Les Espérances du Monde Sportif envers le Nouveau Président de la République du Sénégal !

Le Sénégal a récemment élu un nouveau Président de la République à la suite des élections présidentielles du 24 mars dernier. La campagne électorale de deux semaines qui a précédé le scrutin a révélé une certaine lacune dans l’attention accordée au sport dans les programmes des 19 candidats à la présidence. Un seul candidat semble avoir fait du développement sportif une priorité, et ce candidat n’est autre que le vainqueur, le Président Bassirou Diomaye Faye. Les acteurs du monde sportif ont identifié les manques et exprimé leurs attentes envers le prochain gouvernement.

Dix-neuf candidats se disputaient les voix de plus de 7 millions de Sénégalais appelés aux urnes le dimanche 24 mars 2024. Cette élection présidentielle a captivé non seulement les 18 millions de Sénégalais, mais aussi l’Afrique et le monde entier. L’intérêt porté au Sénégal par le reste du monde peut s’expliquer par les récentes découvertes de ressources pétrolières, gazières et minières, ainsi que par les tensions politiques des trois dernières années. Les propositions des divers candidats mettent en évidence le fait que certains domaines, dont le sport, sont négligés, voire minimisés.

Le Sport, un Domaine Négligé dans la Campagne

Parmi les secteurs clés tels que l’économie, le pouvoir d’achat, l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, l’agriculture, la bonne gouvernance et l’éducation, le sport a été relégué au second plan par les candidats. Pourtant, le sport pourrait représenter une véritable force économique et de stabilité dans un pays où 75% de la population a moins de 35 ans, selon le dernier rapport de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Plus d’un Sénégalais sur deux est âgé de moins de 18 ans, ce qui fait de la jeunesse un véritable enjeu pour les candidats à la présidence.

Parmi les 19 candidats, un seul semble avoir élaboré un programme significatif pour le sport, comme l’a observé le Dr Mamadou Koumé, qui a examiné attentivement les programmes et les politiques sportives. « Il est évident que Bassirou Diomaye Faye propose le programme le plus complet pour le sport », affirme-t-il. « Il met l’accent sur les besoins du sport sénégalais, notamment le financement, la promotion du sport à l’école, la formation et le soutien aux sports d’élite. En revanche, les programmes des autres candidats sont souvent succincts voire inexistants en ce qui concerne le sport. »

Ces dernières années, le sport a apporté beaucoup de joie aux Sénégalais, comme en témoigne la domination du football sénégalais sur le continent entre 2022 et 2023. Cette réussite a même incité certains responsables politiques à investir dans les fédérations et les associations sportives pour accroître leur popularité. Cependant, cet engouement ne s’est pas reflété dans les programmes des candidats à la présidence, à l’exception de celui du président Diomaye Faye, qui a été élu dès le premier tour. Son programme est certainement le plus prometteur et ouvre de nouvelles perspectives pour le sport au Sénégal. S’il parvient à mettre en œuvre ces réformes proposées, cela bénéficiera grandement au sport sénégalais.

Un Vaste Chantier en Attente

Le monde du sport a déjà identifié les défis qui entravent son développement. Pour le président de l’Association Sénégalaise des Managers du Sport, Samsidine Diatta, il est nécessaire de revoir l’approche politique envers le sport. « Nous reconnaissons les efforts du président sortant pour sa contribution aux succès récents du football, mais il reste encore beaucoup à faire », déclare-t-il. « Le football et, dans une moindre mesure, la lutte traditionnelle, ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’un secteur sportif ravagé par des décennies d’erreurs politiques. Le sport aurait dû être un moteur de développement humain et économique pour le pays, mais il est devenu négligé par les politiques publiques. »

Bien que le deuxième mandat du président sortant, entre 2019 et 2024, ait été marqué par d’importantes réalisations en termes d’infrastructures sportives telles que l’Arène Nationale, la Dakar Arena, le Stade Abdoulaye Wade et son annexe, le Sénégal souffre toujours d’un manque criant de terrains et d’équipements sportifs. « Le sport est un phénomène dynamique au Sénégal, mais il manque cruellement de moyens financiers et d’infrastructures », souligne M. Koumé, également ancien Directeur de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS).

Le Comité Olympique Sénégalais (CNOSS) est également préoccupé par l’avenir du sport avec ce changement de leadership. Son secrétaire général à la commission technique, M. Avelino Monteiro, déplore que l’État n’ait pas une vision à long terme pour le sport. « Nous devons investir dans le sport dès maintenant pour en récolter les fruits plus tard », affirme-t-il. « Malheureusement, l’État se contente souvent de réagir aux résultats au lieu d’investir de manière proactive. Il est temps de changer cette approche. »

Priorité au Sport Scolaire et au Financement du Sport d’Élite

Les acteurs du sport ont formulé plusieurs demandes à l’attention du prochain Président, qui prêtera serment le 2 avril prochain. Parmi ces demandes figurent le renforcement du sport à la base et l’augmentation du financement du sport. « Il ne faut pas se concentrer uniquement sur les sports de haut niveau, mais investir également dans la base », souligne M. Monteiro. « En investissant dans la jeunesse, nous investissons dans l’avenir du sport sénégalais. »

Dans le domaine de la compétition, le financement reste un problème majeur. « Il est essentiel de trouver des moyens pour soutenir tous les sports, pas seulement le football », explique M. Koumé. « Le sport sénégalais souffre de nombreuses lacunes et doit être mieux structuré et organisé. »

Samsidine Diatta se montre optimiste après avoir échangé avec des collaborateurs du futur Président. « Il s’est engagé à faire du Sénégal une nation sportive », déclare-t-il. « Il est temps d’opérer des transformations profondes dans la gouvernance et le financement du sport sénégalais. Nous attendons une politique sportive ambitieuse qui soutiendra à la fois les pratiques de masse et les performances de haut niveau. »

En conclusion, le sport au Sénégal est à un tournant crucial de son histoire. Le prochain Président aura la responsabilité de transformer ce secteur pour en faire un véritable levier de développement humain, économique et social.

Ya Willy.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *