Les échanges maroco-africains affichent une croissance moyenne de 6,1%

Les échanges commerciaux entre le Maroc et le reste du continent africain ont connu une dynamique croissante durant les dix dernières années, selon le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration.

Sur la période 2009-2019, les échanges commerciaux marocoafricains ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 6,1%, a-t-il souligné dans sa revue quadrimestrielle «Al Maliya» (N°66, novembre 2020) précisant que la part de ceux-ci par rapport au volume global des échanges commerciaux du Royaume s’est située à 5,1% en 2019.

Soulignons qu’au cours de cette période, les échanges entre le Maroc et le reste du continent ont été marqués par un changement structurel à partir de 2015. Selon «Al Maliya», c’est à partir de cette année que le solde commercial du Maroc est devenu excédentaire. Pour le département de l’Economie et des Finances, «ce résultat est dû à une progression des exportations plus importante que celle des importations».

En effet, comme cela est expliqué dans la revue, les ventes de marchandises à destination de l’Afrique ont presque triplé durant les dix dernières années passant de 8,3Mds DH en 2009 à 21,6Mds DH en 2019. Tandis que les importations se sont établies à 17,9Mds DH en 2019 au lieu de 13,7Mds DH en 2009, correspondant à une hausse de 4,2Mds DH.

Dans ces conditions, le solde commercial a enregistré un excédent en faveur du Maroc qui s’est situé à +3,7Mds DH en 2019 contre un déficit de 5,5Mds DH constaté en 2009, a souligné la revue faisant savoir que le taux de couverture s’est amélioré de 60,6 points au cours de la même période passant de 60,2% en 2009 à 120,8% en 2019. Et d’ajouter que ce taux a atteint son niveau le plus haut en 2017 avec 145,6%. En détail, les exportations marocaines à destination de l’Afrique ont enregistré un taux d’accroissement annuel moyen de 10% au cours de la dernière décennie.

Dans ce numéro intitulé «Maroc-Afrique : une coopération renouvelée», il est indiqué que l’année dernière «le Djibouti et le Sénégal sont les premiers clients du Maroc dans le continent africain en 2019, avec une valeur de 2,1 Mds DH chacun. Ils sont suivis par la Mauritanie (1,9Md DH), la Côte d’Ivoire (1,8Md DH) et l’Algérie (1,5Md DH)».

La revue, qui s’appuie sur les données de l’Office des changes, précise que «les exportations marocaines à destination de ces pays représentent 43,5% du volume global des exportations du Maroc à destination de l’Afrique en 2019».

Autre précision : l’offre exportatrice nationale fait ressortir qu’elle est constituée, outre des produits alimentaires, des ventes des produits de l’industrie chimique (30,1% du total des exportations en 2019 contre 11,8% en 2009) et celles de l’agriculture, sylviculture, chasse (3,2% en 2019 au lieu de 1,1% en 2009).

Une variation s’est réalisée «au détriment des exportations des produits de l’industrie alimentaire (25,1% en 2019 contre 31,9% en 2009), de l’industrie automobile (4,1% en 2019 contre 8,4% en 2009) et de la métallurgie (2,1% contre 5%)», peut-on lire.

Pour leur part, les importations marocaines en provenance des pays africains ont atteint 17,9Mds DH en 2019 contre 13,7Mds DH en 2009. Il ressort des données qu’elles ont réalisé un taux d’accroissement annuel moyen de 2,7% au cours de cette période.

Selon ces mêmes données, par pays, «l’Egypte est le premier fournisseur du Maroc au niveau continental avec 36,2% du total des importations en provenance de l’Afrique en 2019,suivie de l’Algérie et de la Tunisie avec respectivement 27,6% et 13,2%», a relevé la revue assurant que ces trois pays se sont accaparé 77% du total des importations marocaines en provenance de l’Afrique.

A en croire la revue, «plusieurs secteurs commencent à prendre du poidstels que la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques (4,5% en 2019 contre 2% en 2009), la fabrication de meubles industries diverses (3% en 2019 contre 0,6% en 2009)».

A ce qu’il paraît, cette évolution s’est réalisée au détriment des importations des extractions de houille, de lignite, de tourbe (22% du total des importations en 2009 et 16,2% en 2019) et du raffinage de pétrole et autres produits d’énergie qui sont passées de 27,1% en 2009 à 22,4% en 2019.

Soulignons qu’à l’instar des échanges commerciaux, les échanges financiers entre le Maroc et le reste du continent africain connaissent également une nouvelle dynamique depuis une dizaine d’années. En effet, «les investissements directs marocains en Afrique ont également évolué au cours de cette période, affichant un taux d’accroissement annuel moyen de 8,3% entre 2009 et 2019», a constaté la revue affirmant qu’ils sont désormais présents dans 29 pays contre 9 seulement en 2009.

Pour le ministère de l’Economie et des Finances, il ne fait aucun doute que cette présence va «se renforcer sur les prochaines années au regard du potentiel du continent, des voies de progrès ouvertes mais aussi des excellentes relations que le Maroc a su bâtir avec ses partenaires africains».

Alain Bouithy

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