TRIBUNE. 1. Le décès inopiné du président John Magufuli n’a pas plongé le pays dans le chaos ni dans l’incertitude. Il n’ y a pas eu non plus de-ci de-là des conciliabules secrets entre trois ou quatre personnes en vue de désigner son remplaçant. NON! Le remplacement s’est réalisé dans le respect strict de la constitution tanzanienne conformément à son article 37 al. 5.
2. Cette succession sans bruit de bottes ni menace de l’armée est le signe manifeste de la maturité politique et de la grandeur du peuple tanzanien qui en pareille circonstance est en train de donner les preuves que son pays ne marche pas selon la volonté et les ukases d’un individu mais sur le rail des institutions républicaines. Une preuve en plus que depuis l’avènement de Mwalimu Nyerere, ce pays est devenu une grande nation.
3. Le fait qu’une femme en soit devenue le numéro un renforce l’ouverture d’esprit de ce pays et constitue une petite révolution en Afrique des grands Lacs où la féminité sera appelée à être reconsidérée comme une grande ressource pour changer le visage de la gestion du pouvoir politique.
4. Un aspect de cette présidence tanzanienne que les médias se réserveront d’ausculter, c’est bel est bien le statut multiculturel de cette femme. Issue d’une famille modeste ( père instituteur et mère au foyer), cette femme musulmane et mère de quatre enfants est née le 27 janvier 1960 à Zanzibar ( petite bourgade sur l’océan indien qui rassemble les populations d’origines diverses ), elle ira faire son master en développement économique communautaire à Dar-es-Salam avant son doctorat à l’université New Hampshire aux Etats-Unis. À côté de sa longue carrière politique depuis 2000 où elle a dirigé plusieurs postes ministériels avant d’être nommée vice-présidente, cette femme brasse en elle plusieurs cultures et ce statut sera un énorme atout pour la politique intérieure de son pays et celle de la région.
Par Germain Nzinga