar » sur le tempo de sa trouvaille, la danse « Zimpompa pompa ».
En dépit des obstacles de parcours « La nouvelle génération » dont Luciana est désormais, l’héritier, continue à se produire à travers le monde, remportant partout un succès considérable.
Dans les bacs depuis Mai 2012, « Zanzibar » est le dernier album sublime de LUCIANA « Demingongo », réalisé sous la forme d’un document émouvant où se côtoient la « Rumba Rock » la plus excitante et l’afro-beat. Il nous permet d’entendre ici l’étendue de sa palette vocale et son sens très méthodique..