Littérature : Le poète Jean-Blaise Bilombo Samba célébré de son vivant

Une journée d’hommage au poète Jean-Blaise Bilombo Samba dénommée : «Paroles Altières », a été célébrée le 31 mai 2017 à Brazzaville par le théâtre pour l’humain et l’Institut français du Congo (IFC).

Cette journée consacrée à l’œuvre du poète, s’est inscrite dans le cadre de la rencontre littéraire qu’organise l’IFC de Brazzaville. Elle a porté sur des témoignages de trois écrivains, à savoir, Matondo Kubu Turé, Omer Massoumou et Rémy Mongo Etsion.

C’est en effet le poète, romancier et homme de théâtre, Matondo Kubu Turé, qui a pris la parole pour évoquer son amitié avec le poète à l’honneur. Ces trois interventions ont été enrichies par des lectures de textes du poète Jean Blaise Bilombo Samba et d’autres poètes lui ayant rendu hommage dont un venu de France, de la plume du poète Gabriel Mwéné Okoundji.

Matondo Kubu Turé a indiqué que Bilombo Samba est un poète exigeant avec des textes forts qui interpellent la conscience. Pour Omer Massoumou, la poésie de Bilombo Samba est fondamentalement tournée vers l’homme qui aspire à l’altérité, c’est une poésie caractérisée par l’amour de la beauté avant d’ajouter que l’auteur a produit une œuvre littéraire de qualité.

Omer Massoumou a publié un recueil de poèmes «Ne plus voir», dédié au poète Bilombo Samba. Pour l’artiste peintre et poète, Rémy Mongo-Etsion, l’œuvre de Bilombo Samba est comme une main tendue à l’homme et que le poète Bilombo Samba est un passeur de valeurs qui lui a inculqué le sens de l’altérité.

«Aujourd’hui où je pourrais penser que les forces me manquent, il semble que j’ai chaque jour des projets à n’en plus finir, et la grande angoisse c’est de savoir si j’aurais jamais assez du temps pour les porter au jour », a dit le poète à l’honneur, les larmes aux yeux.

Pour lui, être libre devrait être l’obsession des hommes. Devenir des hommes libres, ça se construit, mais c’est assez long et ce sont des épreuves, soulignant que les grands hommes ne naissent pas, ils grandissent , expliquant aussi que ce sont les épreuves qui font les hommes et qu’on ne nait pas humain, on le devient et encore que quand vous avez compris ça, vous ne respectez que celui dont vous pensez qu’il mérite d’être respecté.

Jean Blaise comme un guide

Une-vue-de-lassistanceLes voix de Raïssa Nzitoukoulou, Stan Matingou et Sorel Boulingui ont apporté leur voix au succès de cette journée dans ce hall de l’IFC prise d’assaut par des dizaines d’invités. Ce sont des voix émotives qui ont fait des lectures joviales de quelques textes de l’auteur. Mais Jean Blaise Bilombo-Samba est cet homme disponible pour la cause des plus jeunes. Ses conseils sont comme de l’eau de source qu’il fait boire sans se remplir la panse. C’est le guide. Celui qui veut partager pour assurer une succession digne.

Jean Blaise Bilombo-Samba a été doublement décoré en 2016. Il a successivement reçu le prix Mokanda attribué à Paris lors du Salon du livre de Paris, aux côtés de Maxime Ndébéka. Le jury de ce prix était présidé par l’écrivain congolais Henri Lopés.

La reconnaissance de la république est arrivée à travers le décret N°2016-383 du 31 décembre 2016 par lequel il est fait commandeur dans l’ordre du mérite congolais.

L’œuvre

La rigueur est ce qui caractérise ce poète, Jean Blaise Bilombo-Samba. C’est ce qui justifie le nombre réduit de ses productions. Sa bibliographie ne compte que quatre titres, mais très forts. En 1976, il met sur le marché «Témoignages» suivi, dix-sept ans après, de «Hors la nuit» en 1993. Dix ans passent avant de le voir resurgir avec deux titres : Elégies libertaires » et «Brûleurs d’hommes» en 2003.

Inspiré par l’œuvre de Gotène, il a écrit des textes publiés en 2009 sous le titre «Le monder merveilleux de Gotène».

«Evidemment si entre ‘’Témoignages’’ et ‘’Hors la nuit’’, il y a eu dix-sept ans de distance. Si entre ‘’Hors la nuit’’ et ‘’Bruleur d’ombre’’, il y a dix ans d’existence ; vous conviendrez avec moi, que cela va faire bientôt quinze ans que je n’ai plus rien proposé à votre bienveillante attention parce qu’un mot après un autre, on pourra penser que cela donne un vers tout de suite, comme dans cet alexandrin, ‘’Dieu seul sait ce que l’obscurité nous réserve’’, a-t-il conclu avant d’annoncer la venue prochaine, dans cinq ans peut-être de ‘’Tâwo’’.

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