LIVRE. “La République Démocratique du Congo et ses 11 frontières internationales. Géopolitique et Droit international” est le titre complet de l’ouvrage de 920 pages écrit par le professeur Tshibangu Kalala et publié tout récemment aux éditions Presse Universitaire du Congo (PUC)
Ce livre est fruit de recherche scientifique sur une dizaine d’années avec comme principal objectif celui de fixer l’opinion sur la situation des frontières internationales de la RD Congo d’hier et d’aujourd’hui, devenue bien souvent source des conflits avec les pays voisins. Ce travail de fourmis et de longue haleine a permis de donner à la RDC de disposer d’un inventaire exhaustif de ses titres de propriété sur son territoire.
Les congolais possèdent désormais entre leurs mains ce qu’ils appellent communément “ buku ya lopango” à traduire en français le « titre de propriété » qui leur permet de revendiquer le droit de propriété non plus seulement de la petite parcelle où ils habitent mais bien plus du vaste territoire de 2.345.000 km2 leur légué par leurs aïeux.
Cet ouvrage a l’avantage de venir combler une lacune très grave. Le Congo-Kinshasa est un vaste territoire convoité par des voisins et des puissances étrangères. Et les propriétaires de ces vastes terres ignoraient jusque là les conditions dans lesquelles est né leur pays et souffraient d’une carence des preuves matérielles faisant d’eux des propriétaires sans titres de propriété.
Beaucoup des frontières internationales n’étaient ni tracées ni cadastrées. L’auteur s’est donc lancé dans un travail géographique très rude pour étudier les conditions historiques dans lesquelles ont été délimitées les frontières internationales du Congo et surtout de visiter différents bureaux en Belgique et au Congo pour pouvoir rassembler lesdits titres fonciers. C’est désormais chose faite.
D’habitude la géographie classique nous enseigne que la RDC dispose de neufs pays voisins et donc de 9 frontières internationales. Ce nouveau livre nous précise que la RDC à plutôt 11 frontières internationales. Aux onze frontières connues, son auteur précise l’existence d’une dixième frontière qu’est l’ESPACE AÉRIEN CONGOLAIS et la onzième qu’est le le territoire bleu autrement dit l’OCEAN ATLANTIQUE. Cette dernière frontière a été délimitée en 2009 par une équipe d’experts congolais et mesure 610 km, prolongeant ainsi le territoire congolais de la terre ferme jusqu’aux confins des eaux territoriales internationales.
Au regard de l’actualité vécue à l’Est du Congo avec les menaces de balkanisation et des revendications territoriales des pays voisins tels le Rwanda, l’ Ouganda et la Zambie et à l’Ouest avec le déplacement des bornes par l’Angola, ce livre arrive à point nommé. Partout se réveillent des appétits gloutons sur les richesses du Congo mais désormais les congolais disposent d’un précieux titre de propriété qui leur octroie le pouvoir de revendiquer leur vaste patrimoine devant les juridictions internationales.
Voilà un outil de recherche et une arme juridique à la portée de la jeunesse congolaise à qui est vivement conseillée la lecture de ce volumineux ouvrage en vue de pérenniser le combat de sauvegarde de ce patrimoine le plus précieux qu’est le territoire de notre pays.
Par Germain Nzinga