
ANALYSE. S’il est encore trop tôt pour le dire, une chose semble certaine en tout cas : le projet occidental (américano-européen) de provoquer l’effondrement de la Fédération de Russie a totalement échoué.
L’un des enseignements majeurs que l’on peut d’ores et déjà tirer de ce conflit est que l’Occident a surestimé sa puissance et son influence face à une Russie, dont l’économie et l’influence ont souvent été sous-estimées par certains experts et économistes occidentaux.
En effet, le conflit en Ukraine a étalé au grand jour la force de l’économie russe, sa résilience face aux sanctions massives imposées par un Occident, de plus en plus incapable de supporter les conséquences de ses propres actions.
Il y a quelques jours, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que le meilleur moyen de répondre aux difficultés de l’économie mondiale est de mettre fin à la guerre en Ukraine. Autrement dit, la Russie est véritablement une grande puissance et toute poursuite de la guerre contre elle par Ukraine interposée continuera à avoir de graves répercussions sur l’économie mondiale, avec un risque non négligeable pour l’hégémonie politique et économique occidentale, qui est déjà bien secouée par les évènements des derniers mois.
Ce n’est donc pas un hasard si tout le monde commence à parler de négociations de paix avec la Russie aux États-Unis et en Europe. Je suis persuadé que les Américains et les Russes ont déjà entamé des négociations secrètes à un très haut niveau pour régler la question. Les perdants dans l’histoire : l’Ukraine, qui est totalement démilitarisée et a perdu une partie de son territoire, et l’Europe, assujettie plus que jamais aux intérêts américains.
Les gagnants : la Russie, qui va certainement obtenir des garanties de sécurité des États-Unis, en plus d’avoir mis la main sur une partie de l’«Ukraine utile »; et les États-Unis, qui ont réussi à couper l’Europe (et particulièrement l’Allemagne) de la Russie, en plus d’assujettir l’Union européenne aux humeurs des intérêts états-uniens.
Par Patrick Mbeko